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Bellion : « C’est dramatique de jouer si peu »
Il y a 1148 jours, Jena Lee cartonnait dans les cours de récré, Barack Obama recevait un Prix Nobel, la Suède devenait championne d'Europe de curling et David Bellion marquait son dernier but en Ligue 1 avant celui réussi le week-end dernier face à Valenciennes. Une belle occasion d'embarquer dans une machine à remonter le temps avec lui.
Avant ton but inscrit le week-end dernier face à Valenciennes, tu n’avais plus marqué en Ligue 1 depuis un doublé contre Lorient en décembre 2009. À ce moment-là, Bordeaux caracolait en tête du championnat. Faut-il y voir un bon présage pour la suite de la saison des Girondins ?J’espère, surtout que quand je me mets à marquer, généralement, j’enchaîne. Si, et seulement si, je deviens un titulaire et que j’intègre le groupe durablement. Si je fais une pige d’un match et que je repars, c’est plus difficile pour le rythme et les repères. Après ce match de Lorient lors duquel j’avais mis deux buts, derrière je n’avais plus été titulaire pendant deux ou trois mois. C’est dramatique de jouer si peu, je n’ai pas le temps de m’exprimer. Entrer 15 ou 20 minutes de temps en temps, pour le rythme, ce n’est pas la même chose que d’avoir 70 ou 80 minutes dans les jambes.
Lorsque tu as marqué ces deux buts à Lorient, Avatar venait de sortir au cinéma. Tu étais allé le voir ?
Oui. Techniquement, c’était super bien fait. Mais je préfère les films d’auteur.
Et musicalement, c’était Jena Lee, rien à voir avec Jemmali, qui était en tête du Top 50. Tu te souviens de cette fille ?C’était une Anglaise, non ?
Non, une Française. Toujours en décembre 2009, Barack Obama recevait le prix Nobel de la paix. C’était un choix qui t’avait plu ?Pas du tout, tout simplement parce qu’il est anormal qu’un chef des armées reçoive un tel prix. Même si les USA avaient pour mission de venir en aide aux populations en Irak et en Afghanistan, leur action restait violente. Il arrive qu’il y ait des accidents, comme des drones qui tirent sur des civils. Un prix Nobel de la paix engagé dans un conflit, c’est pas possible.
Au même moment, le Président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, estimait que le conflit avec Israël pouvait se régler dans les six mois. Qu’est-ce qui fait que le projet a capoté ?Dans cette zone du monde, le problème est très compliqué, surtout avec deux religions qui divisent les populations. L’État hébreux a été créé à la fin des années quarante, alors que la Palestine existait depuis des millénaires. Je ne suis pas partisan, mais je ne vois pas comment Israéliens et Palestiniens parviendront à faire la paix vu qu’il y aura toujours des fous qui sèmeront la haine en pratiquant le terrorisme. Ça va être difficile, même si les populations semblent bien s’entendre d’après ce que j’ai vu quand on est allés en Israël avec les Girondins.
Grâce au problème de visa de Cheick Diabaté, tu as des chances d’être de nouveau aligné d’entrée à Kiev en seizièmes de finale de l’Europa League, une compétition dans laquelle tu détiens le record du but le plus rapide. Tu penses pouvoir l’améliorer ?Je vais essayer. 10’84 », c’est améliorable. J’avais établi ce record à Galatasaray. Cavenaghi et moi avions donné le coup d’envoi, j’ai passé le ballon à Fernando qui l’a remis à Placente qui a dégagé loin devant. Le défenseur s’est loupé et j’ai gagné mon face-à-face avec le gardien. C’est possible de faire plus rapide, par exemple en tentant une frappe de loin. On verra.
Tu avais déjà entendu parler de Rolán, le jeune attaquant uruguayen que Bordeaux vient de recruter ?Non, parce que je ne suis pas le championnat uruguayen. Mais vu ce que Francis Gillot a fait à Sochaux et ici au dernier mercato d’hiver, on peut dire qu’il a du flair. C’est bien de compter un attaquant de plus dans l’effectif, ça crée de la concurrence et cela nous apporte une arme en plus. Pour l’instant, c’est moi qui joue, mais il faut être sport et attendre de voir qui sera le meilleur.
Propos recueillis par Mathias Edwards