- C1
- 8es
- Benfica-Ajax (2-2)
Benfica fait douter l’Ajax
Uniquement poussé dans ses derniers retranchements par Benfica dans la dernière demi-heure, le guerrier Ajax a abusé des risques et s'est logiquement fait rattraper en contre, à l'Estádio da Luz (2-2). Démon puis ange, Sébastien Haller a poursuivi sa moisson européenne tel un chasseur sachant chasser, mais l'issue de ce trépidant huitième de finale demeure incertaine.
Benfica 2-2 Ajax
Buts : Haller CSC (26e) et Yaremchuk (72e) pour le SLB // Tadić (18e) et Haller (29e) pour les Ajacides
Larguées dans la course au titre au Portugal et pas forcément face à des vents plus propices en dehors du rectangle vert, étant donné les rumeurs de match truqués entourant le club depuis une semaine, les Águias de Benfica se sont heurtées à la maîtrise technique d’une formation amstellodamoise prête à embrasser de nouveau les traits de son exaltante saison européenne version 2018-2019. Du moins, jusqu’à cette dernière demi-heure enflammée, au cours de laquelle les hommes de Nélson Veríssimo ont retrouvé leur supplément d’âme, pour instaurer le doute dans la tête d’Ajacides excessivement joueurs.
Haller Haller, sans jamais revenir
Après avoir posé les bases de sa mainmise territoriale, l’Ajax sort l’épée du fourreau en usant de ses schémas préférentiels. Et ne se limite pas au sens du spectacle d’Antony, auteur d’un petit pont d’entrée de jeu sur Weigl. Dérouté, Grimaldo manque son contrôle et laisse Mazraoui délivrer un centre au cordeau pour son capitaine, Dušan Tadić, qui assure avec classe sa reprise (0-1, 18e). Pour autant, Benfica se rebiffe grâce aux coups de rein de Rafa Silva, et Pasveer doit s’employer pour éviter une égalisation prématurée. Le dinosaure de 38 ans ne peut pourtant rien lorsque Mazraoui glisse : le centre fort au sol de Vertonghen heurte la pointe du pied de Sébastien Haller, contraint de planter contre son camp (1-1, 26e).
Mais l’actuel meilleur buteur de l’édition en cours de la coupe aux grandes oreilles (11) ne broie pas longtemps du noir, et remet même l’église au milieu du village. Sur un centre de Berghuis, l’international ivoirien surgit devant Vertonghen et se montre présent pour conclure en deux temps après l’arrêt réflexe de Vlachodímos (1-2, 29e). Juste avant la mi-temps, Edson Álvarez (pourtant pas une assurance tous risques défensivement), manque lui de mettre déjà la tête des locaux sous l’eau, mais le montant s’oppose à sa tentative.
Le trident de Roman
Après un long conciliabule dans le tunnel, les Benfiquistas paraissent déterminés à renverser la vapeur et à emballer le match, après avoir globalement tournoyé sans but autour de la surface de l’Ajax. La suite va leur donner raison. Vulnérables dans leur dos et toujours très (trop) joueurs, les Ajacides commencent à voir des vagues rouges déferler dans leur zone de vérité. Si Rafa Silva dose mal sa dernière passe pour Darwin Núñez (lequel manque ensuite d’inscrire le but de la soirée, à bonne distance), le couperet se rapproche. Une situation confuse dans la surface de Pasveer voit Gonçalo Ramos chuter après un choc genou contre genou avec Álvarez. Pas de penalty.
Le moment de voir Roman Yaremchuk entrer en scène. Le buffaloukrainien pique un amour de ballon de Rafa Silva au-dessus de Pasveer, mais Timber lui grille la politesse en catastrophe. Ce n’est que partie remise : sur l’action qui suit, l’ancien de La Gantoise est à la retombée du cuir sur une envolée de Pasveer devant Ramos (2-2, 72e). L’Estádio da Luz se réveille enfin, tandis que le natif de Lviv ôte son maillot et laisse entrevoir un T-shirt à l’effigie du Tryzub, le trident ukrainien, présent sur ses armoiries. De circonstance, compte tenu du contexte extrêmement préoccupant à l’Est de son pays, et qui vient emboîter le pas, entre autres, à Andriy Shevchenko. Le tête-contre-tête entre Antony et Darwin a valeur de rendez-vous : le 15 mars prochain, le match retour s’annonce électrique.
Benfica (4-4-2) : Vlachodímos – Gilberto (D. Gonçalves, 90e+1), Otamendi, Vertonghen, Grimaldo – Rafa Silva, Weigl, Taarabt (P. Bernardo, 85e), Éverton (Yaremchuk, 62e) – D. Núñez (Lazaro, 90e), G. Ramos. Entraîneur : Nélson Veríssimo.
Ajax (4-2-3-1) : Pasveer – Mazraoui (Rensch, 90e+2), Timber, L. Martínez, Blind (Tagliafico, 73e) – E. Álvarez, Gravenberch (Klaassen, 73e) – Antony, Berghuis, Tadić – Haller. Entraîneur : Erik ten Hag.
Résultats et classements de la Ligue des championsPar Alexandre Lazar