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Benjam’ ? Présent !
Appelé pour la première fois chez les Bleus, Benjamin Pavard (21 ans) accompagnera Corentin Tolisso pour représenter dignement la Bundesliga lors des matchs amicaux face au pays de Galles et en Allemagne (10 et 14 novembre). Relativement peu connu en France, l'ancien Lillois a déjà conquis les cœurs des supporters du VfB Stuttgart où il excelle depuis le début de la saison.
À Lille, Antonetti ne comptait plus sur lui
Pur produit de ce que l’on appelle aujourd’hui les Hauts-de-France, Benjamin Pavard éclot à Lille. C’est d’ailleurs chez les Dogues qu’il effectue en 2015, contre Nantes, ses grands débuts en pro sous la houlette de René Girard. À l’époque, ses partenaires en défense s’appellent Sébastien Corchia et… Djibril Sidibé, dont le forfait pour ce rassemblement de novembre a poussé Didier Deschamps à faire appel au gamin de Maubeuge : « Il n’a pas l’expérience internationale, mais il n’y en a pas beaucoup qui l’ont. Son début de saison avec Stuttgart est vraiment très bon. Ça me semblait logique qu’il vienne à ce rassemblement. » On devrait donc le voir évoluer sur le flanc droit, son deuxième poste de prédilection, après celui de défenseur central. Une position que Frédéric Antonetti préférait confier à Adama Soumaoro ou Renato Civelli, reléguant le pauvre Benjamin dans l’entrejeu, mais surtout sur le banc, ce qui a conduit Pavard à partir, non sans une certaine dose d’émotion. Sur Twitter, il confiera son spleen dans un long message adressé au peuple ch’ti.
— Benjamin Pavard 21 (@BenPavard28) 30 août 2016
En D2 plutôt que sur le banc
Vingt et un matchs de Ligue 1 plus tard, Pavard a vingt ans, mais fait preuve d’une grande maturité. Plutôt que d’essuyer un prêt chez un concurrent français, il fait le pari de la D2 allemande à Stuttgart. « Le directeur sportif est venu me parler et j’ai vraiment senti qu’il avait confiance en moi. Il m’a dit que je représentais l’avenir et que le club avait besoin de moi. On m’a fait comprendre que j’allais avoir du temps de jeu et c’est très important » , expliquait-il au site Goal lors de son transfert en août 2016. Grand bien lui a pris, puisque au terme d’une saison chez les Souabes, il est sacré champion de D2 allemande en étant entre-temps devenu un titulaire indiscutable du VfB. Après dix journées de Bundesliga, le défenseur central est le seul joueur de champ de Stuttgart à ne pas avoir manqué la moindre minute (900 sur 900). Une statistique qu’il partage avec seulement huit autres hommes dans le championnat.
152 – Benjamin Pavard a touché 152 ballons v Fribourg, un record pour un joueur français sur un match de Bundesliga depuis 2004/05. Maestro. pic.twitter.com/BH9Pz92FRT
— OptaJean (@OptaJean) 30 octobre 2017
Défenseur central en club, latéral droit chez les Bleus ?
À Stuttgart, Benjamin Pavard a renoué avec son premier amour : la défense centrale. Un poste difficile, souvent confié plus volontiers à des joueurs plus expérimentés, ce qui n’a pas découragé le Français pour autant. Au contraire, le temps de trouver ses marques, il a excellé sur le flanc droit et dépanné en sentinelle, à chaque fois avec la même réussite. Sa vélocité, sa percussion et sa capacité à mettre le pied devant l’adversaire en ont fait un modèle de solidité défensive, reconnu par ses pairs. Son dernier match en Bundesliga face à Fribourg a montré qu’il était également capable de marquer, le rendant encore davantage indispensable.
Sosie de Norman Thavaud et d’un comique allemand
On le sait, le championnat allemand est aussi physique que son public est amoureux. Et celui du VfB Stuttgart est tombé sous le charme du faux sosie de Norman Thavaud, mais vrai doppelgänger d’Atze Schröder, légende comique outre-Rhin. Du coup, quand « Benjamin Pavardinho » , comme il s’appelle sur Facebook, affiche les scènes de liesse de la Mercedes-Benz Arena après la montée en fin de saison dernière en photo de couverture, les supporters lui disent « Chapeau ! » (en français dans le texte). Et si certains le comparent déjà à Fernando Meira, capitaine lors du sacre de 2007, la raison revient en rappelant qu’il doit encore perfectionner son jeu de tête et ses fermetures d’espaces. Ensuite, c’est promis, « Benschamää » aura des chansons à sa gloire. Didier Deschamps est prévenu.
Par Julien Duez