« Beckham, c’est Walt Disney avec un ballon »

Qu’est-ce que l’arrivée de David Beckham a changé pour le football américain ?

JPA : Beckham a changé le marché du football dans la MLS. Si les dirigeants des Galaxy avaient voulu trouver un joueur aussi médiatique, beau et professionnel pour donner envie au public de venir au stade, ils n’auraient jamais trouvé mieux. L’impact médiatique a été impressionnant, tout comme sa présence dans le championnat américain a été surprenante. Beckham en MLS, c’est un peu comme Walt Disney avec un ballon ! (Rires).

AC : Tout. Pour le championnat américain, ça a été une révolution. Ici les gens n’aiment pas le foot, mais ils étaient prêts à acheter des billets juste pour le voir. Beckham, même si ce n’est pas le meilleur joueur du monde, ça parle aux gens. Médiatiquement, c’est un tsunami, donc je comprends que les Galaxy n’aient pas voulu le céder au Milan AC, même s’ils n’y sont pas parvenus finalement. Son départ pour le Milan AC peut être un frein certain pour le championnat US en revanche…

JPA : C’est clair. Beckham fait toujours parler de lui, qu’il soit sur un terrain ou non. Médiatiquement, il est vraiment très intéressant, que ce soit pour les annonceurs, les autres joueurs ou pour vendre des maillots. Mais bon, je comprends qu’il veuille jouer dans un championnat beaucoup plus compétitif, même si les Américains commencent déjà à le regretter.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris chez lui à son arrivée aux États-Unis ?

JPA : Je vais te donner un exemple : quand le Barça est venu avec toutes ses stars pour jouer face à nous, le stade n’était pas rempli, par contre lorsque les Galaxy sont venus avec Beckham et dix autres inconnus, le stade était noir de monde. Je ne sais pas ce qu’il a de si particulier mais en tout cas, il attire les gens. C’est peut-être ça son vrai don finalement.

Vous pensez vraiment que c’est un bon joueur ou un simple produit marketing ? Est-il extravagant au quotidien ?

JPA : Oui c’est un bon joueur. Dans le foot, être beau et être marié à une chanteuse, ça n’aide pas vraiment tu sais… (Rires) S’il n’avait pas des qualités, il n’aurait jamais eu la carrière qui est la sienne et il ne serait pas titulaire à Milan aujourd’hui. Par ailleurs, je ne pense pas qu’il soit seulement un homme-sandwich. Tu peux tromper les gens avec la publicité pendant un an, mais Beckham est professionnel depuis plus de quinze ans. Ce n’est pas un hasard s’il a joué dans les meilleurs clubs du monde. Avant d’être beau, il est avant tout un joueur brillant.

AC : Mis à part sa femme non, il n’est pas vraiment extravagant ! (Rires) Il est très timide, très travailleur et c’est un excellent camarade.

Comment est-il au sein du vestiaire ?

JPA : Je n’ai jamais joué dans la même équipe que lui. Beckham, c’est un mec qui fait gagner beaucoup d’argent à tout le monde. C’est un jackpot vivant pour les finances d’un club, mais je suis persuadé que sa célébrité affectait un peu ses coéquipiers. Ça doit être vraiment fatigant de supporter la pression d’un phénomène médiatique comme lui. Franchement, je ne sais pas comment ils faisaient…

AC : Il était traqué par la presse. Tout le monde le suivait partout. Je n’aimerais pas être à sa place, il vit dans une atmosphère étouffante et il faut être vraiment costaud pour supporter une pression comme ça. Dans l’intimité du vestiaire, je le répète, c’était quelqu’un de vraiment très charmant. David est un mec normal, très simple, il ne se prend pas pour une star. Beaucoup imaginent que des personnes comme lui, Zidane ou Ronaldo sont des extraterrestres parce que ce sont des cracks du football mondial, mais ce n’est pas vrai. Ce sont des êtres humains comme vous et moi. Quand nous étions concentrés avec l’équipe, tu te rendais compte qu’ils avaient aussi leurs problèmes et une vie bien compliquée.

Beckham, l’icône médiatique, n’a donc manifestement pas pris le dessus sur le joueur ?

AC : Non. Je me suis entraîné et j’ai joué avec Beckham au Real Madrid et je peux vous dire que c’est un excellent footballeur. David est un homme charmant qui fera toujours parler de lui. Quand tu es marié avec quelqu’un comme Victoria Adams, tu ne peux pas passer inaperçu, c’est impossible.

Comment vit-il le harcèlement de la presse ?

AC : Sincèrement, je ne sais pas comment il fait. Je ne l’ai jamais vu s’énerver, râler ou se prendre la tête avec les journalistes. Ca relève du miracle. (Rires)