- Fiction
- Équipe de France
- Affaire Benzema
Benzema et la mission triple D
Une sex-tape, du chantage entre footballeurs, des gardés à vue, une mise en examen : l'affaire Valbuena-Benzema regorge de tous les ingrédients d'un bon scandale. Sauf que derrière les infos distillées au compte-gouttes se cache une vérité moins connue du grand public. Retour sur un complot fomenté dans l'ombre.
« Allo Dédé, ici l’homme de verre. La Benz’ est en tutu. Je répète, la Benz’ est en tutu. » En raccrochant son téléphone, André-Pierre Gignac esquisse un sourire. Desperado dans une main, sombrero vissé sur le crâne, l’attaquant des Tigres savoure une victoire savamment orchestrée. Il faut dire que l’homme y a mis du cœur, a pensé son plan, réfléchit dans les moindres détails sa revanche. Oui, Gigi est de retour en équipe de France, et il ne le doit qu’à lui-même. En effet, voilà un an que Gignac n’avait pas goûté aux joies des Bleus, malgré un match plein de promesses face à l’Arménie (un but, deux passes décisives). Une déception, et même pire, une humiliation pour Dédé, persuadé d’avoir droit à sa place de titulaire à la pointe de l’attaque française. Mais voilà, Karim Benzema est un indétrônable, qui lui a piqué sa place et une partie de sa carrière internationale. Et si d’aucuns crient au scandale quant à la convocation de Dédé, il faut plutôt y voir une étrange coïncidence entre absence de l’un et présence de l’autre…
En 2014, Gignac est au top de sa carrière. Deux saisons à plus de vingt buts à l’OM, une forme étincelante marquée par une perte de poids bénéfique et APG s’impose dans les esprits comme un striker performant. Pourtant, à la tête des Bleus, Didier Deschamps serre les dents et se refuse à consacrer l’Olympien. Quelques convocations anecdotiques, des apparitions sans importance : André-Pierre Gignac se sait blacklisté au profit d’un joueur qui n’est que le faire-valoir de Cristiano Ronaldo au Real. Une hérésie et un dégoût dont il va se servir pour rallier des gens à sa cause. Dès lors, deux hommes sont appelés à venir s’asseoir à sa table de camping. Dimitri Payet, partenaire de l’époque, dit « Le passeur » et Djibril Cissé, éternel rejeté des Bleus, dit « L’homme de verre » . À ceux-ci, Dédé vend son plan : il faut faire tomber la Benz’ à tout prix. Si la revanche de Cissé vis-à-vis du coq suffit à le convaincre, Dimitri veut également sa part du gâteau et retrouver les Bleus, si possible au détriment de Valbuena. Marché conclu, les hommes partent en mission. Juin 2014, séance d’entraînement de l’OM, Dimitri interpelle Mathieu Valbuena : « Tu viens à la réunion avec moi, demain ? » Persuadé de partir sur l’île natale du milieu et de pouvoir y exposer sa collection de calebards colorés, Valbuena accepte de passer prendre Dimitri à son domicile à 23h. Message de Payet à ses acolytes : « Le nain roule jusqu’à vous. » Pourtant, à l’arrivée de Valbuena, Dimitri est absent. Seules, postées sous la lumière tamisée, deux call-girls affublées d’un simple tee-shirt « Mat’ moi très fort » attendent leur proie. Le piège est en marche.
Et les hommes ont tout prévu. Gignac s’expatrie et emmène la cassette dans ses bagages, Payet rallie l’Angleterre pour enchaîner les passes dé’. Sur place, Djibril Cissé servira de relais avec, pour couverture, cette participation à Danse avec les stars. Rassemblement de l’équipe de France, automne 2015. Alors à Clairefontaine, Karim Benzema zippe son Smartphone : « Karim, c’est Djibril. Dis à Mathieu que je peux récupérer la cassette pour lui. En échange, je te filerai quelques cours de fox-trot pour Rihanna. Sinon, tu vas te la faire péta par Chris Brown. » Amoureux, Benzema s’exécute, terminant ainsi l’opération rondement menée par la team des triples D. Mieux, Djibril Cissé se prémunit des accusations en faisait appel au lobby de Cyril Hanouna pour s’attacher du soutien populaire. Un mouvement chaloupé qui laisse Karim dans la tourmente et satisfait les ambitions des trois larrons. Ce novembre, l’apogée est atteinte : Karim Benzema est mis en examen, tandis que Gignac est rappelé en équipe de France. Seul accroc, Dimitri Payet se fait une nouvelle fois pigeonner et reste à quai, sans aucun doute au profit d’Hatem Ben Arfa. Message de l’homme de verre à Dédé : « Le passeur est resté à la frontière. Inscription àQui sera le meilleur slammeurimminente. Abd al Malik dans le jury. » Et si ce n’était que le début ?
Ceci est évidemment une fiction. Toute ressemblance avec des faits réels et avérés serait fortuite. Enfin, pas vraiment.
Par Raphaël Gaftarnik