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Benfica-PSG : Souviens-toi l’été 2020
Deux ans après y avoir perdu la finale de C1, le PSG est de retour à l'Estádio da Luz. Sauf que beaucoup de choses ont changé entre-temps. Que ce soit les joueurs, les entraîneurs, le public - qui était absent lors de la finale face au Bayern Munich - ou même l'ambiance qui ne semble plus être aussi belle qu'à l'été 2020.
Il n’y a pas besoin de rester longtemps à Lisbonne pour comprendre que cette ville respire le football et se déchire entre les supporters du Sporting et ceux du Benfica. Il n’y a même pas besoin de poser un pied sur le sol de la capitale pour le comprendre, un coup d’œil à travers le hublot de l’avion suffit, puisque la première chose qu’un passager voit de Lisbonne est l’Estádio da Luz, suivi de l’Estádio José Alvalade trois secondes plus tard. Comme pour faire comprendre à tous ceux qui viennent manger des délicieuses pastéis de Belém que leur séjour ne doit pas se résumer à manger des pastéis de Belém. Sur les panneaux publicitaires, sur les écrans à l’aéroport, dans les cafés, le football est partout. Et dans la capitale, le football se traduit par deux mots : Benfica et Sporting. Les deux clubs étant en Ligue des champions, la cohabitation se fait facilement. Le mardi, ce sont les supporters des Leãos qui sortent dans les rues avec le maillot vert sur le dos une fois la bitoque du midi digéré et le soleil qui tape comme si l’automne n’existait pas. Et le mercredi, c’est au tour de ceux de Benfica de faire de même. Et inversement en fonction du jour du match. Idem dans les journaux où Rúben Amorim truste les unes de Record, O Jogo et A Bola à la veille de ce Benfica-PSG qui est pourtant attendu par toute la ville. Déjà car les Français sont nombreux dans la capitale lisboète où il n’est pas rare d’entendre la langue de Molière. Mais surtout car cette rencontre ressemble fort à une finale de ce groupe H, les deux équipes ayant 6 points après deux journées.
Jour de fête à Lisbonne
En s’imposant face à la Juventus et au Maccabi Haïfa, le Paris Saint-Germain a fait un premier pas vers la qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Et le passif du PSG en C1 a montré que cela n’avait pas trop d’importance de finir premier ou deuxième du groupe. De quoi minimiser l’importance de cette double confrontation en une semaine face au Benfica Lisbonne ? Pas tout à fait, puisqu’en cas de déroute lors de ces deux rencontres, le déplacement au Juventus Stadium lors de l’ultime journée pourrait sentir la poudre. Mais avant de penser à tout ça, les hommes de Christophe Galtier vont d’abord prendre les matchs les uns après les autres, comme ils aiment si bien le dire. Et ça commence donc par ce déplacement à l’Estádio da Luz où les places se sont vendues en 25 minutes. Il faut dire que le stade n’est pas habitué à sonner creux. Et encore moins un jour férié – fête de la République oblige – qui va permettre aux supporters de s’échauffer toute la journée en descendant quelques Sagres. Outre un public en folie, le PSG va surtout devoir se méfier d’une équipe qui vient de connaître ce week-end face à Guimarães son premier faux pas de la saison (0-0), après un début de saison parfait (13 victoires en 13 matchs). L’entraîneur allemand des Lisboètes, Roger Schmidt, arrivé cet été au Benfica, compte d’ailleurs bien repartir sur une série de victoires dès ce mercredi : « La clé ne sera pas d’avoir plus de joueurs en défense, mais de faire un bon match sur le plan tactique. Chaque fois que vous jouez à domicile et que vous avez gagné un match à l’extérieur juste avant, c’est une grande opportunité d’améliorer la situation dans le groupe. On veut utiliser ce match pour montrer que nous pouvons jouer après Noël en Ligue des champions. C’est notre grand objectif. » Le PSG est prévenu.
Le fantôme Pochettino
Pour autant, le PSG n’a pas non plus à trembler devant la nouvelle équipe de Julian Draxler. D’autant plus que les Parisiens, aussi, sont invaincus cette saison et n’ont concédé qu’une fois le match nul (1-1 contre Monaco). Mais les hommes de Christophe Galtier n’ont pas – à l’exception de l’ASM à la rigueur – affronté une équipe aussi forte que Benfica sur le plan tactique. Il s’agit donc d’un gros test pour le PSG qui va surtout devoir retrouver son jeu du début de saison. Celui qui avait permis aux Parisiens de rouler sur Nantes au Trophée des champions (4-0) et sur Clermont (5-0), Montpellier (5-2) et Lille (7-1) en Ligue 1. Sauf que depuis quelques rencontres, et notamment lors de la victoire en Israël lors de la dernière journée de Ligue des champions, le fantôme de Mauricio Pochettino refait surface. C’est un fait, le PSG qui a battu Lyon, Brest, Nice et le Maccabi Haïfa ne ressemble plus vraiment à celui du début de saison. Que ce soit dans l’engagement, le repli défensif ou le jeu avec ballon. Pire, l’ambiance générale ne semble pas optimale, à l’image des récentes déclarations de Kylian Mbappé et de la (non) réponse de Neymar. Loin, bien loin de la bonne ambiance affichée lors du Final 8 dans cette même ville de Lisbonne en 2020. À moins que revoir le stade depuis l’avion en arrivant sur la capitale portugaise ne permette aux deux tourtereaux de retrouver leur amitié.
Par Steven Oliveira, à Lisbonne