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Benzema, pour marquer l’histoire
Karim Benzema disputera sa troisième finale de Ligue des champions, ce samedi soir, à Cardiff. Déjà vainqueur des éditions 2014 et 2016, il pourrait égaler, avec son coéquipier Raphaël Varane, Raymond Kopa, seul footballeur français à avoir soulevé la coupe aux grandes oreilles à trois reprises.
« Quand j’ai commencé le foot, je voulais passer pro et devenir le meilleur du monde. Je n’ai que 23 ans. Je vais tout faire pour gagner le Ballon d’or un jour. Je crois en moi, c’est ça ma qualité. » Karim Benzema ne s’en est jamais caché. Dans cette interview publiée en 2011 par le JDD, l’attaquant madrilène réaffirmait son souhait de devenir le meilleur joueur du monde, une ambition qui l’anime depuis ses débuts dans le groupe professionnel de l’OL, à seulement dix-sept ans. Sauf que les deux ogres Cristiano Ronaldo et Lionel Messi n’ont laissé que peu de miettes à leurs concurrents directs pour le trophée, ne permettant pas au natif de Bron de rejoindre Kopa, Platini, Papin et Zidane au palmarès des lauréats français du Ballon d’or. Qu’importe, Benzema, ce samedi, à Cardiff, a l’occasion d’entrer encore un peu plus dans l’histoire du football français en égalant, avec son coéquipier Raphaël Varane, le mythe Raymond Kopa, seul joueur tricolore à avoir remporté à trois reprises la C1 (entre 1957 et 1959 avec le Real).
Ancelotti : « Le meilleur joueur du monde à ce poste »
Une trajectoire impressionnante, plutôt difficile à imaginer lors de son arrivée chez les Merengues à l’été 2009. Mis en concurrence avec l’icône Raúl et Gonzalo Higuaín, l’ancien Lyonnais, vivement soutenu par le président Florentino Pérez, s’impose rapidement à la pointe de l’attaque madrilène. Son adaptation au jeu de la Maison-Blanche semble se dérouler à merveille, mais à l’été 2010, alors que le Real court après sa Décima, sa dixième C1, depuis près de dix ans, le club nomme José Mourinho à la tête de l’équipe première. Et le tacticien portugais, pas vraiment fan de Benzema, n’avait pas hésité à le comparer à un « chat » en conférence de presse, pour piquer l’attaquant qui lui paraissait trop nonchalant lors de ses premiers mois à la tête du Real : « Si tu vas avec un bon chien, tu chasses plus. Si tu vas avec un chat, tu chasses moins, mais tu chasses quand même. »
Depuis, le chat s’est transformé, a modifié son jeu pour devenir l’un des piliers de l’attaque madrilène aux côtés de Cristiano Ronaldo et Gareth Bale. En 2014, les trois compères de la BBC ont enfin permis au peuple merengue d’aller fêter sa dixième couronne européenne sur la Plaza de Cibeles, sous les ordres de Carlo Ancelotti. L’ancien entraîneur du PSG revenait sur l’entente entre ses trois joueurs offensifs sur les ondes de RTL en 2015, en faisant l’éloge de l’attaquant français : « Avant d’entraîner le Real, je pensais que Ronaldo pouvait jouer avant-centre, mais en fait, il y a déjà un grand joueur à ce poste, c’est Benzema. Pour moi, il n’y a pas débat, Karim est le meilleur joueur du monde dans cette position. Il peut marquer, notamment parce qu’il a une qualité de frappe fantastique, mais ce n’est pas seulement un buteur. C’est un joueur complet. C’est le joueur idéal pour évoluer avec Ronaldo et Bale. Il a cette capacité à se mettre en position de milieu offensif pour leur laisser l’espace. »
Le KB9 est un KB neuf
À la suite du départ d’Ancelotti et au licenciement de son successeur Rafa Benítez, « KBNueve » (KB9), comme il aime à s’appeler sur les réseaux sociaux, a vu débarquer Zinédine Zidane sur le banc madrilène. « Zizou c’est la crème de la crème. Il est proche des joueurs, il nous donne beaucoup de confiance, confiait-il à RMC en mars dernier. Il sait quoi dire, il sait nous parler, il n’en fait pas trop. Il a tout devant lui. Il est calme, tranquille. On ne panique pas avec lui, même quand on est menés. C’est bien pour l’équipe et le groupe. » Mais certains socios et médias espagnols n’ont pas tardé à émettre des critiques, contestant le statut de titulaire de Benzema, jugé pas assez efficace et accusé d’être favorisé par Zinédine Zidane. « Le public demande toujours plus à ses joueurs et il faut l’accepter. Karim a les épaules pour accepter tout ça. Il a beaucoup de personnalité. Ce qu’il doit faire, c’est continuer à bien jouer pour l’équipe » , dédramatisait alors ZZ en conférence de presse pour défendre son attaquant.
Si Benzema marque moins qu’à une certaine époque, il reste toujours autant indispensable au jeu madrilène selon son entraîneur : « Il débloque souvent des situations. Même si ce sont les autres qui marquent, il est toujours dans l’action, dans l’avant-dernière ou la dernière passe. Il est fondamental. » En témoigne son incroyable slalom entre trois défenseurs de l’Atlético de Madrid lors de la demi-finale retour de Ligue des champions, qui a permis à Isco de trouver le chemin du but et aux Merengues de revenir dans la partie pour valider leur billet pour Cardiff. Lors de cette finale, Benzema, en plus de pouvoir égaler Raymond Kopa avec trois C1 dans l’armoire à trophées, pourrait aussi améliorer le record de buts marqués en Ligue des champions par un joueur français. Avec 51 réalisations dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, il devance Thierry Henry d’une unité. Autant de données qui pourraient permettre à Benzema de laisser encore un peu plus son empreinte sur le football français, à défaut d’avoir pu le faire avec l’équipe de France.
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Par Maxime Feuillet