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- Gr. F
- Croatie-Belgique (0-0)
Belgique : génération rouillée
Éliminée du Mondial dès le premier tour, la génération dorée belge conclut son histoire sur un nouvel échec. Finalement, cette génération était-elle si dorée ?
« Il faudra compter avec la Belgique au Qatar », lâchait Yannick Carrasco il y a un an, alors que les Diables rouges venaient de valider leur ticket pour le Mondial. Encore une promesse non tenue. Déjà à l’époque, après un Euro fade, terminé en quarts face à l’Italie, et deux défaites lors duFinal Four de la Ligue des nations, on savait cette fameuse génération dorée sur le déclin. Piteusement éliminé dès les poules de cette Coupe du monde, après une prestation moyenne face à la Croatie ce jeudi (0-0), le groupe de Roberto Martínez a confirmé que c’était terminé. Pire, c’était sans doute le tournoi de trop, alors qu’une nouvelle génération, peut-être moins prometteuse que la précédente, mais plus dans le coup sportivement, a dû ronger son frein. Heureusement pour les jeunes pousses belges, les dinosaures viennent de s’éteindre, et ne pourront plus représenter, avec des crampons, la sélection. Jan Vertonghen, Eden Hazard, Toby Alderweireld, Axel Witsel, Dries Mertens, et peut-être même Kevin De Bruyne ont vécu là leur « Last Dance », loin d’être aussi réussie que celle des Chicago Bulls.
Un bilan décevant
L’heure du bilan donc. Après avoir loupé le Mondial 2010 et l’Euro 2012, le premier rendez-vous de cette équipe bénie des dieux a lieu au Brésil, en 2014. Les Diables rouges se font sortir par l’Argentine en quarts, futur finaliste. Pas dingue, mais encourageant. Premier coup dur pour les hommes de Marc Wilmots : l’élimination en quarts de finale de l’Euro 2016 par le pays de Galles, malgré un tableau qui devait les mener tranquillement, ou presque, en finale. Deux ans plus tard en 2018, pour le sommet de cette génération, avec Hazard en feu, De Bruyne fou et Lukaku en mode R9, ils glanent le bronze après une légendaire et cruelle défaite en demi-finales face au rival français. Un résultat mitigé qui ressemble déjà fortement au chant du cygne de cet effectif. Après l’Euro 2021, et donc ce Mondial 2022, on peut affirmer que cette génération dorée n’a jamais tenu ses promesses. Elle n’a jamais performé au niveau des attentes qui l’accompagnaient lors de chaque compétition. On savait que la Belgique ne remporterait pas cette Coupe du monde. En revanche, sortir dès le premier tour est une nouvelle fois bien en dessous des espoirs placés en elle.
Doku, Openda, De Ketelaere
Comme pour mettre de la chantilly sur ce fiasco, le groupe belge a complètement volé en éclats durant la compétition. Et sans doute même un peu avant. Entre les rumeurs d’altercations entre Jan Vertonghen et Eden Hazard, malicieusement démentie par ce dernier ( « Je n’oserais pas me battre avec Jan, il est plus grand que moi » ), le dialogue qui aurait été rompu entre plusieurs cadres de l’équipe, et la sortie de Kevin De Bruyne, qui arguait que la Belgique n’avait « aucune chance » de gagner le tournoi, la révérence de cet effectif ressemble fortement à ses résultats sportifs. Tout ce joli bordel, couplé à la démission de Roberto Martínez, a au moins le mérite de faciliter la tâche à la fédération pour reconstruire sa sélection. Elle aurait peut-être dû le faire avant, mais au moins, là, c’est clair.
D’autant plus que tout n’est pas perdu pour nos voisins. Jérémy Doku, Arthur Theate, Wout Faes, Loïs Openda, Charles De Ketelaere et Zeno Debast ne sont peut-être pas aussi talentueux que leurs aînés, mais ils incarnent une sacrée belle base pour entamer un nouveau cycle. Preuve en est l’entrée de Jérémy Doku, remuant face aux Croates et qui a mis le feu alors que ses partenaires commençaient à tirer la langue. Sans doute, d’ailleurs, que les anciens, Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku ou Yannick Carrasco, seront inclus dans cette nouvelle histoire et seront importants pour l’avenir des Diables rouges. En attendant, la Belgique pleure.
Par Léo Tourbe