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Benfica, l’autre club espagnol

Par William Pereira
4 minutes
Benfica, l’autre club espagnol

Ce soir, Benfica part défier Barcelone dans son antre pour arracher une qualification pour les huitièmes de finale de la C1. Difficile, oui, mais pas impossible. Jorge Jesus sait comment s'y prendre avec les équipes de Liga. Normal, il compte dans son effectif pas mal de gars qui y ont évolué...

Si la Catalogne devenait indépendante de l’Espagne, il se trame que le Barça pourrait atterrir en Ligue 1. Pourquoi pas. C’est une possibilité. Pour remplacer les Blaugrana dans le rôle de deuxième mastodonte, Benfica ferait figure de favori. Déjà, parce que le Portugal, c’est juste à côté. Ensuite car le club de Luis Filipe Vieira entretient un lien très étroit avec l’Espagne. Cette saison, ils sont cinq à avoir la nationalité espagnole ou à être passés par la Liga : Ezequiel Garay, Pablo Aimar, Nolito, Rodrigo et Salvio. Que des titulaires, ou du moins des joueurs qui ont un certain temps de jeu – le Aimar de ce début de saison étant une exception.

Recycler, le geste écolo de Benfica

Mais d’où diable vient donc cette tendance ? Il faut remonter à l’arrivée de Jorge Jesus à l’été 2009 pour observer un changement d’orientation dans le recrutement des Aguias. Certes, Benfica garde toujours un œil du côté du Portugal ou de l’Amérique du Sud, mais depuis que l’ancien entraîneur de Braga a posé ses valises à Lisbonne, c’est tous les ans l’année de l’Espagne dans la capitale. Jesus est un hispanophile. Il aime tout du plus grand pays de la péninsule ibérique : la formation, le jeu, les joueurs… Tout. S’il le pouvait, il aurait déjà pris la nationalité espagnole. Il idéalise le jeu de la Roja, et pour s’en rapprocher, quoi de mieux que recruter des joueurs de Liga ?

Mais pas n’importe lesquels. Mis à part Salvio, que l’Atlético Madrid aurait volontiers gardé s’il en avait eu les moyens cet été, tous les autres anciens pensionnaires de Liga sont issus de grands clubs dans lesquels ils n’avaient aucun avenir. Ou alors ce sont des vieux briscards. En fait, Benfica fait dans le recyclage. Malin, peu coûteux dans la plupart des cas et bien souvent efficace. Dans la première catégorie, on retrouve Ezequiel Garay. Prometteur à Santander, il aurait pu percer au Real si la charnière Pepe-Ramos n’avait pas vu le jour. Aujourd’hui, il est idéalement placé pour reprendre les clés de la défense centrale benfiquista actuellement détenues par l’inamovible Luisão. Javi García, récemment parti à Manchester City pour une fortune (plus de 20 millions d’euros), a lui aussi échoué de peu à Madrid avant d’arriver à Benfica. D’autres comme Nolito ou Rodrigo n’ont en revanche jamais eu leur chance en Espagne en dépit de leur talent, à l’inverse d’Aimar ou Saviola, les deux symboles de la branche « old school » de la filière espagnole de Benfica. Mais contrairement à l’ancien de Valence et à celui du Real/Barça qui ont réussi à se mettre le public lisboète dans la poche, la réinsertion ne s’est pas toujours déroulée au mieux pour d’autres…

Les fails

Les mauvais coups en provenance de la Liga ne sont pas nombreux, mais tous ont fini par devenir la risée du Portugal entier et les moutons noirs du public de la Luz.
Javier Balboa : Un boulet venu tout droit de Madrid. D’ailleurs, de Rocky, il n’a pas que le nom de famille, mais aussi la soif de combat et les poings. La rumeur raconte en effet que lors de son bref séjour au sein de l’équipe A du Real, il s’est battu avec Pepe – ou plutôt Pablo, son nom sur le ring – qu’il aurait vaincu au premier round. La victoire la plus glorieuse de sa pauvre carrière, certes, mais qui lui a valu de quitter Bernabéu plus tôt que prévu. Car il ne faut pas se leurrer, il n’aurait pas tenu bien longtemps à Madrid même sans cette triste altercation. Luis Filipe Vieira s’est d’ailleurs rapidement rendu compte qu’il n’aurait jamais dû débourser 5 millions d’euros pour s’attacher les services de Balboa. À Lisbonne, il n’aura rien fait d’autre que se ridiculiser…

Joan Capdevilla : Depuis que Fábio Coentrão s’est barré au Real, il y a une malédiction à Benfica, celle de l’arrière-gauche. Et le premier maudit est un champion du monde, Joan Capdevilla. Pourtant, le bougre a un joli CV et des qualités certaines. Sauf que pour des raisons obscures, Jorge Jesus ne le fait jamais jouer. Ou si peu. Du coup, tout le monde l’a déjà oublié à Benfica. Même s’il vient de se barrer à l’Espanyol. Bon, au moins ça a permis à Emerson de jouer une saison entière dans un très bon club.

Roberto : Aka « o Frangueiro » . Le mec a tellement déconné à Benfica que, maintenant, quand un gardien de but fait une boulette, on n’appelle plus ça une Arconada, mais une Roberto. Pourtant, à la base, le portier en provenance de l’Atlético n’est pas mauvais, bien qu’il valait un peu moins que les huit millions lâchés par les Aguias. De toute façon, qu’importe : Jorge Mendes a réussi à le refourguer à Saragosse pour 8,5 millions d’euros. Il reste à cette heure le dernier flop de Benfica en provenance de la Liga espagnole. Pour le moment…

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