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Bientôt l’Ikoné des jeunes ?
Après avoir montré beaucoup de bonnes choses avec la formation, Jonathan Ikoné a intégré le groupe professionnel cette saison. Et a même connu une première titularisation à Nancy. Il lui reste désormais à se montrer plus convaincant qu’en Lorraine s'il veut saisir sa chance.
« C’est un de nos jeunes joueurs, qui a beaucoup travaillé avec nous. Il a fait toute la présaison avec nous, a bien joué contre le Real Madrid. Il a joué cette présaison pour se préparer quand il aurait les opportunités de jouer, comme aujourd’hui. Après, c’est plus commode pour lui de jouer à gauche. Grâce à la présaison, on connaît bien les joueurs et ça permet de leur donner des opportunités et de la confiance. » À l’heure de justifier son choix en conférence de presse, Unai Emery n’évoque même pas le match qui vient de se dérouler. L’entraîneur, qui a laissé Hatem Ban Arfa et Jesé Rodríguez sur le banc, a fait un choix fort en alignant Jonathan Ikoné sur le flanc gauche de l’attaque parisienne. Et si le technicien ne parle pas de la pâle prestation de son poulain contre Nancy, c’est parce qu’il compte bien lui redonner sa chance à l’avenir.
N’empêche que la décision surprend. Alors que Ben Arfa n’a démarré que deux parties en dix journées de Ligue 1 et que le compteur de Jesé est bloqué à 142 malheureuses minutes, un gamin de dix-huit ans se permet de profiter de quelques absences pour s’immiscer dans le onze de départ. Lorsque son coach parle de positionnement pour justifier la chose, l’argument ne convainc personne. En réalité, l’ancien de Séville est tout simplement tombé sous le charme du natif de Bondy. Pour preuve, ce dernier a davantage joué que le précoce Jean-Kévin Augustin (67 minutes contre 57 toutes compétitions confondues).
Un palmarès garni… chez les jeunes
Alors, qu’est-ce qui le distingue des autres ? « On peut le décrire en un mot : talent. Il en est pétri, répond son ancien coach chez les U19 parisiens, François Rodrigues. C’est un garçon qui a des qualités exceptionnelles. J’en veux pour preuve qu’il était convoité par la majorité des gros clubs européens cet été. Allemands, italiens, anglais… Mais le gamin a décidé de faire confiance au club. » Un club qu’il arpente désormais depuis 2010. Après avoir fait ses premiers pas dans le club de sa ville d’origine, l’AS Bondy, Ikoné accepte de se lancer dans l’aventure PSG en 2010. Où il gravit petit à petit les échelons et glane ses premiers trophées.
« Il a été champion de France des moins de dix-neuf ans, vice-champion d’Europe la même saison et a remporté le tournoi de Doha. Sans compter qu’il est aussi champion d’Europe des moins de dix-sept ans, énumère François Rodrigues, aujourd’hui entraîneur de l’équipe réserve de Paris. Autant dire qu’il s’agit d’un garçon qui a déjà l’habitude de gagner. Et ça, c’est important. C’est un vrai compétiteur. » Ok. Reste à savoir quelles sont ses caractéristiques et quel est son meilleur poste. Car sa grosse heure disputée en Lorraine n’a pas aidé à comprendre dans quel registre il pouvait être bon. Son rendement s’est en effet avéré assez faible : zéro dribble réussi sur un seul tenté, une unique frappe, 80% de passes réussies et 30 ballons touchés. Pas franchement de quoi se faire une idée.
Une réputation à tenir
François Rodrigues s’en charge, avec une description précise : « C’est surtout un joueur de côté, qui a une grosse faculté à éliminer. C’est un garçon qui a un pouvoir d’accélération incroyable. Sur ses qualités footballistiques, il me fait penser au profil de Kingsley Coman. En alliant vitesse et dribble, il est capable par des rushs de faire la différence. Il est plutôt dans la dernière passe. Je dirais qu’il présente déjà un jeu complet sur le plan offensif. Il sait casser les lignes et est doté d’une bonne qualité de centre. Il a dix-huit ans, donc il a encore une marge de progression très importante. À mon avis, il lui manque encore des choses dans l’exigence défensive et dans l’intelligence de déplacement. »
Raison pour laquelle il n’a été que trop rarement trouvé à Nancy ? Surnommé Jorko, Nanitamo Jonathan Ikoné, de son nom complet, va en tout cas devoir confirmer cette flatteuse présentation. Il en aura sûrement l’occasion, lui qui est déjà apparu en Ligue des champions, grappillant deux minutes en fin de match contre Ludogorets. Cette entrée n’a pas seulement servi à gagner du temps, mais plutôt à motiver sa jeune pépite en lui témoignant une certaine confiance. « Oui, il est doué, oui, il a les arguments pour jouer en Ligue 1 et oui, il fait partie à part entière du groupe pro. Et puis, on a un coach qui n’hésite pas à donner sa chance aux plus jeunes quand il considère que ces derniers sont en meilleure forme que les cadres » , conclut François Rodrigues. Sa chance, elle est peut-être là.
Par Florian Cadu
Tous propos recueillis par FC