- Ligue des champions
- 8e de finale
- Schalke 04/Real Madrid (1-6)
Benzema voit double, Bale et Ronaldo aussi
Deux buts et deux passes pour l'attaquant de l'équipe de France dans cette démonstration collective du Real Madrid. Il faut dire que la défense allemande - des plots - a tout fait pour se faire fissurer dans la longueur.
Schalke
Fährmann (3) : Il a pris le bouillon très rapidement, mais il a longtemps emmerdé Cristiano Ronaldo en s’interposant sur certaines de ses tentatives. Sauf qu’au final, le portier en prendra quand même six dans la gueule. Un barillet plein, quoi.
Höwedes (3) : Une bonne tête en début de match qui aurait pu changer la donne et puis c’est tout. Meilleur défenseur central du club, Benedikt a joué latéral droit. Normal. Quand on donne le bâton à ce point…
Felipe Santana (1) : Le Brésilien n’est pas un titulaire en puissance. Après ce match, on comprend pourquoi. En retard sur chaque ballon, aucune présence physique, une relance dégueulasse et une passivité frôlant la faute professionnelle. Sois gentil, reprends ta guitare et ta moustache et file en tournée. Le football, c’est sérieux.
Matip (1) : Joël, ceci est ta punition. Tu en as pour dix ans et c’est mérité.
Kolašinac (2) : Le mec a vite compris que la soirée serait un cauchemar. Ainsi, il a préféré feindre la blessure pour éviter l’humiliation. Remplacé par l’Autrichien Füchs qui a eu le mérite de délivrer une passe décisive.
Boateng (2) : Le mec s’appelle Kevin-Prince, porte le bouc ainsi qu’un rat mort en guise de coupe de cheveux. Décidément, l’ancien roi de la pop de l’AC Milan traverse une sale période et cherche encore ses repères. On l’a quand même vu tenter sa chance de loin, sa meilleure arme après son coiffeur, mais globalement, c’était trop léger dans un match de ce calibre. Remplacé par Goretzka qui aimerait bien faire valoir sa nationalité espagnole pour changer de championnat.
Meyer (2) : Pépite formée au club numéro 1. Aligné comme numéro 10, on attendait beaucoup du petit meneur de jeu présenté comme un futur crack. Malheureusement pour lui, ça allait trop vite pour lui. Il n’a jamais réussi à prendre la mesure de l’événement.
Neustädter (2,5) : Il devait, avec Boateng, couper les lignes de passe du Real et protéger sa défense. Il a explosé en vol après 20 minutes. Trop frêle.
Farfan (3,5) : Le Péruvien a été le joueur le plus remuant, sans doute le meilleur joueur offensif des locaux. Trop esseulé et vite à cours de carburant, l’ancienne pile du PSV a été remplacé par Obasi, quelconque.
Draxler (3) : Pépite formée au club numéro 2. Manque l’immanquable face à Casillas en début de rencontre alors qu’il est seul à deux mètres du but. Un raté qui va le hanter pendant toute la rencontre. Il ne va plus rien oser par la suite. Trop timide.
Huntelaar (3,5) : « Je suis seul au monde. Y a rien à faire, je suis seul au monde. Je peux plus me taire, je suis seul au monde. Je me sens seul au monde. » Ambiance musicale signée Corneille pour le Batave. En panne de batterie sur son Ipod, l’ancien du Real retrouve finalement l’envie de jouer à la 91e, le temps de nettoyer la lucarne de Casillas d’une sublime volée en dehors de la surface.
Real Madrid
Casillas (7) : C’est sa compétition et il n’a que ça à jouer cette saison, alors autant le faire bien. Comme sur cette énorme parade devant Draxler à bout portant (14’). Le capitaine madrilène se détend également bien sur une frappe lourde de Boateng. Sur le but des Allemands, il ne peut rien faire. Même avec un peu de poussière, Iker tient la route. Rassurant.
Carvajal (6,5) : L’Espagnol connaissait bien l’enceinte pour y avoir joué avec le Bayer Leverkusen. Dani avait déjà ses marques et ça s’est vu : montées rythmées et dédoublements intelligents, mais beaucoup trop de déchets dans le dernier geste.
Pepe (6) : Pour son 31e anniversaire, le Portugais a passé une soirée sans encombre. Rarement mis en difficulté, peu de situations dangereuses à se mettre sous la dent, il peut remettre le même maillot ce week-end en championnat. Il sent encore bon.
Sergio Ramos (7) : Son petit jaune habituel après une faute de PHA sur Farfan, mais aussi une superbe offrande à Gareth Bale en seconde mi-temps. Outre son impressionnante puissance physique, le stoppeur a de l’or dans les pieds et une expérience de vieux briscard. Dire qu’il n’a que 27 ans…
Marcelo (6,5) : Une mobylette. Le Brésilien dribble, prend son couloir, centre, centre et centre. Et puis il adore taquiner le cuir.
Modrić (7) : Le Johan Cruyff des Balkans se permet de lancer son latéral par un extérieur de trente-cinq mètres. C’est sublime. En 2014, le Croate joue avec un serre-tête. Un esthète. Et puis ce poste de relayeur lui va à merveille.
Xabi Alonso (7) : Comme toujours, tous les ballons passaient par lui. Une plaque tournante et une vision du jeu au-dessus de la moyenne. On comprend mieux pourquoi Ancelotti a tout fait pour le faire prolonger. Remplacé par une copie conforme en plus jeune en la personne d’Illarramendi.
Di María (6,5) : On a découvert Ratatouille dans un rôle de travailleur, loin de son poste naturel d’ailier gauche. Mais force est de constater que l’Argentin a l’abattage et l’envie pour y briller. Utile au collectif. Remplacé par Isco.
Bale (8) : À l’initiative du premier but, le Gallois claque le deuxième tout seul après un enchaînement de cochon : double contact, crochet, pointard. Il s’offre même un doublé sur une offrande de Ramos dans la profondeur en ouvrant son pied gauche. Bon, ça commence à prendre forme, cette histoire de millions. Remplacé par Jesé.
Cristiano Ronaldo (8,5) : Une petite talonnade bien sentie pour Rim-K sur l’ouverture du score, un poteau après une mise à l’amende classique sur son défenseur, CR7 a commencé le match sur des bases élevées. Niveau vitesse d’exécution, le Portugais est dans le futur. Pendant de longues minutes, il a pourtant buté sur le portier allemand. On le sentait même frustré. Et quand le Ballon d’or est énervé, c’est mauvais signe pour les adversaires. Pour preuve, il casse les reins de Matip et plante son dixième but sur une frappe du gauche avant de s’offrir un doublé en fin de match. 6 matchs de C1 cette saison, 11 buts. Tout va bien.
Benzema (9) : Le Français n’avait plus marqué en C1 depuis le mois de septembre. Ce soir, il s’est bien rattrapé avec un énorme doublé : deux buts, deux passes. Dans le jeu, Rim-K a été très important. Entre son pressing, sa qualité de passe et ses appels, il a complètement foutu en l’air le semblant de défense de Schalke. Un match à la fois collectif et efficace. Mine de rien, Benzema facture 35 buts en 59 matchs de Ligue des champions.
Par Mathieu Faure