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Beşiktaş, le profil du braqueur

Par Christophe Depincé
Beşiktaş, le profil du braqueur

À part les supporters du Beşiktaş, vous ne trouverez pas grand-monde pour croire à un exploit du club stambouliote face à l'armada munichoise. C'est oublier que l'équipe de Şenol Güneş, qui a remporté tous ses matchs à l'extérieur en poule, a autant le profil pour s'en prendre six que pour faire le coup du siècle. Petit manuel pour réussir un braquage.

Un peu de violence (mais pas trop) Oubliez le casse de Nice et son slogan de hippies de droite : « Ni armes, ni violence et sans haine. » L’affaire est un peu plus délicate. L’équipe turque n’aura pas trois mois pour creuser un tunnel jusqu’à la surface de Sven Ulreich. Il faudra certes un peu de subtilité, mais celle-ci devra servir avant tout l’agressivité. Dans le mauvais sens du terme, évidemment. Chatouiller en toute discrétion les chevilles et les mollets des prétentieux qui voudraient jouer aux héros sera une des clés pour filer avec le magot. Ça tombe bien, Şenol Güneş a quelques hommes de main pas très regardants sur les formules de politesse. Pepe et Gary Medel la bave aux lèvres, c’est une certaine idée du football dont on rêve.

Des revanchards (mais pas des tocards) Un bon braquo, c’est une pub Benetton : il faut de tous les profils. Des parcours chaotiques, d’ex-futurs cadors sur qui le génie tombe de temps en temps, des mecs qu’on croyait voguer paisiblement vers la retraite… De Vágner Love, le vieux roublard qui était censé être hors circuit depuis cinq ans, à Ryan Babel, le Memphis Depay des années 2000, l’effectif de Beşiktaş ressemble à une collection de seconds couteaux un peu rouillés, mais encore assez tranchants pour planter les défenses adverses. Ricardo Quaresma s’est déjà remboursé ses années à l’ombre en braquant un Euro avec ses potes, mais l’appétit vient en mangeant. À fréquenter les pointures du milieu, l’ailier portugais a certes amassé pas mal de breloques. Mais l’ego vaut tout l’or du monde et O Cigano en a sans doute un peu marre de n’être qu’un porte-flingue. « Porto et Beşiktaş sont les deux clubs qui me suivront jusque dans ma tombe » , confessait-il récemment. En attendant de mourir, s’il veut devenir ce qu’il aurait dû être et graver son nom dans la légende des Aigles noirs comme Pascal Nouma, c’est maintenant que se déclenche le chrono.

Des artificiers Un bon braquo, c’est aussi une bonne répartition des tâches. Un coup franc de Talisca, un exter’ de Quaresma, un lob délicieux de Negredo, un coup de rein de Vágner Love, un coup de boule de Pepe ou même le dos d’Hutchinson : le gang stambouliote a le choix des armes pour percer le coffre bavarois. Et qui dit grosse équipe, dit bon commanditaire. Şenol Güneş sait y faire, lui qui a emmené la Turquie à la troisième place du Mondial 2002. Si l’ancien sélectionneur n’a jamais vraiment fait parler de lui en Europe, c’est sans doute parce qu’il est de la vieille école : visiblement très attaché à sa famille de toujours, Trabzonspor, il y a passé une grande partie de sa carrière, s’offrant malgré tout deux ou trois escapades sur le reste du territoire, mais aussi une aventure au pays où il a façonné sa légende. En 2007, les dirigeants du FC Séoul, ayant sûrement encore en tête le parcours de la Turquie sur leur territoire en 2002, le recrutent. Rappelons que la Turquie avait gagné la petite finale face à… la Corée du Sud. Braquer des braqueurs à leur domicile et se faire embaucher ensuite par eux pour leur apprendre les failles de leur système d’alarme : on appelle ça du grand art.

De bons repérages Certes, les guichetiers ont presque tous changé. Mais le logo sur l’enseigne de la banque est toujours le même. Negredo connaît déjà le chemin des coffres, tout comme Quaresma qui avait inscrit un doublé avec Porto face au Bayern en quarts de finale aller de Ligue des champions il y a trois ans. Avant de se faire tirer dans le dos pendant sa fuite. De même pour Talisca, qui avait offert un mince espoir à Benfica de rester dans la lumière une saison plus tard. Pas encore rangés, les vieux briscards Pepe et Adriano ont eux aussi croisé, à diverses reprises, le colosse allemand sur le chemin de la vie de rêve, pour le meilleur et pour le pire. Comme un dernier coup ?
Le Bayer Leverkusen n’est pas la seule équipe allemande invaincue cette saison

Par Christophe Depincé

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