- Bundesliga
- 5e journée
- Hambourg/Hanovre
Bienvenue chez Huszti
Revenu cet été en Allemagne, Szabolcs Huszti enflamme la Bundesliga. Maintenant, les supporters de Hanovre attendent de leur meneur de jeu qu’il devienne un vrai leader, afin de mener les Roten vers les sommets.
Début septembre, quatre passes décisives contre Wolfsburg. Deux semaines plus tard, un coup franc direct et un but en retourné pour une victoire sur le fil face au Werder. Deux cartons jaunes coup sur coup pour avoir fêté avec les supporters. L’avant-dernier ou le dernier geste, c’est pour lui : Szabolcs Huszti est l’homme de ce début de saison en Bundesliga. Avec 3 buts et 7 passes décisives, l’homme au numéro 10 est impliqué sur plus de la moitié des buts de son équipe en championnat (10 sur 14), le milieu hongrois est en train de devenir un cadre de son équipe. À lui de voir maintenant s’il est prêt à assumer ce rôle.
Un homme de l’événementiel
Revenu à Hanovre cet été après un séjour de trois ans du côté du Zénith Saint-Pétersbourg, Hustzi retrouve donc le club qui l’a révélé au grand public. Après une saison moyenne à Metz (18 matchs, 1 but), le Hongrois quitte la Lorraine pour la Basse-Saxe en 2006. Là, les supporters découvrent un joueur qui est non pas un latéral gauche (comme ce fut le cas au début de sa carrière), mais un milieu offensif, qui évolue généralement sur le côté. Un bon joueur, auteur de stats correctes à l’époque où Hanovre lutte pour ne pas descendre (17 buts, 18 passes en deux saisons et demie), mais surtout un joueur de « coups » . Pour son quatrième match officiel avec les Roten, Huszti met un corner direct pour le 3-1 sur la pelouse du Dynamo Dresde, au premier tour de la Coupe d’Allemagne (Hanovre s’imposera 3-2). Quelques semaines plus tard, Hanovre joue le Bayern à Munich. Huszti signera le seul but de la rencontre, en toute fin de match. Hanovre s’impose pour la première fois de son histoire en Bavière. Deux ans plus tard, toujours face au Bayern, mais à l’AWD Arena cette fois, celui qui a été formé au mythique Ferencváros est encore une fois le seul buteur du match, mais sur coup franc cette fois. Le H96 s’impose pour la première fois depuis… vingt ans à domicile face au Rekordmeister.
Un come-back plutôt réussi
Du coup, les supporters se sont un peu énervés quand leur petit Hongrois a décidé d’aller voir du côté du Zénith Saint-Pétersbourg, en 2009. Lui se défend, clamant qu’il y va pour le challenge sportif. Quelque part, il n’a pas tort, mais il ne peut en aucun cas dire qu’il n’y est pas allé pour remplir son compte en banque. Surtout que Szabolcs Huszti est un amateur de grosses voitures. Et que pour s’être payé la McLaren MP 4 qu’il a actuellement (un truc d’une valeur de 200 000 euros), le natif de Miskolc doit être reconnaissant tous les jours envers Gazprom d’être venu lui faire un petit coucou. Ceci étant, certains n’ont pas regretté son départ : en dehors de ses coups d’éclat, Huszti n’a jamais été un joueur super influent sur le terrain. Il lui arrive aussi de ne pas exister de la rencontre. Les raisons sont diverses : non seulement, il est si petit que s’il se fait bouffer physiquement, il sort complètement de son match, mais il déteste être sous pression (quelque part, ceci explique peut-être pourquoi il a une peur bleue de l’avion). À Saint-Pétersbourg, la concurrence a été tellement forte pour lui qu’il a fini par passer sa dernière année sur le banc. Mais dans son cœur, il y avait toujours ses premières amours : Hanovre. Malgré ces trois années d’éloignement, il était resté en contact avec le capitaine Steve Cherundolo, et venait voir ses anciens partenaires dès qu’il était dans le coin. Du coup, quand il est revenu, il a vite repris ses anciennes habitudes. Il n’avait plus qu’à conquérir à nouveau le cœur de ses supporters, sceptiques de le voir revenir. Après des débuts difficiles, Huszti a eu un déclic lors du match retour des barrages de l’Europa League : il marque à deux reprises, pour une victoire 5-1 des Roten sur le Slask Wrocław. Depuis, il est inarrêtable. Au petit Hongrois de décider si un jour il veut devenir grand.
Ali Farhat