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Bese en ville

Par Joel Le Pavous
Bese en ville

Aperçu pendant l’Euro et appelé ce soir, Barnabás Bese, le latéral/milieu droit hongrois, fait parler sa polyvalence au Havre après cinq saisons tout en coolitude au MTK Budapest. Alors, baudruche ou bonne pioche pour les Ciel et Marine ?

« Je n’ai pas eu autant de possibilités comme 9 qu’à mon poste actuel, et me recycler était le bon choix. Je retenterais volontiers si on me le proposait, mais, au fond, la défense me convient, tant en club qu’en sélection. Et puis de toute façon, les latéraux d’aujourd’hui montent. Ils courent sur leur aile, participent au mouvement et créent des situations de but. C’est ça, mon style de jeu. » Barnabás Bese, le jeune espoir magyar, s’est longtemps creusé la tête avant d’assumer son rôle à la Lichtsteiner ou Dani Alves. Aujourd’hui, il sait que ses folies d’ado dans la surface sont loin. Excepté sur les quelques corners où il s’invite. Malgré son âge loin d’être canonique (vingt-deux balais), l’athlétique Bese a rejoint le doyen des clubs gaulois. Bob Bradley a littéralement craqué pour l’international hongrois sollicité deux fois par Bernd Storck. La première, lors du très honorable 2-0 encaissé contre la Mannschaft à Gelsenkirchen le 4 juin dernier. La seconde, le 22 face à CR7 and co tenus en échec 3-3 par des Magyars tombés en huitièmes de l’Euro.

« Le début d’une superbe route »

Le site maison csakfoci.hu se réjouit de voir débarquer Bese là où Pogba et Payet ont fait leurs armes. Qui plus est sous les ordres de l’ex-sorcier du soccer, prédécesseur de Klinsmann sur le banc américain. Et d’autant plus dans l’écurie où son compatriote magyar, Géza Mészöly, désormais coach de survêt’ Gábor Király au Szombathelyi Haladás, a découvert l’Hexagone de 93 à 95 avant de s’aventurer au LOSC. Pourtant, les négos ont duré des semaines, jusqu’à ce que le néo-Normand serre enfin la pogne de Christophe Revault. « Le Havre était l’option dominante depuis des mois, mais les discussions se sont prolongées au sujet des conditions du contrat fixé à quatre ans » , précise l’agent du joueur, aussi responsable de l’arrivée d’Ádám Nagy en Serie A. « Pendant ce temps-là, un deuxième demandeur sérieux a manifesté son désir de le recruter, mais les Français ont finalement réussi à remporter l’affaire. Barnabás a travaillé sérieusement pour en arriver là et je suis sûr que cette étape n’est que le début d’une superbe route. » Un chemin qui démarre en CM1 dans le quartier industriel de Csepel, près de l’aciérie Weiss, où Bese découvre cette douce sensation que procure une caresse sur le cuir. L’avant-centre budapestois attire ensuite l’attention du Ferencváros au seuil du collège, puis file étrenner ses boutons d’acné à l’académie Károly Sándor du MTK. Toujours à l’intérieur des 16m50. Idem des U18 aux U21. Il assiste au come-back des Bleu et Blanc dans l’élite (2012) et découvre tardivement sa vista défensive (2015) grâce à l’entraîneur transylvanien Csaba László, limogé en février.

Galopeur-bosseur

Cette révélation et l’absence de Lovrencsics, malade, le propulsent dans la liste de Storck en vue du choc amical Hongrie-Croatie le 26 mars dernier, mais Bese ne foule pas la Groupama Aréna piétinée par Modrić. Désillusion identique face aux Éléphants de Gervinho le 20 mai, toujours en amical. Convoqué, affûté, excité et zéro minute in fine. Barnabás se résigne alors à passer l’Euro sur son canap’, mais, contre toutes attentes, le technicien teuton le convoque et lui offre huit minutes contre l’Allemagne le 4 juin 2016, lors de l’ultime match de préparation des Magyars avant l’Euro. Suffisant pour l’emmener dans ses bagages direction Tourrettes dans le Var, leur camp de base pendant la compétition. Mérité. « Il s’est énormément impliqué lors des camps d’entraînement. C’est l’un de nos gars les plus rapides » , souriait son sélectionneur à l’approche de l’Euro. « Il a montré qu’il sait se débrouiller en championnat et sa capacité à occuper plusieurs postes renforce considérablement notre collectif, même si je compte essentiellement sur lui comme arrière droit. Si Fiola se blesse (le cas s’est notamment produit contre l’Autriche, ndlr), Barnabás peut reprendre la mission. Voilà pourquoi j’ai besoin de lui. » Le challenge promet d’être corsé pour Bese, bien qu’il ait marqué des points en venant jouer en France pendant que Fiola, le vétéran de la Puskás Akadémia happé par le Videoton d’Henning Berg, restait au bercail. Outre ses apparitions en Europa avec le MTK, accompagner une éventuelle montée du HAC en Ligue 1, autant qu’un potentiel revival hongrois en Coupe du monde après trois décennies de purgatoire, ajouteraient deux lignes appréciables à son CV. Pour l’instant, sur les plages du Havre, les drapeaux sont au vert.

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Le Havre respire et étouffe Montpellier
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Par Joel Le Pavous

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