Berlin calling

Plus fort que jamais Avec dix points glanés en quatre rencontres (trois victoires, un nul), neuf buts marqués contre quatre encaissés, le Hertha a réalisé le meilleur départ de son histoire en Bundesliga. Rien que ça. Le tout avec une victoire à l’extérieur (0-2) face à un Schalke dont le naufrage n’était pas encore annoncé et un joli carton le week-end dernier contre le Borussia Mönchengladbach (4-2), pourtant auteur d’un début de saison tout aussi séduisant. Loin de la saison dernière, surchargée un temps par une campagne européenne à côté de laquelle les Berlinois sont totalement passés et qui s’est terminée par une poussive dixième place, le Hertha a aujourd’hui les cartes en mains pour passer une très belle année. Quant à la réussite actuelle, Niklas Stark, défenseur central, l’explique comme ceci : « Défensivement, nous sommes très disciplinés et tactiquement, nous avons des approches variables, ce qui explique pourquoi nos adversaires ont autant de mal à s’adapter à nous. Au milieu, nous disposons de quelques obus et à gauche, d’une flèche nommée Javairo. Tout se passe bien pour le moment, mais nous voulons bien sûr maintenir notre élan. »

Une vieille dame rajeunie Avec 24,3 ans de moyenne d’âge, le noyau du Hertha est le deuxième plus jeune de la Bundesliga, derrière le RB Leizpig et ses 23,6 ans. Mais à la différence des Saxons, cette jeunesse se conjugue avec l’ancrage local, puisque ce sont pas moins de douze joueurs qui sont issus du centre de formation de l’Alte Dame (la vieille dame en VF). Un vent de fraîcheur qui change des courants d’air auxquels sont habitués les spectateurs de l’Olympiastadion, mais qui n’est pas dénué de tout risque. « La confiance en soi est excessivement importante avec les jeunes. Si l’on va moins bien, certains se mettront à douter et cela peut être dangereux » , explique l’entraîneur Pál Dárdai, méfiant. « Mais s’ils apprennent à construire cette confiance en soi, on peut réaliser une saison de rêve. Et c’est ce sentiment que j’ai » , ajoute-t-il, confiant.

Quoi qu’il en soit, les Bubis ( « minots » , en berlinois) peuvent compter sur les vieux lions que sont Salomon Kalou (33 ans) et le capitaine Vedad Ibišević (34 ans). Contre Gladbach, le premier a offert un amour de caviar au second, non sans avoir réalisé une course de folie pendant cinquante mètres sur son flanc droit. La confiance, ça en fait donc grandir certains et rajeunir d’autres.

Ondrej Duda, le désamour dure deux ans L’autre qui s’est illustré face au Borussia, c’est Ondrej Duda. Le Slovaque de 23 ans a fait taire l’Olympiastadion en marquant le quatrième but des siens, celui du break final. Quatre buts, dont deux sur coups francs directs, le bilan est honorable pour le numéro 10. D’autant plus qu’il a débloqué son compteur il y a trois semaines… soit deux ans après son arrivée sur les bords de la Spree en provenance du Legia Varsovie. Acheté pour quatre millions à l’époque, beaucoup le voyaient leader du milieu de terrain. Mais une blessure à la rotule aura flingué sa première saison, son bizutage allemand se résumant à très exactement soixante-sept minutes de présence sur le terrain. L’année suivante, c’est son mollet qui lui jouera des tours, et malgré dix-sept matchs à mettre à son actif, le qualificatif de « transfert raté » deviendra plus qu’un chuchotement discret. La troisième année est finalement la bonne : auteur d’une excellente préparation, Duda remplit enfin le rôle de meneur de jeu que l’on attend de lui, suscitant les éloges de son coach et l’amour de ses fans. Face au Werder, il fera partie des hommes à surveiller, car il pourrait bien contribuer à écrire une saison dont on se souviendra longtemps chez les Herthaner.

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