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Benteke de retour dans son Palace ?
Après une saison ratée à Liverpool, Christian Benteke a signé à Crystal Palace pour redevenir celui qu’il était à Villa. Histoire de prouver que c’est seulement le jeu des Reds qui ne lui convenait pas.
Il est grand, il est large, il est belge. Depuis le début de saison, cet avant-centre marque des buts importants. Ce vendredi soir, son équipe comptera encore sur lui pour faire la différence à Goodison Park. Romelu Lukaku ? Non, Christian Benteke. À la différence de son compatriote, l’attaquant de Crystal Palace ne sera sûrement pas applaudi par les fans des Toffees, puisqu’il représente un ancien de Liverpool. Mais comme son homologue, il constituera la menace numéro un de sa bande. Parce que depuis quelques semaines, lui aussi martyrise les défenses adverses et fait gagner les siens.
Si Lukaku et ses quatre pions en cinq journées sont encore au-dessus, Christian s’impose tranquillement à la pointe des Eagles. En quinze jours, il a ainsi marqué deux fois en deux rencontres. D’abord à Middlesbrough, où il a ouvert le score d’un solide coup de boule. Puis contre Sunderland, à la dernière minute d’un match durant lequel son équipe fut menée de deux buts avant de triompher. Résultat : deux victoires pour un Crystal qui marche plutôt bien – septième à trois points du podium – et qui n’a plus perdu depuis ses deux premiers matchs initiaux (défaites 1-0 devant West Bromwich Albion et Tottenham).
« Nous sommes en bonne forme » , a d’ailleurs réagi l’ancien d’Aston Villa sur la BBC, avant de se pencher sur son cas personnel : « Je sais que le manager et le président ont tout fait pour que je vienne. Je dois leur rendre cette confiance sur le terrain. Et le meilleur moyen de le faire, c’est de marquer des buts. » Quelques instants plus tôt, il était déjà revenu sur sa performance face à la presse : « Quand j’ai vu le ballon arriver dans le rectangle, j’ai su que je devais marquer. Dès que j’ai vu que nous avions un coup franc à cet endroit, j’ai dit à Chung Yong Lee de balancer la balle au point de penalty. J’étais confiant en ma capacité à marquer et c’est ce qui est arrivé.(…)Nous devions être patients dans ce match et je savais que ma chance viendrait. »
De la patience et une chance. Voilà ce qu’on ne lui a pas forcément offert à Liverpool, où son passage ressemble à un joli désastre. Acheté 47 millions d’euros durant l’été 2015, l’imposant bonhomme aux 42 caramels en trois saisons avec Villa devait devenir la principale arme offensive des Reds, abandonnés un peu plus tôt par Raheem Sterling. Il n’en a rien été. Pourtant, au regard des statistiques, Benteke n’a pas franchement démérité. Auteur de neuf buts en quatorze titularisations (1517 minutes) de Premier League, le Diable rouge a tout simplement connu le deuxième meilleur ratio de sa carrière anglaise. En 2015-2016, il a en effet trouvé le chemin des filets toutes les 170 minutes (soit plus d’un but tous les deux matchs). Seule sa première saison avec Aston Villa, en 2012-2013, est meilleure sur ce plan-là (un but toutes les 148 minutes). Sinon, on tombe à 183 (2014-2015) et même à 213 (2013-2014).
Un mauvais bilan à Liverpool, vraiment ?
Alors oui, Liverpool n’est pas Villa, et le Belge était forcément mieux entouré à Anfield Road qu’à Villa Park. Mais le jeu des Reds n’était pas non plus fait pour l’attaquant, au contraire de celui de Villa. Et c’est là que les dirigeants du club n’ont pas beaucoup réfléchi. Surtout qu’avec l’arrivée de Jürgen Klopp, cela ne s’est pas arrangé. Amateur de beau jeu, l’Allemand préfère des joueurs du style Firmino, voire Sturridge, pour mener son attaque. Et pas un attaquant de pivot parfait pour le kick and rush, et dont la principale qualité est la force de son coup de tête.
Ce qu’on peut cependant reprocher à Benteke, c’est de ne pas avoir fait le taf lors des compétitions dites « mineures » . En coupes nationales, Christian affichait un zéro pointé en six parties. Même en Ligue Europa, que Klopp a joué à fond, ce n’était guère mieux : un seul but en sept rencontres. Bref, si l’on ne peut pas transformer son jeu et embellir sa maladresse, on peut en revanche critiquer son manque de détermination et d’envie dans ces épreuves qui peuvent parfois aider les coiffeurs à retrouver la confiance. En tout cas, il va désormais devoir montrer ce qu’il a dans le bide, notamment aux spectateurs de Goodison Park. Pour leur prouver qu’il vaut au moins aussi bien que leur Lukaku ?
Par Florian Cadu