Laval reçoit Dijon, l’équipe en forme du moment. Autant dire que vous ne partez pas avec la faveur des pronostics…
Oui, ça ne va pas être facile. En ce moment, Dijon est dans une bonne phase (4e). On est moins bien, mais on peut prendre des points chez nous. Il faut mettre toutes les chances de notre côté pour l’emporter. Je pense que ça va passer, il faut juste qu’on gagne un match pour basculer du bon côté. Nous sommes prêts pour gagner ce match.
Mentalement, ce n’est pas usant de jouer chaque semaine un match couperet ?
C’est vrai que mentalement, c’est difficile d’être en bas du classement. Tous les week-ends, c’est dur, mais on est habitués. Il faut juste trouver les bonnes solutions. Si on bat Dijon, ça nous donnera une bonne bouffée d’oxygène avant le derby (contre Angers, ndlr) la semaine suivante.
Vu que tu es suspendu, ce match contre Dijon, tu le verras au stade ou bien au chaud dans ton canapé ?
Je vais au stade, je vais supporter l’équipe.
Avec onze buts, tu es l’homme de la première partie de saison à Laval. Tu pensais être efficace si rapidement avec ton nouveau club ?
Ça ne me surprend pas. Je suis arrivé en forme, comme je l’étais en National. Je suis dans la continuité de ce que j’ai mis en place depuis mon passage à Carquefou. J’aimerais bien qu’on sorte de la zone de relégation et qu’on joue plus tranquillement. Mais mes prestations ne me surprennent pas du tout.
Pour ceux qui ne t’ont plus vu depuis ton passage à Nantes, tu penses être beaucoup plus fort avec ton parcours ?
Oui, ça m’a rendu plus fort. Aujourd’hui, je fais ma plus belle saison depuis que je suis arrivé en France. J’ai mûri. Je sais faire la part des choses. À Nantes, j’ai fait une bonne saison en Ligue 1. Ensuite, on fait aussi des mauvais choix dans la vie. Mais avec tout ça, je suis devenu plus mûr et plus réfléchi. J’espère ne plus commettre trop d’erreurs à mon âge.
Signer à Xanthi, en Grèce, c’était une erreur ?
Oui, c’était une erreur d’aller en Grèce. J’aurais dû patienter encore un peu en France. Je me suis précipité. En Grèce, il faut apprendre la langue et ce n’est pas facile du tout. Je ne parlais pas grec, pas anglais. Ça a été dur pour moi d’être loin de mes proches. Je l’avais pourtant déjà vécu auparavant, mais là, c’était un peu plus difficile. Ce n’était pas un bon choix.
La Coupe du monde, j’y pense un peu
Avant de signer à Nantes, tu as aussi joué en Malaisie et en Indonésie. C’est comment la vie de footballeur là-bas ?
En fait, ils sont fous de foot là-bas. Ce sont de vrais fans. Et ce sont aussi des pays agréables, j’ai passé de bons moments. J’étais très jeune, j’ai beaucoup aimé. Quand je regarde des vidéos, ça me fait plaisir, car je pense que j’ai passé mes meilleurs moments là-bas.
Et sportivement, le niveau était comment ?
Ce n’est pas la même chose que la Ligue 2. Il y a quelques clubs qui ont le niveau, mais après c’est plutôt du niveau du National.
Tu étais considéré comme une star dans ces pays ?
Oui, j’avais une bonne image là-bas. J’ai gagné un titre de meilleur joueur étranger, un championnat, j’ai été décoré par les autorités malaisiennes. On peut dire que j’étais quelqu’un là-bas.
Tu as joué en National, à Orléans puis Carquefou. Tu n’as pas eu peur de disparaître des radars ?
Pour rebondir, je savais qu’il fallait que je fasse une grosse saison et que je mérite d’aller au-dessus. Il fallait tout recommencer à zéro. J’ai passé pas mal de temps au chômage, il fallait que je retrouve mes sensations et le plaisir de jouer. Carquefou était le club idéal pour moi. J’ai retrouvé des collègues de Nantes et ça a été une bonne saison (18 buts).
À 27 ans, vu que tu marches bien en Ligue 2, ton objectif doit être de retrouver la L1…
Oui, c’est l’objectif pour la saison prochaine : retrouver un club de Ligue 1. Je l’ai toujours dit.
Et si tu joues en Ligue 1, tu auras dans un coin de la tête la sélection camerounaise, non ?
On veut toujours porter le maillot de son pays. Ce serait l’idéal. Même la Coupe du monde, j’y pense un peu. Je me concentre sur mon club et si je suis récompensé, ce ne serait que du bonus. Mais j’y pense un peu.
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