- Serie A
- J19
- Benevento-Sampdoria (3-2)
Benevento utilise son Coda promo
Avec trois buts inscrits, Massimo Coda vient d'offrir six points en deux matchs à Benevento. Et si c'était lui, le sauveur du désormais ex-pire club d'Europe ?
Pour devenir une légende, on peut inscrire un doublé en finale de Coupe du monde. Ou claquer un but à la 93e minute d’une finale de Ligue des champions. Ou gagner cinq Ballons d’or. Mais il y a d’autres moyens, moins conventionnels. On peut, par exemple, jouer dans treize clubs différents en quatorze saisons, ne disputer que 18 matchs en première division, puis signer chez un promu. Puis attendre le bon moment pour écrire l’histoire. C’est ce qu’a fait Massimo Coda. Modeste attaquant passé par toutes les divisions du football italien, avec quelques exils improbables en Suisse et en Slovénie, le bonhomme n’avait inscrit, au cours de sa carrière, que deux buts en Serie A. C’était en 2015, avec Parme, juste avant que le club ne fasse faillite. Et puis, il y a eu ces deux samedis d’hiver. 30 décembre, et 6 janvier. Deux jours qui ont fait de Massimo Coda, déjà, une légende du côté de Benevento.
« Je n’ai pas marqué un beau but »
Lors de l’avant-dernier jour de l’année 2017, Massimo Coda écrit le premier chapitre de sa drôle d’histoire. À la 64e minute d’un match face au Chievo, à la suite d’un corner, il vient placer le bout de son crampon pour couper au premier poteau un centre de D’Alessandro. Un but historique puisqu’il permet à Benevento, après une série dingue de 17 défaites et un nul, d’obtenir la première victoire de son histoire en Serie A.
Après le match, Coda, encore sur son petit nuage, tente un débrief. « On ne méritait pas de perdre à chaque fois. On le savait, mais il fallait concrétiser ça par trois points. Alors aujourd’hui, on s’est accrochés comme jamais pour obtenir ce succès. Je n’ai pas marqué un beau but, mais un but d’attaquant, et c’est ce qu’il fallait aujourd’hui. » Si Coda fait un clin d’œil à l’esthétisme de son but, c’est que la saison dernière, alors qu’il portait le maillot de la Salernitana, il avait reçu le prix du plus beau but de la saison de Serie B, pour cette merveille face à la SPAL.
Un doublé dingue
Héros du jour, Coda a donc pu fêter dignement le passage à la nouvelle année. Et a décidé de remettre le couvert pour le premier match de 2018. Ce samedi 6 janvier, alors que Benevento est mené 1-0 à la maison par la Sampdoria, Coda sort à nouveau de sa boîte à la 69e minute, et cette fois-ci, il y met la manière. Un appel en profondeur, un crochet, et une frappe du gauche en lucarne opposée. 1-1, le stadio Vigorito se met à croire que ses poulains vont accrocher un nouveau petit point dans leur besace. Mais n’étaient pas près d’imaginer ce qui allait se passer à la 84e minute. Alors que la Samp vient d’être réduite à dix, Coda envoie une minasse du droit, sur coup franc, pour donner l’avantage aux siens. Benevento s’impose finalement 3-2, et l’homme du match est tout désigné. Grâce à lui, le club de Campanie vient de prendre six points en deux journées, et se met à croire à un incroyable maintien, le premier non-relégable n’étant finalement qu’à huit longueurs.
c’est la FOLIE à Benevento, un coup franc de Massimo Coda (doublé) permet aux giallorossi de reprendre l’avantage face à la Samp pic.twitter.com/tKKQshFDH4
— FrSerieA (@FrSerieA) 6 janvier 2018
Salernitana, le bon choix
Pour Coda, il s’agit là d’une sacrée revanche tant sa carrière ressemblait jusque-là à une route sinueuse. Cavese, Cisco Roma, Bellinzona, Trévise, Cremonese, San Marino, Siracuse, Gorica… Un parcours qui ressemble à celui de nombreux joueurs qui n’émergent jamais. Coda s’offre tout de même une demi-saison en Serie A avec Parme, plante deux buts, puis se retrouve libre de tout contrat comme tous ses petits copains parmesans. Courtisé par Bolton, il choisit finalement de s’engager avec la Salernitana. Choix gagnant, puisqu’il va disputer 85 matchs en deux saisons (!) et inscrire 33 buts, dont quelques perles. Pas suffisant pour séduire des grosses écuries de Serie A, mais bien assez pour convaincre le promu Benevento de miser sur lui. Titulaire lors des premiers matchs, il est ensuite mis sur le banc après le début de saison catastrophique de Benevento. Remplaçant de la 7e à la 18e journée, il est finalement à nouveau titularisé le 30 décembre par son coach, Roberto De Zerbi. Et ne devrait, a priori, plus quitter le onze de départ. Car une légende n’a rien à faire sur un banc.
Par Éric Maggiori