- C1
- J1
- Manchester City-Lyon (1-2)
Bien urbains ces Lyonnais
On s'attendait à un chemin de croix pendant 90 minutes. Mais finalement, l'Olympique lyonnais a réalisé l'exploit sur la pelouse de Manchester City et sauvé l'honneur du football français lors de cette première journée de Ligue des champions.
Paris surclassé à Liverpool en dépit d’un score flatteur, Monaco logiquement dominé par un Atlético de Madrid supérieur… La Ligue 1 était donc au bord du précipice – une première journée à zéro point – avant le match Manchester City/Olympique lyonnais. Car contrairement au choc d’Anfield, l’affiche avait tout de l’opposition David vs Goliath, les hommes de Bruno Génésio étant décevants depuis le début de saison alors que ceux de Pep Guardiola s’affirment comme les favoris à leur propre succession en Premier League et à la victoire finale en C1. Mais l’OL a rappelé ce soir que contrairement aux autres écuries françaises engagées sur la scène européenne – excepté Marseille –, elle avait un petit élément dans son ADN qui lui permettait de se transcender régulièrement pendant les joutes continentales.
Fekir, retour au bon moment
Ce déplacement à l’Etihad Stadium, un véritable (crash) test pour la suite de la saison lyonnaise, s’est transformé une heure et demie plus tard en match référence sur lequel bâtir. Dans l’œil du cyclone, Bruno Génésio a rappelé qu’il était bien plus qu’un entraîneur pistonné, mais au contraire un technicien sachant préparer des matchs européens, ce City/OL étant un écho des performances contre la Roma ou Besiktas lors de l’épopée en Ligue Europa 2017. Mais le coach lyonnais n’aurait pu réussir son coup à Manchester sans des joueurs au top.
Le premier d’entre eux, Nabil Fekir, a retrouvé sa forme optimale au moment idoine. Propre dans ses prises de balle, sobre, mais dangereux pour les Citizens dans ses choix de passes, le champion du monde est l’homme du match : passeur décisif sur le premier but de Maxwel Cornet – choix surprise et payant de Génésio –, et buteur sans pitié sur le second. Deux actions où le milieu offensif est à la fois à la conclusion et à l’initiation. Mais deux situations qui ne suffisent pas à traduire l’abattage de celui qui aurait dû signer à Liverpool début juillet : comme beaucoup de ses coéquipiers, Fekir a fait les efforts défensifs, a mis la bonne agressivité, et a souvent fait les bons choix.
On enchaîne avec l’OM ?
Le rayonnement du capitaine lyonnais n’est probablement pas étranger aux bonnes performances individuelles de ses coéquipiers, notamment Houssem Aouar et Tanguy N’Dombélé qui ont fait beaucoup de mal au milieu de terrain mancunien. On pourrait continuer à décerner les bons points : Anthony Lopes a fait ce qu’il fallait pour rassurer sa défense, Jason Denayer – plus que Marcelo qui a failli se foirer dans les arrêts de jeu – a tenu le choc dans l’axe, quand Ferland Mendy a démontré des ressources défensives qu’on ne lui connaissait pas. Même Memphis Depay, malheureux sur la balle du 3-0 qui finit sur le poteau, a lâché toutes ses forces dans la bataille…
Oui, ce mercredi soir, l’Olympique lyonnais a offert un visage qui potentiellement devrait lui offrir une popularité nationale, aucune autre écurie française excepté l’OM ne faisant mieux dans les compétitions européennes. Sauf que cet OL sait aussi se foirer lamentablement sur les affiches moins excitantes de son quotidien en Ligue 1. Allez expliquer que sur la semaine écoulée, Caen a posé plus de problèmes à Lyon que le champion d’Angleterre en titre… Bonne raison d’espérer que Nabil Fekir & Cie surferont sur la vague, c’est un nouveau choc et non un traquenard qui les attend dimanche contre l’OM. À moins qu’après avoir croqué Manchester City, les Lyonnais ne trouvent les Phocéens trop fades…
Par Nicolas Jucha