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Benezet : « Ils voulaient des grands ou des blacks, pas des petits »

Propos recueillis par Arnaud Clément
6 minutes
Benezet : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ils voulaient des grands ou des blacks, pas des petits<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Invaincu en L2 depuis le 23 novembre et actuellement classé à seulement trois point du podium, le Nîmes Olympique est l'équipe en forme du moment à l'étage en dessous. La petite pépite nîmoise recalée du centre de formation de Montpellier à treize ans, Nicolas Benezet, évoque la belle dynamique du promu gardois. (Interview réalisée juste avant Caen-Nimes)

Sur les cinq derniers matchs, Nîmes a pris treize points sur quinze, ce qui fait de vous la meilleure équipe du moment… (Il coupe) Tu vas dire qu’on a des stats à monter en L1… (rires)

Presque, mais non. C’est plutôt cool à vivre, une passe comme celle-là, quand on sait d’où vous venez, non ?Oui, c’est sûr que c’est bien pour le club et pour nous aussi, sachant qu’on a fait un début de saison en dents de scie. On gagnait, on perdait… Bref, on manquait de continuité. Mais on est mieux depuis quelque temps. On arrive à bien jouer et gagner. On joue aussi mal parfois, mais on arrive aussi à gagner, donc c’est pas mal.

Ce passage en National, c’est de là que vous avez construit la belle dynamique actuelle ?Je pense. On a terminé champion avec le même groupe, à trois ou quatre exceptions près avec les quelques recrues qu’on a vu arriver depuis. Elles se sont bien adaptées. Il règne vraiment un bon état d’esprit qui vient de cette période, même si c’était dur. Le National, c’est compliqué. Déjà, on n’avait pas le même entraîneur, ni la même atmosphère. Et surtout, il n’y avait pas les mêmes attentes. On se devait de gagner pour remonter, donc c’était la pression à chaque match. Un score nul, on le vivait comme une défaite. Et puis, il n’y avait pas trop d’espaces, ça mettait des coups… Aujourd’hui, ça n’a rien à voir. On trouve des meilleurs mecs, c’est plus facile pour jouer.

Parle-nous un peu de ton coach, Victor Zvunka, de sa méthode, de sa façon de communiquer, de sa philosophie de jeu, de ses petites manies…Ah, ses petites manies… Bon, je finirai par ça, alors (rires). Déjà, il faut dire ce qui est, c’est un super coach. J’adore le fil conducteur qu’il nous donne. C’est beaucoup de ballon, ce qu’on ne faisait pas ou peu l’an passé. Le seul bémol, c’est qu’il crie beaucoup. Au début, on avait du mal avec ses coups de gueule. Mais maintenant, on s’y est habitués. Et puis, quand il te dit quelque chose, il ne parle pas pour rien. Après, ses mimiques, il en a plein. Mais celle qui nous a tous fait rire, c’est le fait qu’il vienne à l’entraînement en crampons, mais sans chaussettes. Pendant quatre mois, il était pieds nus dans les Copa Mundial. C’est stylé.

« Je ne veux pas penser à la montée »

Le coach touriste, quoi ?Ouais, un peu (rires). Mais plus sérieusement, tu vois que c’est un vrai passionné. Avec dix ans de moins, c’est certain qu’il s’entraînerait avec nous et qu’il nous taclerait.

À l’heure actuelle, on dit du Nîmes Olympique que c’est l’une des plus redoutables équipes de contre de L2. Tu partages cet avis ?Oui, carrément. On est une équipe qui subit souvent dans le match. Sauf qu’offensivement, on a des armes pour contrer et c’est souvent de cette façon qu’on amène nos buts. En plus, quand tu peux t’appuyer sur un mec comme Vincent Gragnic qui marque presque à chaque frappe tentée, que ce soit à 20m ou 30m, tu en profites. Avec un joueur comme ça, ça ne peut que marcher. Donc, oui, on est une équipe de contre et, personnellement, je l’assume pleinement. Je sais pas pour les autres, mais j’en suis fier. On sait aussi jouer au ballon, hein. Mais si on prend le match contre Clermont, on a moins le ballon qu’eux. Sauf qu’on gagne 3-0 à la fin.

C’est aussi beaucoup plus facile quand on est habités par une confiance maximale et qu’on marche sur l’eau. J’imagine que les supporters vous parlent déjà de L1 ?Malheureusement, oui. Enfin, malheureusement, façon de parler… Je me mets à leur place. On a gagné à Nantes et enchaîné par deux victoires à la maison. On n’est pas très loin du podium. Donc ce n’est pas choquant qu’ils soient plein d’espoir. Mais personnellement, je ne veux pas penser à ça. Il y a deux ans, je me suis enflammé lorsqu’on a fini quatrième à la trêve. Au final, on est descendu en National. Ça m’a bien calmé. Compte tenu de cet antécédent et même si on avance un peu masqué, on se doit déjà d’assurer notre maintien. Le message du coach, ce sont les 42 points et c’est tout.

Il paraît que tu as été supervisé par Rennes ?Joker (rires).

Si tu dis joker, tu es grillé…En fait, je peux pas trop en parler. Pour l’instant, je suis à Nîmes et franchement, j’ai pas envie de penser au reste jusqu’à la fin de cette saison. Il faut que je me donne à fond ici d’abord.

En plus, dans ta trajectoire, ton gabarit et dans ton style de jeu, il y a quelques similitudes avec Romain Alessandrini…Oui, on peut y voir quelques ressemblances, même si je préfère le style de jeu d’un Franck Ribéry. En plus, il joue sur le côté gauche comme moi, on a un peu le même profil rapide, vif… Mais bon, je me dois de progresser devant le but et d’être plus décisif. C’est un peu mon point faible. Je pense que j’aurai pu mettre trois ou quatre buts de plus avec un peu d’adresse. Mes coéquipiers me chambrent pour ça d’ailleurs. C’est une question de sang-froid. Ça viendra avec le temps. Je me suis fixé pour objectif la barre des dix buts cette année. J’en suis à cinq, donc je suis encore dans les temps.

« Je voulais plus entendre parler de football »

Arriver en L1, ça serait une belle revanche sur les formateurs de Montpellier qui t’ont foutu dehors à treize ans. Qu’est-ce qu’ils t’ont dit à ce moment-là ?Je m’en rappelle bien… Un soir, je rentre chez moi avec ma mère, et l’un de mes entraîneurs (NDLR : Christophe Lagrange) m’appelle pour me dire que je ne serai pas gardé. Il m’a dit que je ne faisais pas partie de leurs plans pour aller au-dessus de par mon gabarit. Là, j’ai pris une sacrée claque. Je l’ai très mal vécu. J’en ai pleuré, je voulais plus entendre parler de football. Et puis finalement, à cette époque, mon père s’occupait des 16 ans nationaux à Nîmes. Ma mère a accepté de me laisser partir chez lui pour continuer à jouer. C’était dur pour elle comme pour moi. Mais aujourd’hui, je la remercie comme je remercie ce club de m’avoir accueilli.

Pourtant, Cabella, Belhanda ou Aït Fana sont aujourd’hui en équipe première et ne sont pas des golgoths…C’est ça, le truc. Mais quand j’avais treize piges, ils recherchaient des grands joueurs, des blacks qui couraient de partout, pas des petits comme moi. Mon pote Adrien Regattin, lui non plus, n’a pas été gardé à ce moment-là à Montpellier, alors qu’il joue aujourd’hui à Toulouse.

Ton cas est moins médiatisé que ceux d’Antoine Griezmann ou Mathieu Valbuena, qui ont failli ne pas percer pour les mêmes raisons. Sens-tu une évolution dans la philosophie française en matière de formation ?Oui, et je le vois. Tu as cité Cabella, Valbuena, Griezmann, mais il y en a plein d’autres qui sont pas très grands et arrivent à percer aujourd’hui. Ils changent la physionomie du football et c’est tant mieux. On voit que les petits, on a besoin d’eux. Je suis vraiment content de cette évolution des mentalités.

Sans transition, dernière question, un peu plus perso. J’ai lu dans une de tes interviews que les femmes te faisaient du rentre-dedans depuis que tu claquais des buts. C’est quoi le cas le plus caricatural de michetonneuse que tu as dû gérer ?En plus, je sais pas pourquoi, mais il y en a beaucoup en ce moment. En fait, il y a deux styles. Tu en trouves qui sont franches et te disent clairement ce qu’elles veulent. Ça fait même peur parfois… Et il y en a d’autres plus fines d’esprit, mais qui, au final, viennent pour la même chose… Mais moi, je recale direct, je suis pas un mec facile, tu sais (sourire).

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