- C1
- Quarts
- Bayern Munich-Manchester City (1-1)
Bayern, une saison so PSG
Éliminé par Manchester City ce mercredi, le Bayern ne verra pas les demi-finales de C1 pour la troisième saison consécutive. Au-delà de la déception sportive, la gestion interne commence à poser question.
Un jeu décevant, des résultats en berne, une hégémonie contestée en championnat, des embrouilles entre joueurs, un coach contesté puis viré… On croirait parler du Paris Saint-Germain, mais c’est bien du Bayern Munich dont il s’agit. Éliminés par Manchester City ce mercredi soir sur leur pelouse après avoir arraché le nul en fin de rencontre (1-1), les Bavarois vivent une saison tumultueuse, loin des standards auxquels le club nous avait habitués depuis quelques années. Ce Bayern-là se rapproche davantage du FC Hollywood, sobriquet attribué au club dans les années 1990. Sur le côté purement footballistique, cette seconde manche face aux ogres mancuniens a été plutôt correcte dans son ensemble malgré un manque évident de réalisme. Même s’ils peuvent se targuer d’être la deuxième meilleure attaque d’Europe (120 buts), derrière leur adversaire du soir, cela renvoie au départ de Robert Lewandowski, opéré dans la douleur l’été dernier.
Un vestiaire fracturé
Le Polonais, désormais à Barcelone, n’a pas été remplacé, si ce n’est par Sadio Mané, qui n’est pas vraiment un attaquant de pointe. Le rôle de numéro 9 a donc été confié à Eric-Maxim Choupo-Moting qui, avec 17 pions en 28 rencontres, vit probablement la meilleure saison de sa carrière. Toutefois, il est encore loin de la cinquantaine annuelle claquée par Lewy. « Nous en avons vu un aujourd’hui (un buteur), malheureusement il ne jouait pas pour nous. Il n’y a pas beaucoup de numéros neuf comme Lewandowski », a même lâché Oliver Kahn, le président de l’institution, après l’élimination. Si les dirigeants munichois ne se sont pas forcément employés à recruter un buteur de métier, c’est aussi à cause de la philosophie de Julian Nagelsmann, qui n’était pas contre se priver de chasseurs de Tore. Le Mozart des techniciens, arrivé à Munich à l‘été 2021 contre un chèque record de 25 millions d’euros, n’a jamais su imposer sa patte à cette équipe. Ou alors très mal. Aussi mal qu’il a géré son vestiaire.
Wir scheiden aus der Champions League aus. pic.twitter.com/WVx4lfLsxm
— FC Bayern München (@FCBayern) April 19, 2023
Viré fin mars, pendant la dernière trêve internationale, son départ a suscité pas mal de polémiques outre-Rhin. Même si ce n’était pas le Bayern le plus flamboyant de l’histoire, et qu’il était un peu à la traîne en championnat, ce n’était pas catastrophique sportivement, alors qu’il venait de sortir le PSG en huitièmes de finale de C1. « J’ai rarement vu une prestation aussi fade, sans dynamisme et force mentale du côté du Bayern Munich », pointait publiquement Hasan Salihamidžić, directeur sportif, après la défaite à Leverkusen, cinq jours avant la sentence. Lothar Matthaüs, devenu consultant, avait même affirmé qu’Oliver Kahn mentait au sujet des réelles conditions de licenciement du coach. Le vestiaire munichois semble, en fait, fracturé.
Un peu comme la bouche de Leroy Sané, qui a reçu un coup de poing de Sadio Mané juste après le match aller à Manchester. Le Sénégalais a d’ailleurs reçu ce mercredi une amende record pour le Bayern : 350 000 euros. Aux premières loges de cette saison décevante, la troisième consécutive où le club ne dépasse pas les quarts de finale de C1, les supporters sont bien énervés contre leur direction. En témoigne la fameuse banderole, « notre boucher abat le bras long du Qatar », qu’ils avaient déployée lors du match contre Paris, qui était davantage une critique envers la proximité entre le Bayern et l’Émirat, qu’à l’encontre du PSG. Finalement, le club qui se veut le plus anti-PSG ne commence-t-il pas à lui ressembler ?
Par Léo Tourbe