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Benfica-Eintracht, retrouvailles et prises de bec
Entre les Águias et les Adler, le match risque d’être serré (oui, il y a un jeu de mots). Mais surtout, ce duel lusitano-germanique sera l’occasion de quelques retrouvailles. Amicales pour certaines, revanchardes pour d’autres.
Ce jeudi soir, ils ne seront que 3200 supporters francfortois à garnir le parcage de l’Estádio da Luz. Loin, très loin des 13 500 maboules qui avaient envahi Giuseppe Meazza en huitièmes et encore plus loin du match à Limassol en phase de poules, lequel ressemblait tout simplement à une rencontre à domicile. À bout de souffle, les supporters de l’Eintracht ? Que nenni ! Ces derniers ont simplement rempli le quota de places qui leur a été attribué par Benfica. Autant dire qu’il faudra être très bruyant pour faire trembler l’enceinte lisboète et pousser les Adler à prendre l’avantage avant le retour à la maison dans une semaine. Le prix d’une épopée parfaitement accessible aux hommes d’Adi Hütter est à ce prix. Et cela tombe bien, la confiance est au beau fixe.
La réunion des anciens
La preuve – d’ailleurs la statistique a de quoi donner le tournis –, l’Eintracht n’a pas perdu un seul match en 2019 : six nuls, neuf victoires, une quatrième place au classement, directement qualificative pour la Ligue des champions, voilà le bilan provisoire avec lequel les Allemands débarquent en terre lisboète. Benfica est prévenu, l’adversaire n’est pas à prendre à la légère. Et il y en a un qui se chargera de le rappeler, c’est le capitaine David Abraham. À 32 ans, l’Argentin s’est enfin débarrassé de cette blessure au mollet qui l’a handicapé une bonne partie de la saison, comme le prouvent ses 90 minutes de présence le week-end dernier à l’occasion de la victoire des siens sur la pelouse de Schalke (1-2).
Mais surtout, à l’Estádio da Luz, Abraham retrouvera son pote Haris Seferović, avec lequel il confie être en contact régulier par téléphone. La dernière fois ? Le week-end passé, lorsque le Suisse s’est marié, ajoutant ainsi une dose de bonheur supplémentaire à la dolce vita portugaise à laquelle il goûte depuis son départ de l’Eintracht en 2017. Car en dehors de la bataille pour le maintien remportée – avec David Abraham – en 2016 face à Nuremberg, Seferović ne garde pas un souvenir impérissable de ses trois saisons passées à Francfort : à peine 0,2 but marqué en moyenne lors de ses 86 matchs de Bundesliga, l’international suisse est très très loin de la saison de feu qu’il est en train de réussir avec Benfica. En effet, avec ses dix-huit buts (soit plus que son total en trois ans avec l’Eintracht !), il caracole actuellement en tête du classement des marqueurs de la Liga NOS. « J’espère qu’il ne sera pas dans un bon jour face à nous » , s’autorise à plaisanter David Abraham. « Je me réjouis de le revoir, mais on se déplace là-bas pour ramener un résultat. Il faudra donc mettre notre amitié entre parenthèses pendant 90 minutes. »
La revanche du prodige
L’autre acteur qui sera particulièrement ravi de retrouver son ancien club, c’est Luka Jović. Mais pas forcément pour les mêmes raisons. Dans le cas du jeune prodige serbe, toujours autant convoité par les grands d’Europe, il s’agira de rappeler à l’actuel co-leader du championnat portugais que ce dernier a eu tort de le laisser partir aussi facilement en 2017… l’année où Seferović vient tenter de s’imposer à la pointe de l’attaque lisboète ! Alors, stressé des retrouvailles Luka ? Visiblement, sa dernière visite dans la capitale lusitanienne s’est plutôt bien passée. Ce 25 mars, il était en visite avec la sélection nationale serbe dans le cadre d’un match de qualification pour l’Euro 2020. Et s’il n’a pas participé au nul grappillé par les siens, il a au moins passé du bon temps en allant caresser des dauphins dans un parc aquatique local. Sérénité.
« Lorsque Luka a appris quel serait notre adversaire, on a immédiatement vu de la joie sur son visage. Jouer là où l’on a échoué, c’est une motivation supplémentaire » , confiait son entraîneur Adi Hütter en conférence de presse. « J’étais très heureux. Non pas parce que je veux me venger ou quoi, mais juste parce que je me réjouis de retourner à Lisbonne et de rejouer contre mes anciens partenaires à « Luz ». Ce sera un match forcément spécial » , ajoute l’intéressé, effectivement pas du tout revanchard. « J’étais alors inexpérimenté et j’ai fait des erreurs. De plus, je n’ai quasiment pas joué. C’était davantage un problème mental. Je suis heureux d’avoir pu le surmonter depuis mon arrivée à l’Eintracht. » Martin Hinteregger, son partenaire en défense, confirme l’importance de la pépite dans la réussite francfortoise cette saison : « Lorsque Luka a la balle, il se passe quelque chose d’excellent 99% du temps. » On lui souhaite que son retour à Lisbonne ne soit pas le 1% restant.
Par Julien Duez