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Benzema et CR7 posent le Real en finale
Bousculé pendant une grosse partie de la rencontre face à un Club América accrocheur, le Real Madrid s'est finalement qualifié sans briller (2-0) pour la finale de la Coupe du monde des clubs, cet après-midi à Yokohama. Benzema et Cristiano Ronaldo ont marqué.
Club América 0-2 Real Madrid
Buts : Benzema (45e+1) et Cristiano Ronaldo (90e+3) pour le Real Madrid
Il n’aura donc fallu qu’une étincelle pour faire sauter l’antivol. Une inspiration de Kroos, une finition parfaite de Karim Benzema avant la pause et voilà comment le Real a tamponné son billet pour la finale de la Coupe du monde des clubs qui est fixée dimanche matin face aux Kashima Antlers. Le deuxième but de Cristiano Ronaldo en fin de match ne servira qu’à l’histoire : son cinq-centième but en club. Avant la rencontre, La Volpe rêvait de donner une leçon à Zidane, histoire de faire retomber toutes les étoiles. Mais il y a les idées et les faits : la moustache argentine n’a pas réussi à exciter assez ses joueurs, volontaires, mais finalement trop limités, pour offrir le tiki-taka promis. Et voilà le Club América dehors malgré les gants chauffés. On ne retiendra que les coups non envoyés.
Benzema fait sauter les chaînes
Deux écoles, deux visions, deux approches. Pour l’un, cette Coupe du monde des clubs est à la fois l’occasion de rajouter une breloque dans le musée, mais aussi de s’assurer une promotion marketing à grande échelle dans un pays qui s’est toujours nourri aux fantasmes de la marque Real Madrid. Pour l’autre, c’est une question d’honneur. Depuis son arrivée au Japon, Ricardo La Volpe, débarqué le 22 septembre dernier avec sa grosse moustache et ses cravates bordéliques sur le banc du Club América, n’a qu’un objectif : faire fermer des gueules. Pour ça, il a promis du tiki-taka au Real de Zidane en conférence de presse, a juré de ne pas serrer la main de l’entraîneur français par superstition et a craché sur le fait qu’on ne gagne pas un match avec un simple maillot. C’est fort, mais ça donne le ton d’une demi-finale entre deux rapports différents à cette compétition, avec l’un des mentors de Pep Guardiola et Zidane, invaincu depuis le début de la saison tous tournois confondus. Sauf que chacun veut y mettre les formes, donc Zizou aligne ses gros bras, à l’exception de Sergio Ramos, fatigué selon ZZ, et La Volpe couche sur la feuille de match le nom de son capitaine, Rubens Sambueza, préservé en quarts de finale contre les Jeonbuk Motors (2-1), au cœur d’un 5-3-2 strict.
Pour beaucoup, le foot est avant tout une histoire de chiffres. C’est aussi comme ça qu’avance Cristiano Ronaldo, qui a comme nouvel objectif de rejoindre le club fermé des joueurs ayant remporté trois Mondiaux des clubs, ce que peut aussi faire Toni Kroos en cas de succès dimanche. C’est comme ça que le Real débarque aussi sur la piste : en tenant le ballon, en dominant et en tentant des sucreries face aux équarrisseurs de Mexico. Devant son banc, Zidane hurle à son bloc de remonter pour éviter d’être étouffé par le pressing fou des hommes de La Volpe, dangereux d’abord à deux grosses reprises sous l’impulsion du croqueur de mollets Silvio Romero, déjà double buteur en quarts de finale. En face, le Real est en place malgré les quelques erreurs de Marcelo et est porté par le monsieur propre Modrić et un excitant Lucas Vázquez, auteur d’une belle volée en début de match avant d’offrir une tête sur le poteau à Cristiano Ronaldo. Cette demi-finale est une histoire de résistance positive des gars de Mexico face à un champion d’Europe en titre gêné et bousculé par une défense mexicaine compacte jusqu’à l’ouverture de Karim Benzema avant la pause, bien servi par Kroos (0-1, 45e). De quoi s’ouvrir l’appétit avec un mélange de sueur et de sang au bord des lèvres.
Les regrets mexicains
Ricardo La Volpe peut tomber, mais il veut aller jusqu’au bout de sa guerre psychologique. Alors, dès le retour des vestiaires, ses joueurs reviennent avec un pressing encore plus costaud, et l’entraîneur argentin sort Alvarado et Ibarra pour renforcer ses cartouches offensives avec Guerrero et Quintero. Le Club América a des idées, mais galère dans l’exécution face à un Real plus timide malgré une grosse praline de Cristiano Ronaldo à l’heure de jeu. Le match s’est équilibré, mais s’est surtout fermé autour de la frustration mexicaine, alors que Zidane lance James devant un public qui accroche encore des posters de lui (oui, ça existe) et que Modrić poursuit sa représentation. Les hommes de La Volpe ne sont dangereux que sur un coup franc boxé facilement par Navas ou sur les quelques gribouillages de la défense madrilène. De son côté, le Real Madrid gère tranquillement son avance, sans trop forcer, histoire de se préserver pour la finale, Zidane fait débarquer Morata et CR7 continue de couiner à chaque mauvaise passe de ses partenaires, jusqu’à inscrire le coup mortel (0-2, 90e). La seule tache est peut-être la prestation très moyenne de Marcelo, mais finalement, les hommes de ZZ seront bien au rendez-vous dimanche matin face aux Kashima Antlers. Une dernière marche inédite.
Par Maxime Brigand