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- ASSE-OL (1-0)
Berić, la première pierre de Claude Puel
Le but tardif dans le derby de l'attaquant slovène, décisif après son entrée en jeu, peut lui permettre de se rebooster comme il faut. Pour Claude Puel, c'est un coup parfait - réalisé dans un contexte difficile - qui lance son projet sur des bases cohérentes et change l'horizon stéphanois.
Le 17 janvier 2016, quelques jours après son arrivée dans le Forez, Alexander Søderlund avait profité du derby face au rival lyonnais pour offrir un succès de prestige à l’ASSE en ajustant Anthony Lopes à un quart d’heure du terme – son premier pion – et s’était ainsi créé un début de capital sympathie à Geoffroy-Guichard. Le point de départ de rien du tout pour le Norvégien, qui restera finalement comme un bon gros flop à Sainté. Mais dans le genre buteur pas spécialement en confiance sur qui on n’aurait pas mis une pièce, et même si les deux attaquants n’ont pas du tout eu le même impact sous le maillot vert, Robert Berić se pose ici dans l’histoire récente des ASSE-OL comme candidat à la succession de l’actuel joueur de Rosenborg.
La cerise sur le Chaudron
Il n’avait jamais signé de coup d’éclat dans ce match si spécial, n’avait pas encore marqué en neuf apparitions cette saison et a passé 80 minutes sur le banc durant le derby. Pourtant, Berić va rester comme celui qui a fait basculer le 119e derby de l’histoire après avoir faussé compagnie à Marcelo sur une galette de Ryad Boudebouz. Il a tendance à être comme ça, l’international slovène : mauvais quand on l’attend, bon quand on ne l’attend plus. Mine de rien, celui que l’on a souvent enterré parvient toujours à revenir plus fort, à rappeler les qualités qui sont les siennes et à garder des statistiques honorables.
S’il y en a un qui espérait encore voir un éclair de l’ancien buteur du Rapid Vienne, c’est sans doute Claude Puel. Et la réaction pleine de passion de ce dernier lors de cette fatidique 90e minute ne traduisait pas seulement un merveilleux goût de revanche sur l’Olympique lyonnais, mais aussi la totale célébration d’un entraîneur tout heureux de voir son plan fonctionner comme sur des roulettes. Pour sa première dans un contexte plus que particulier et sous la pression comptable, on peut dire que la mission est réussie.
Diony validé
Alors qu’il n’avait eu que quelques petits jours pour déplier sa valise et préparer le duel de l’année, l’ex-coach de Leicester avait bricolé et fait des choix forts : défense à trois, Denis Bouanga en piston droit, retour du talentueux, mais décevant Boudebouz ou attaque composée du dépressif Loïs Diony – aucune réalisation depuis la Coupe de France, en janvier – et du jeunot Charles Abi – 56 minutes de jeu chez les professionnels, avant ce soir. Avec, donc, un Whabi Khazri sur la banquette. Pendant 90 minutes de purge, Saint-Étienne a contenu son adversaire même si Houssem Aouar aurait pu tout faire capoter à la 87e. Et la sortie d’Abi pour son homologue à dix minutes du terme s’apparente avec le recul – et la réussite qui a souri à Puel, Lyon terminant à dix à la suite de la blessure de Léo Dubois – à un coup de maître.
Tout ça nous dit également autre chose : avec cette intronisation de Claude Puel à la place du numéro 2 déguisé en numéro 1 Ghislain Printant, les cartes sont rebattues. En arrivant dans la précipitation et en prenant en compte l’état d’un groupe amputé de nombreux membres qui joue deux matchs par semaine, le Castrais n’a pas eu peur de donner une chance à certains garçons. La suite sera peut-être beaucoup moins rose pour les uns et les autres, mais ça peut en tout cas constituer une lueur d’espoir pour ceux qui rongeaient leur frein sous Printant. Reste à Loïs Diony de retrouver son football, maintenant. En prenant exemple sur Berić.
Par Jérémie Baron