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Beat Assailant : « Qu’est-ce qu’il était cool, Alexi Lalas ! »

Propos recueillis par Matthieu Rostac
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Exilé en France depuis l'Euro 2000, Adam Turner aka Beat Assailant garde pourtant les yeux rivés sur un soccer en constante expansion. World Cup 94, Jürgen Klinsmann, Major League Soccer et même supporterisme US : discussion avec un homme qui a tâté la gonfle à l'époque où courir à onze sur un terrain au pays de l'Oncle Sam était « un truc de filles ».

Il paraît que tu as pratiqué le foot à la fin des années 80 aux USA. T’étais un précurseur, non ?

Ouais, c’est vrai, j’ai commencé à jouer quand j’habitais à Miami. Le soccer, c’était mon tout premier sport. Pendant trois saisons non-stop, toute l’année, en indoor ou en outdoor. J’étais right wing. Je devais avoir six ans quand j’ai commencé et j’ai continué jusqu’à mes douze, treize ans. D’abord pour les Magic City de Miami, puis les Earthquakes à Atlanta. Je faisais même partie de l’équipe des Concord Fire, une sélection des meilleurs joueurs d’Atlanta. J’ai vraiment adoré pratiquer ce sport, mais malheureusement, aux États-Unis, à partir d’un certain âge, c’était surtout les filles qui faisaient du foot. Donc j’ai arrêté parce que je n’avais plus de potes qui jouaient au foot. On était plus baseball, basket, football américain. Et puis il n’y avait pas de cheerleaders dans le soccer ! (rires) Mais je crois que mes racines de foot m’ont vachement aidé pour la pratique des autres sports, surtout en basket et en football américain. Notamment dans la façon de manipuler l’espace et les joueurs parce que le foot, c’est comme les échecs : t’es obligé de voir les mouvements de l’autre deux, trois coups avant.

Le foot féminin est plus développé aux États-Unis ?

À mon époque, ça l’était, en tout cas. Et à la fin des années 90, l’équipe de foot féminine des États-Unis a remporté la Coupe du monde donc après, il y a eu une véritable explosion. Ça restait un truc cool au lycée, mais pour les filles. Ceci dit, c’est en train de changer grâce à la Major League Soccer. Les joueurs américains se rendent compte qu’ils peuvent faire une carrière à domicile et qu’on peut y toucher un bon salaire. Donc on attire les anciennes gloires comme Beckham et Henry, ce qui est très malin parce que ça permet à la MLS d’exister, et maintenant les joueurs américains expérimentés reviennent au pays. Faut savoir qu’au tout début de la MLS, beaucoup de gens lui prédisaient une fin rapide, après deux ans. Ils avaient peur que ça finisse comme la NASL. Et finalement, la League est toujours là et on ajoute de plus en plus d’équipes. Bon, il y aura toujours des jeunes joueurs américains qui voudront partir jouer en Europe dans les championnats anglais ou espagnol. Mais maintenant, c’est possible de rester à la maison. Le niveau n’est pas encore au rendez-vous, mais ça monte.

Et côté ferveur, tu sens que ça monte aussi ?

Oui. Cette semaine, à Atlanta, on vient de nous raccorder à la MLS donc d’ici deux ans, ça va le faire. On est déjà excités. De toute façon, à Atlanta, on avait déjà une équipe semi-pro qui était beaucoup suivie.

On dit que le succès de la MLS est en partie due à la communauté hispanique grandissante aux États-Unis. Tu confirmes ?

Disons que c’était vrai au début. Historiquement, un grand pourcentage des fans du soccer viennent du Mexique mais depuis quelques années, on a des équipes comme les Seattle Sounders ou le Sporting Kansas City qui font partie des clubs les plus populaires du pays alors que la communauté hispanique n’y est pas trop présente. Il y un vrai soutien un peu partout dans le pays. Je pense que c’est aussi dû au fait que l’équipe nationale masculine joue de mieux en mieux. On a beaucoup d’espoirs pour le prochain Mondial, même si on est dans le group of death : Allemagne, Portugal et Ghana. Klinsmann, ça va être sa première Coupe du monde à la tête des USA, mais je suis sûr qu’il peut nous emmener aussi loin qu’en 2010, où on était arrivés en quart de finale, voire plus. On est la meilleure nation de la région CONCACAF, donc tout le travail que Klinsmann a mis en place depuis qu’il a été nommé, c’est pour tout donner au Mondial. Arena et Bradley, c’était des types biens, c’était pas dégueu, mais Klinsmann a l’expérience. Avec lui, on va forcément mieux jouer. J’ai hâte de voir ce que ça va donner.

Et sur le terrain, il faut parier sur qui ?

Landon Donovan, c’est clair que ça va être sa dernière grande compétition. Lors du dernier match contre le Mexique, il était sur le banc, quand même. On a toujours Clint Dempsey avec son expérience européenne et Jozy Altidore qui doit encore augmenter son niveau de jeu en étant plus finisseur. Mais surtout, il y a le petit Julian Green qui joue au Bayern Munich. Il est moitié américain, moitié allemand. Je pense qu’il aurait eu sa chance en équipe d’Allemagne plus tard, mais il a choisi de jouer pour nous. C’est un attaquant avec une très bonne frappe. Il est encore bien jeune, mais quand tu vois la qualité des strikers de l’équipe, tu te dis qu’il peut tout à fait entrer en seconde mi-temps et mettre la misère à tout le monde. J’espère qu’il va être sélectionné.

Toi qui avais seize ans en 94, t’as des souvenirs de la World Cup ?

Ouais ! Bon, je n’ai vu aucun match au stade parce que, malheureusement, Atlanta ne faisait pas partie des villes sélectionnées pour accueillir le Mondial. Mais je me rappelle très bien de Carlos Valderrama avec sa grosse coupe de cheveux, le Brésil et son équipe de fous, l’Italie et son gros raté en finale. Et puis l’équipe nationale américaine, avec Alexi Lalas et son maillot façon jean denim qui était horrible, immonde ! (rires) Mais étonnamment, mon meilleur souvenir de football vient de France. J’étais sur place quand la France a gagné contre l’Italie à l’Euro 2000. Le match était complètement fou avec ce but à la dernière minute, mais la fête sur les Champs-Élysées l’était encore plus. À l’époque, j’habitais dans le VIIIe arrondissement, donc je suis allé là-bas direct ! C’était la fête partout. En tant qu’américain, c’était vraiment cool de voir ce que ça pouvait donner quand l’équipe nationale française gagnait et qu’elle était soutenue. Et puis, c’était tellement spontaneous ! Je viens d’Atlanta et nos équipes sportives, c’est un peu la misère. Les Hawks n’ont jamais gagné deux matchs en play offs. En baseball, dans les années 90, on gagnait, mais pour fêter ça, on avait des parades très organisées durant la journée, plusieurs jours plus tard. Un planning de ouf. Alors qu’une fête comme ça où, juste après le match, tu entends des klaxons, des cris, tu vois des mecs partout avec des drapeaux… C’est de loin le plus beau moment que j’ai jamais vécu.

Parle-nous un peu plus d’Alexi Lalas. Il devient quoi ?

Haha ! Qu’est-ce qu’il était cool, ce mec ! Il a marqué le pays avec son jeu et son style. On avait l’impression que c’était un hippie de Californie tout peace. Maintenant, il est plus sage, il a les cheveux un peu plus courts et il fait les commentaires des matchs à la télévision. Mais c’est bien lui, il est resté le même ! (rires)

Le dernier album de Beat Assailant, City Never Sleeps, sortira le 12 mai prochain chez Beat Assailan Inc. Beat Assailant sera en concert le 21 mai prochain à La Maroquinerie

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Propos recueillis par Matthieu Rostac

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