- Ligue Europa
- 8e de finale retour
- Bordeaux/Benfica (2-3)
Benfica s’impose à Bordeaux et passe
Les Girondins y ont cru, mais ils n'ont pu contenir une formation de Benfica ultra-réaliste, lors des huitièmes de finale retour de l'Europa League. Les Portugais se sont imposés 3-2 à Chaban-Delmas, et ont validé leur ticket pour les quarts.
Bordeaux – Benfica : 2-3. Buts : Diabaté (74e) et Jardel (c.s.c. 90e) pour Bordeaux – Jardel (30e) et Cardozo (75e et 90+2e) pour Benfica.
La magie de l’Europe, entre un habitué des joutes continentales, mais qui peine actuellement, et un club mythique qui avait déjà un pied en quart de finale, a opéré. Pas pour les Girondins, qui se sont inclinés avec les honneurs face à un opposant arrivant tout droit de la Ligue des champions… Et quelle partie ! Jardel, le défenseur central de Benfica, a régalé la chique ! Homme du match, il a été buteur du dos pour les siens, passeur du dos pour Bordeaux, et buteur contre son camp ! Un florilège d’omniprésence, conjuguée à une entrée de fou de Cardozo, pour le doublé, qui ont donné à voir une rencontre sensationnelle. Ce n’était pas facile d’en découdre en partant avec le handicap d’un but de retard. C’est vrai. Mais les Girondins avaient pourtant déjà montré par le (lointain) passé qu’ils étaient capables de redresser la barre et de se qualifier. Voire même d’arriver en finale. Tant pis… Mais tant mieux pour des Lisboètes, qui ont assuré…
Des absents de marque
Bon, cette fois-ci, il fallait faire sans Rolan, Faubert, Nguemo (blessés), ni Bellion (au repos). Mais avec tous les autres, dont le tant décrié Cheick Diabaté, meilleur buteur du club toutes compètes confondues (7 réalisations). En face, c’était la paire de Golgoths, en charnière centrale, qui était portée disparue : Luisão et Garay, out ; blessés au dernier moment. Le puissant capitaine et international brésilien contraint de déclarer forfait, et l’on se disait que c’était le grand Malien qui allait en profiter… Sinon, « 4-2-3-1 » versus « 4-2-3-1 » , ça sentait l’originalité sur la pelouse de Chaban-Delmas ! Gillot-Jesus, même combat ? Cardozo et Lima, habituels artificiers de la Luz, sur le banc ! Mais les autres forces vives étaient bien là. Pas cool pour les locaux, mais cool pour les… locaux ; les autres ! Ceux qui ont quitté le Portugal il y a longtemps et qui vivent depuis en Gironde.
Du bruit, de l’intensité et du jeu
Bizarre, ce stade traditionnellement bleu, et brutalement métamorphosé en rouge… Du bruit, des pétards, des sifflets, des couleurs, et surtout : du spectacle. Enfin ! Le genre de truc rarissime à Bordeaux, quoi. Parce que d’emblée, chaque formation a affiché ses ambitions : investir le camp adverse, mettre du rythme et de l’intensité dans les situations offensives. Peu de temps morts, du jeu et des intentions. Ça paraît basique, mais c’est pas toujours le programme proposé par les Girondins. Alors les Aigles leur ont bien rendu la pareille. Diabaté a claqué une tête au-dessus de la cage d’Artur (5e). Saivet a tiré à angle fermé et le même Artur a repoussé (10e). Rodrigo, buteur à l’aller, a contraint Carrasso à sortir dans ses pieds… mais pas à scorer en auto-goal, cette fois-ci (17e) ! Salvio en a fait de même peu après (22e). Bref, on ne s’est pas ennuyé. Bordeaux a essayé de produire du foot, tout en étant présent en tombée de balle, et Benfica a bien combiné techniquement dans les petits espaces.
Le but qui tue
Mais bon, l’histoire, on la connaît. On joue, on commence à imposer sa maîtrise collective, et boum, c’est l’équipe qui subit qui claque la première ! Et c’est Jardel – pas feu celui de Porto, l’autre, le défenseur central – qui a surgi et devancé du… dos, la sortie de Carrasso sur corner, pour marquer le but qui tue (30e) ! Et l’art du contre rondement mené ? C’était l’apanage des Rouge et Blanc. Leur arme secrète. Pas simple, donc, pour les Boyz de Gillot de combler le manque, quand on n’est pas assez percutant et que l’on ne lève pas les coups de pied arrêtés à plus de quatre-vingts centimètres du sol. Qui plus est face à une défense qui culmine à plus de 1,85 m de moyenne. Ils n’ont pas été malins, les Bordelais. Pas assez percutants non plus, ni précis dans le dernier geste. Alors, pas étonnant qu’ils n’aient pas pu concrétiser leurs occasions (Diabaté, 34e et 45e)…
Trop naïfs, les Marine et Blanc. Pas assez confiants, non plus, dans leurs tentatives d’approche. Pas sûrs dans leurs convictions. Ben ça, à ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Diabaté, Sertic, Saivet ont tergiversé. Dévissé, même. Les Portugais ont reculé, mais ils ont géré leur avance. Habiles, sereins, malgré une seconde période sur le mode reculoir, et dans laquelle ils n’ont pas eu beaucoup d’actions. Mais ça a suffi. Matić, Jardel, Roderick ont jugulé les intentions bordelaises. Cardozo a répondu au but égalisateur de Diabaté (74e) par un joli tir au sol victorieux (75e). Fin de match folle, folle, folle, puisque le Malien poussait Jardel au c.s.c. (90e), quand Cardozo l’imitait dans le temps additionnel (90+2e) ! Et ce sont les Lusitaniens qui compostaient leur billet pour le tour suivant. Les Girondins, eux, n’ont pu savourer que le baroud d’honneur offert à leurs supporters. C’est pas si mal, finalement, vu le chemin parcouru depuis les barrages…
Bordeaux : Carrasso – Mariano (Ben Khalfallah, 72e), Henrique, L. Sané, Trémoulinas – Plašil (cap), Sertic (Poko, 68e), Saivet, Obraniak, Maurice-Belay (H. Sacko, 77e) – Diabaté.
Benfica : Artur Moraes – A. Almeida (cap), Jardel, Roderick, Melgarejo – Matić, Perez, Ola John (Carlos Martins, 84e), Gaitan (cap), Salvio (M. Pereira, 88e) – Rodrigo (O. Cardozo, 66e).
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas.