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Sur les bancs aussi, l’Argentine est à son aise
Alors que l’Argentine s’apprête à défier l’Équateur en quarts de finale de la Copa América (3h), ses entraîneurs ont aussi brillé lors de la phase de poules. Sur les quatre sélections ayant terminé en tête de leur groupe, toutes sont en effet dirigées par un coach argentin.
Si l’Argentine fait partie des favorites à sa propre succession à l’occasion de la Copa América qui se tient actuellement aux États-Unis, elle pourrait probablement célébrer a minima un champion à l’issue de la compétition, mi-juillet. Car oui, tous les entraîneurs ayant mené leur sélection à la première place de leur groupe, soit Marcelo Bielsa, Lionel Scaloni, Néstor Lorenzo et Fernando Batista, sont originaires du même pays, l’Argentine, et c’est une première, dans une Copa América à au moins trois groupes.
Un bel hommage à César Luis Menotti, décédé au début du mois de mai. Une façon aussi de continuer un certain héritage d’exportation des entraîneurs argentins, qui dominent historiquement le continent. Carlos Bianchi (4) et Osvaldo Zubeldía (3) sont les deux entraîneurs les plus titrés de l’histoire en Copa Libertadores, tandis que le record de Copa América pour un seul sélectionneur est détenu par Guillermo Stábile et ses six trophées entre les années 1940 et 1950. Au niveau continental, 18 des 50 équipes engagées sur l’ensemble de la Copa Libertadores, tour de qualification compris, sont actuellement entraînées par des Argentins, alors qu’au niveau mondial, ils étaient cinq à être présents au Mondial russe et trois au Qatar. En 2020, le Rapport mensuel de l’Observatoire du football CIES montrait d’ailleurs que l’Argentine était le pays avec le plus d’entraîneurs expatriés au monde avec 68 coachs.
¡ Vamos carajo !
Champion du monde en 2022 et tenant du titre en Copa América, Lionel Scaloni a un temps hésité à continuer l’aventure avec sa Scaloneta. Mais le natif de Pujato a finalement continué et il a bien fait. Avec une seule défaite au compteur depuis le Mondial, l’Argentine avance toujours unie derrière Lionel Messi et peut se targuer d’un groupe parfaitement soudé. Sans vraiment d’adversité au premier tour, l’Albiceleste n’a pas encore eu à montrer grand-chose et ne devrait pas non plus trembler en quarts contre l’Équateur. Pour le contenu donc, on repassera, mais pour Scaloni, c’est mission accomplie.
Depuis son arrivée sur le banc uruguayen, tout se passe bien pour Marcelo Bielsa. Fidèle aux préceptes de son entraîneur, la Celeste presse beaucoup, attaque de partout et vient surtout de gagner ses trois matchs de poule. Darwin Núñez est comme un poisson dans l’eau sur le front d’une escouade offensive impressionnante jusqu’ici, quand le milieu règne en maître sur le sol états-unien et que la défense n’a pris qu’un but lors des sept derniers matchs. Beaucoup voient d’ailleurs les deux sélections s’affronter en finale, alors que Bielsa et l’Uruguay sont les derniers à avoir fait tomber l’Argentine, en novembre dernier à Buenos Aires. Pour cela, il faudra battre le Brésil dans la nuit de samedi à dimanche (3h).
100 – En esta CONMEBOL Copa América fue la primera vez que Uruguay:
🔹 Ganó sus primeros tres partidos del torneo desde 1959. 🔹 Ganó el 100% de los puntos de una fase inicial desde 1942.
Solidez. pic.twitter.com/pCvzT0DeZa
— OptaJavier (@OptaJavier) July 2, 2024
Moins connus du grand public, Fernando Batista (Venezuela) et Néstor Lorenzo (Colombie) réalisent quant à eux un travail remarquable. Ce dernier, sur le banc des Cafeteros depuis l’été 2022, est celui qui a remis James Rodríguez au centre du projet de la sélection, tout en bâtissant une équipe redoutable et complète, qui n’a pas cédé à la pression d’une série de 23 matchs sans défaite (26 désormais) lors des poules de Copa América. Avec deux victoires et un nul contre le Brésil, elle sera opposée au Panama dans la nuit de samedi à dimanche (minuit). De son côté, sous les ordres de Fernando Batista, la Vinotinto pourrait se qualifier pour la deuxième demi-finale de Copa de son histoire, alors qu’elle affronte le Canada dans la nuit de vendredi à samedi (3h). Premier de son groupe avec trois victoires en trois matchs, le Venezuela a déjà réalisé une première phase historique qui lui permet de se placer en favori de son quart de finale, contre des Canucks loin d’être flamboyants.
L’école Pékerman
Au-delà même d’être argentins, les quatre techniciens ont aussi en commun d’avoir côtoyé un certain José Pékerman de très près au cours de leur carrière. Champions du monde U20 en 1997 sous la coupe de ce dernier, Scaloni, ainsi que certains de ses adjoints actuels, Walter Samuel et Pablo Aimar, ont en quelque sorte été forgés par l’ex-sélectionneur colombien. Quant à Bielsa, c’est Pékerman, alors directeur général du football des sélections argentines, qui l’a nommé comme sélectionneur de l’Albiceleste en 1998, lui maintenant sa confiance de nombreuses années alors que le poste lui avait été directement proposé.
9/9 – Es la primera vez que Venezuela 🇻🇪 gana los tres partidos de su grupo en la CONMEBOL Copa América. La Vinotinto jugará contra Canadá los cuartos de final del actual certamen. Ilusión. pic.twitter.com/aPogYidI7v
— OptaJavier (@OptaJavier) July 1, 2024
À respectivement 53 et 58 ans, Batista et Lorenzo viennent eux aussi de la même école. Tous les deux sont passés sous les ordres de Pékerman dans les équipes de jeunes d’Argentinos Juniors en tant que joueurs, avant de se faire la main, des années plus tard, comme assistant au niveau international à ses côtés. Batista a été pendant 10 rencontres l’adjoint du technicien de 74 ans avant de prendre en main les destinées du Venezuela, quand Lorenzo était lui présent durant les six années colombiennes du triple champion du monde U20 avec l’Argentine. Après un court passage à Melgar, c’est finalement lui qui s’est installé sur le banc de la sélection, pour le succès que l’on connaît actuellement. À eux quatre, les sélectionneurs argentins portent donc fièrement l’héritage du coaching argentin, et il y a fort à parier que l’un d’entre eux le porte même encore plus haut dans la nuit du 15 juillet.
Par Julien Faure