- Portugal
- Liga Sagres
- 13e journée
- FC Porto/Benfica (0-2)
Benfica largue Porto
Sans jamais réussir à faire le jeu, Benfica a quand même réussi l'exploit d'aller chercher les trois points chez l'ennemi juré (2-0). Un tour de force prodigieux qui sent déjà bon le titre.
FC Porto 0-2 Benfica
Buts : Lima (36e) et (55e)
Du rythme, des occasions et des duels. Beaucoup de duels. Et des fautes donc. Ce soir à l’Estádio do Dragão, Benfica n’était manifestement pas là pour réinventer les bases du football champagne, mais pour prendre trois points. Le calcul sentait bon le braquage à l’ancienne et s’est révélé payant. Un nul aurait sans doute satisfait Jorge Jesus, l’entraîneur de Benfica repartira finalement avec les trois points. Grâce à une longue touche et à un ballon relâché. Grâce aussi à la tête carrée et au pied droit capricieux de Jackson Martínez. Au final, avec ou sans l’aide de son buteur fétiche, Porto a perdu. Un scandale ou un coup de génie tactique, c’est selon.
Attendre, puis surprendre
Comme la France, le Portugal a son Classico. Sauf qu’au Portugal, ce n’est pas une trouvaille de Canal +, mais la résultante d’un demi-siècle d’oppositions disputées. Pas besoin d’inventer une pseudo rivalité de clocher entre Aigles et Dragons donc. Ici, la haine est réelle, mais avant tout sportive. Le problème, c’est que celui qu’on appelle O Clássico a quand même la fâcheuse habitude de tourner à l’avantage des Bleu et Blanc quand il se dispute à l’Estádio do Dragão. Surtout quand le début de match est une démonstration d’enthousiasme de la bande à Julen Lopetegui. D’abord pétrifié, Benfica va petit à petit sortir la tête de l’eau. Sans réellement parvenir à produire du jeu, les hommes de Jorge Jesus ont toutefois le mérite de conserver le 0-0 et de mettre en place les prémices de ce qui va bientôt ressembler à un piège efficace. Pas encore suffisant pour couper les jambes des latéraux brésiliens de Porto, mais bien pour refroidir Jackson Martínez. Incapable de ponctuer les quelques bons mouvements initiés par l’entrejeu cosmopolite de Porto, le Colombien gaspille et expose les siens au but triste. Jackson s’en doutait, Benfica l’a fait. Sur une touche longue sans génie, Martins Indi s’oublie, et Lima donne le ton. 1-0, à dix minutes de la pause. Le message est clair, si Porto veut encore croire au titre en allant dormir, il va falloir se battre.
Rugir avant de tenir
Benfica a ouvert le score, il reste aux Lisboètes à tenir. Il n’a pas fallu attendre la mi-temps pour voir les hommes de Jorge Jesus se muer en sangsues assoiffées. La grande faucheuse pour Enzo Pérez, une petite main discrète pour Luisão, Benfica pose ses bases. Nerveusement, mais avec efficacité. Et manifestement, cela plaît à ce metteur en scène brouillon de Jorge Jesus. Au moment de rentrer aux vestiaires, les Benfiquistes ont déjà commis 16 fautes. Ils en commettront finalement près du double. De quoi transformer cet ailier rapide de Nico Gaitan en tacleur fou. De quoi aussi troubler durablement des Dragons volontaires, mais incapables de déjouer le traquenard lisboète.
Pire, sur la première étincelle de Talisca, Lima est à l’affût d’un ballon relâché par Ribeiro et met déjà fin au suspense (2-0). Il reste alors un peu plus de trente minutes à jouer. Le temps de voir les centres de Ricardo Quaresma gaspillés par un Jackson Martínez peu à son affaire, d’assister à la montée au jeu de Vincent Aboubakar, mais surtout de se rendre compte que Porto ne reviendra plus. Battu, Porto est aussi bien seul ce soir. À six points de leader, il faudrait déjà un petit miracle pour empêcher Benfica d’aller chercher un deuxième titre consécutif.
Par Martin Grimberghs