- Joyeux anniversaire Karim Benzema
Benzema, 33 ans, l’âge du kif
La génération 1987 fête ses 33 piges en 2020. Ça ne rajeunit personne, mais pour Karim Benzema, ce n’est pas vraiment un problème. Toujours aussi fort et plus épanoui que jamais, le Madrilène a trouvé le bonheur en plus du chemin des filets. Sans doute son plus beau but.
Les quelques pattes d’oie qui dessinent des passes en profondeur de ses yeux malicieux vers ses oreilles n’y changent rien. Karim Benzema a toujours l’air d’un enfant. Le même gosse qui a posé ses valises à Madrid un jour de juillet 2009. Le même joueur que beaucoup, après ses débuts espagnols, n’imaginaient pas voir sur cette photo un jour. Le calendrier de l’avant 2020 a été dépecé de 13 chocolats quand Florentino Pérez enfile ses souliers les plus lustrés. Ceux des grandes occasions. Roberto Carlos a sans doute eu plus de mal à enfiler son jeans, mais il est également présent, comme Karim Benzema et ses claquettes. Floqués des numéros 527 et 528, les maillots que tiennent le Brésilien et le Français ne signifient pas qu’ils sont voisins de chambre à l’hôtel. Le gamin de Bron est devenu le joueur étranger le plus capé de l’histoire du Real Madrid, mais ça, c’est presque anecdotique. Car ce samedi, Karim Benzema souffle ses 33 bougies et il semble avoir obtenu ce qu’un homme peut espérer de mieux dans sa vie : du bonheur et de la sérénité.
Le beau, mais jamais l’inutile
33 ans, l’âge du kif. Le chiffre vaut ce qu’il vaut, mais il représenterait, selon une étude réalisée en 2012 par le site anglais Friends United, l’âge du bonheur. Pour abonder dans ce sens, la psychologue Donna Dawson résumait : « À 33 ans, on a passé le cap de la naïveté de la petite enfance et la sauvagerie de l’adolescence, sans perdre l’énergie et l’enthousiasme de la jeunesse. » Une excellente analyse du jeu de Karim Benzema, si jamais Donna a des envies de reconversion. Physiquement, l’ambassadeur de la « team Charbon » n’a jamais été aussi fort. Quant à l’enthousiasme, l’amour du jeu, il se porte pour le mieux.
Aussi anecdotique que magnifique, sa passe du dos, comme Ronaldinho en son temps, face à l’Athletic Club, est un condensé de ce que le Lyonnais aime : le beau, mais jamais l’inutile. L’agréable, mais jamais le futile. On pourrait parler de son jeu de tête, exceptionnel de tous temps, mais réapparu sur le devant de la scène, ou de son amour des grands rendez-vous madrilènes. Puis on pourrait s’égarer à chercher la place qu’il occupe, dans l’histoire grandiose du Real Madrid ou celle du football en France.
Pluie battante, praline et cadeaux
Mais à 33 ans, l’essentiel est ailleurs. Il ne s’analyse pas sur une palette et encore moins grâce à l’arbitrage vidéo. Karim Benzema a beau ne jamais avoir oublié d’où il venait, à 33 printemps, il est agréable de constater là où l’on est arrivé. Et à ce petit jeu-là, le « expected bonheur » est une stat qui ne compte pas. Au moment de dresser le bilan, l’attaquant français retiendra avant tout son entente avec le duo d’attaque de sa vie. Ses deux enfants, Mélia et Ibrahim. Puis il se rappellera sans doute qu’il aime toujours autant jouer au foot qu’à l’époque où, sous une pluie battante, il demandait à sa mère d’aller s’installer dans les cages du stade de Bron pour lui envoyer quelques pralines. Que l’on respecte son immense palmarès ou que l’on déplore sa carrière internationale, force est de constater qu’à 33 ans, Karim Benzema semble avoir réussi l’étape la plus cruciale dans la vie d’un homme : être heureux et épanoui. De loin le plus beau des cadeaux. Le reste est exposé aux yeux de tous, mais importe peu. Bon anniversaire à lui.
Par Swann Borsellino