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Bedimo, plus haut
Il n'y a pas toujours besoin de faire dans le clinquant pour réussir son marché des transferts. Henri Bedimo en est l'exemple parfait. Très discret lors de son arrivée chez les Gones l'été dernier, le Camerounais est devenu une pièce maîtresse du dispositif de Rémi Garde. Et a séduit les supporters lyonnais.
Le marché des transferts de l’été 2013 a été une fidèle imitation de celui de l’année précédente pour l’Olympique lyonnais. Le départ de cadres de l’équipe (Dejan Lovren, Lisandro López), de figures des années fastes (Michel Bastos, Anthony Réveillère) ou même d’un très jeune espoir du club (Anthony Martial, vendu 5 millions d’euros à Monaco) et l’arrivée de joueurs moins « bling-bling » que ceux des précédentes années. Au menu : Miguel Lopes prêté par le Sporting Portugal, Gaël Danic vendu par Valenciennes et Henri Bedimo acheté 2 millions à Montpellier. Si les deux premiers cités n’ont pas vraiment connu la réussite depuis leur débarquement dans le Rhône (Lopes n’étant pas spécialement apprécié par les fans et Danic ne faisant clairement plus partie des plans de Rémi Garde avec son nouveau système de 4-4-2 en losange), l’arrivée d’Henri Bedimo est vécue comme une très bonne affaire par les supporters lyonnais. Certains, plus sceptiques, ont d’abord commencé par douter de sa constance lors de son arrivée. La raison ? Une saison 2012-2013 assez compliquée pour lui et tout le groupe montpelliérain après le titre de champion de France acquis l’année précédente… Titulaire sur le flanc gauche de la défense, l’ancien joueur du RC Lens est finalement devenu un élément clé de la formation lyonnaise et compte 19 titularisations en Ligue 1. Depuis quelques matchs, il affiche un superbe niveau de jeu, qui ravit les Gones et lui permettra de ne pas être délogé de son poste avant un bon bout de temps…
Des doutes vite effacés
Étonnant ? Oui et non. Car si Henri Bedimo a passé plusieurs années en Ligue 2 avant de s’affirmer comme un bon défenseur de première division, il convient de dire qu’il possède maintenant les qualités pour être considéré parmi les meilleurs arrières du championnat. Solide derrière, capable de porter le danger devant comme lors de la dernière rencontre de l’OL face à Reims, l’international camerounais (24 sélections) prend du poids. Son défaut ? Traîner cette « fameuse » réputation de défenseur irrégulier. « La saison dernière, j’ai eu quelques soucis physiques, rappelait Bedimo sur lequipe.fr. Et puis, il y avait beaucoup de problèmes extra-sportifs. Comparé à l’année du titre où le schéma de jeu était huilé, où on gagnait quasiment tous nos matchs, on avait beaucoup de soucis. Cette saison, j’ai retrouvé un club avec une philosophie de jeu quasi identique à celle de Montpellier. Je suis également mieux physiquement » . Et ça se voit. Preuve de cette adaptation réussie, Henri Bedimo fait aujourd’hui l’unanimité au sein du club lyonnais. Du staff technique aux joueurs en passant par les supporters, tout le monde se réjouit de la présence de « Bédimonstre » , comme il est parfois surnommé sur le net. Un surnom comme signe d’une certaine reconnaissance : Bedimo est adopté.
L’appel de l’Angleterre
Mais ce qui inquiète surtout le supporter lyonnais aujourd’hui, c’est de savoir pendant combien de temps Jean-Michel Aulas pourra conserver sa bonne pioche… S’il devrait rester cet hiver, rien n’est moins sûr pour le prochain mercato d’été. Surtout que le natif de Douala a toujours assumé ses envies de Premier League. C’est d’ailleurs ce qu’il expliquait en août dernier, au moment de sa signature dans la ville des Lumières. Certaines écuries britanniques (West Ham, Sunderland et Cardiff) lui avaient alors fait les yeux doux, mais le bonhomme avait préféré snober les avances de ces « clubs de seconde zone » . Enfin, pour le moment : « Malgré la possibilité de jouer dans des stades pleins tous les week-ends et des fins de mois enrichissantes, je voulais d’abord jouer dans un grand club français. » Monsieur consomme Made in France. Arnaud Montebourg essuie une larme. Reste qu’aujourd’hui, l’OL n’a plus vraiment la gueule de l’ogre de la Ligue 1 et son aura auprès des joueurs en a pris une sacrée claque. JMA devra donc, à moins d’une improbable qualification en Ligue des champions la saison prochaine, encore se séparer de ses éléments les plus lucratifs pour renflouer les caisses. Et malheureusement pour les Gones, Henri Bedimo fait désormais partie de ceux-là.
Par Aymeric Le Gall et Antoine Aubry