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Ben Arfa, les pieds dans le plat
Moins d’un an après s’être fâché avec le président du SCO, Hatem Ben Arfa retrouve Angers. Sauf que cette fois, il la mettra sans doute en veilleuse. Car ses prestations sur le terrain comme ses paroles en dehors ne plaident pas pour lui.
Hatem Ben Arfa et les zones mixtes, ce n’est pas franchement une réussite. Surtout quand un président de club adverse vient s’immiscer en pleine conversation entre le journaliste et lui. Ainsi, le week-end dernier, Jean-Michel Aulas s’est mangé une bourrasque après la victoire du Paris Saint-Germain sur Lyon lorsqu’il a voulu embrasser son ancien protégé devant les caméras. Moment de gêne garanti.
quand @JM_Aulas se fait friendzone par Ben Arfa pic.twitter.com/ruQ47HuGBe
— salade tomate oignon (@dxlbxn) 28 novembre 2016
Il y a près d’un an, c’était Saïd Chabane qui venait le déranger. Pour une raison un peu moins sympathique qu’un bonjour, puisque le patron d’Angers lui conseillait de « grandir un peu » et de « respecter » le promu. Alors à Nice, le Français venait de fracasser la philosophie défensive du SCO, estimant que le Sporting ne faisait « que courir derrière le ballon.(…)Je ne sais pas comment ils prennent du plaisir.(…)Jouer comme ça, je trouve ça grave quand même. »
Le président Angevins lâche un petit mot à Hatem Ben Arfa en zone mixte #OGCNSCO https://t.co/XYTmbuD3EL
— beIN Sports (@beinsports_FR) 15 janvier 2016
À l’époque, Ben Arfa était en pleine bourre et pouvait se permettre des sorties de la sorte s’il le voulait. C’est d’ailleurs lui qui venait de faire basculer la rencontre en faveur des Aiglons, inscrivant deux penaltys en quatre minutes en fin de partie. Oui mais voilà : à l’heure de retrouver le SCO, l’ex-Marseillais n’est clairement plus en position de force. Et finalement, les reproches de Chabane résonnent comme s’ils avaient été prononcés hier. « Grandis un peu. » Trois mots qu’on imaginerait parfaitement sortir de la bouche d’Unai Emery. Car l’international, qui était si proche de l’équipe de France avant son départ au Paris Saint-Germain cet été, traverse actuellement un petit tunnel. C’est le moins que l’on puisse dire. Après avoir passé quelques matchs au placard, Hatem est revenu dans le groupe, mais Emery ne semble pas compter sur lui à court ou long terme pour autant. Depuis sa réintégration, le milieu offensif n’a disputé que 178 minutes sous le maillot parisien en Ligue 1, 32 en Ligue des champions. Son seul fait d’armes ? Une passe décisive contre Rennes dans un match qui était déjà gagné.
Emery vraiment sincère ?
Surtout, sa titularisation face à Lyon n’a pas vraiment rassuré. À court de forme et désormais utilisé en dix par Emery qui lui préfère Blaise Matuidi sur l’aile gauche, Ben Arfa n’a pas tout foiré, mais n’a pas réalisé les différences qu’on attend de lui. Même si son entraîneur l’a défendu en conférence de presse, sans se montrer des plus convaincants : « Sa première période a été bonne. J’attends qu’il arrive plus dans la surface, qu’il entre plus pour marquer. Aujourd’hui, il a très bien joué entre les lignes, il a donné beaucoup d’actions d’attaque pour l’équipe, entre les lignes, près de Motta et Verratti. En seconde période, il était un peu fatigué, ce qui est normal, et le match a changé, il était plus ouvert, il a dû plus courir, il était plus fatigué, mais je suis content. Je crois qu’il a donné à l’équipe aujourd’hui et il peut aider dans le futur. »
Définitivement mort ?
Pour ne rien arranger, Hatem s’est mutilé sans le vouloir niveau communication. Interrogé par Laurent Paganelli à la mi-temps, le Français sort un « Je suis mort » qui rend furax certains anciens footeux devenus consultants. Comme Paul Le Guen sur Canal Plus : « Je ne conçois pas une telle réponse. Comment peut-il dire ça ? OK, Emery ne l’entend pas, mais il va forcément le savoir. Et là, il lui donne doublement raison. Raison de ne pas le titulariser depuis deux mois. Raison de le sortir ensuite. Ce n’est pas facile pour Hatem, car il ne joue pas souvent, et j’aimerais lui trouver des circonstances atténuantes, mais il ne peut pas dire ça à la mi-temps d’un match. » Bingo : à la 65e minute de la rencontre, alors que le score est toujours de un partout, Emery remplace Ben Arfa, totalement cuit.
Moins utile que Meunier ?
Christophe Dugarry, lui, est encore plus sévère : « Ce n’était pas non plus le match de l’année. Paris a joué tranquille en première période. Il n’a pas à dire ça.(…)Cette déclaration lui fait plus de mal qu’une éventuelle honnêteté. Je pense qu’il n’a pas réfléchi.(…)Ce n’est pas possible. Il n’était pas cramé ! Il a voulu faire une blague en essayant de se dédouaner de sa mi-temps moyenne. Mais il n’a rien montré sur le match. C’est plutôt inquiétant. Ce n’est pas assez tranchant. Pour l’instant, il a un bon niveau de Ligue 1, mais pas le niveau du PSG. » Avant de sortir un fatal « Meunier, en 25 minutes, a fait plus que lui » . Qu’en pense Saïd Chabane ?
Par Florian Cadu