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- Bayern-Paris SG (3-1)
Bayern Munich, French Qualität
Un doublé pour Corentin Tolisso, deux passes décisives pour Kingsley Coman et un brassard de capitaine pour Franck Ribéry : le Bayern Munich a clairement roulé français lors de la victoire face au Paris Saint-Germain (3-1).
Antoine Griezmann muet face à Chelsea et son Atlético éliminé, Jérémy Mathieu auteur d’un but contre son camp face au Barça, le Paris Saint-Germain broyé à l’Allianz Arena, Moussa Dembélé incapable de se créer la moindre occasion face à Anderlecht, les Français ont vécu une sale soirée de Ligue des champions ce mardi soir. Tous ? Pas vraiment. Car une ville de Bavière peuplée d’irréductibles Français est venue rappeler que le Bayern Munich n’avait de leçon de français à recevoir de personne. C’est bien simple, s’il ne fallait retenir que trois joueurs du Bayern après cette victoire face au Paris Saint-Germain, la plupart des supporters choisiraient Franck Ribéry, Corentin Tolisso et Kingsley Coman.
Tolisso gagne son duel avec Adrien Rabiot
L’un est né en 1994, l’autre en 1995 et cela s’est vu. Titulaire aux côtés de Sebastian Rudy en pointe basse du 4-2-3-1 concocté par Jupp Heynckes, Corentin Tolisso n’a fait qu’une petite bouchée des milieux de terrain parisiens. Que ce soit à la récupération ou à la finition, avec son doublé que même les parieurs les plus culottés n’avaient pas imaginé, l’ancien Lyonnais a livré une prestation XXL. De quoi définitivement remporter son duel face à son concurrent en équipe de France, Adrien Rabiot, qui a fourni une prestation bien fade en se faisant dévorer toute la rencontre par l’ancien protégé de Jean-Michel Aulas. De quoi aussi faire taire les mauvaises langues qui s’étaient moquées de Stéphane Guy en avril dernier. Car oui, il manquait clairement un Tolisso à ce Bayern Munich.
Devenu cet été la recrue la plus onéreuse de l’histoire du Bayern Munich, Corentin Tolisso a très vite dissipé les doutes sur le prix de son transfert (quelque 40 millions) auprès de supporters bavarois qui ne regardent que très peu la Ligue 1. Adoubé dès son arrivée par Carlo Ancelotti, l’international français avait goûté un peu au banc chauffant de l’Allianz Arena à la suite du retour de Jupp Heyckes à la tête du Bayern. Et l’ancien coach du Real est visiblement lui aussi désormais sous le charme du Français après sa rencontre face au PSG : « Tolisso avait déjà montré ces dernières semaines qu’il est un très grand joueur, également dangereux devant le but. Il s’était remarquablement bien entraîné cette semaine, et pour moi, il était évident qu’il devait être titulaire ce soir. »
Ribéry en patron, Coman en zigzag
Mais résumer la prestation du Bayern face au PSG à Corentin Tolisso serait vite oublier le match des deux autres Français : Franck Ribéry et Kingsley Coman. Revenu de blessure face à Hanovre ce week-end, l’ancien Marseillais a prouvé qu’il savait être le véritable patron de la maison. Brassard autour du biceps, Ribéry a clairement remporté l’applaudimètre avec des chants à chaque ballon touché et une standing ovation à sa sortie peu après l’heure de jeu. Il faut dire que l’ancien international français ne se contente pas de recevoir des applaudissements. Alors qu’il n’avait pas été titulaire depuis deux mois, et une vilaine blessure au genou, Ribéry a prouvé que ses jambes de 34 ans allaient très bien, merci pour elles.
Une fois le natif de Boulogne-sur-Mer assis sur le banc, son garde du corps Dani Alves pensait alors respirer. Mais c’était compter sans Kingsley Coman, passé de l’aile droite à l’aile gauche aussi aisément que Manuel Valls. Déjà passeur décisif sur le but de Robert Lewandowski en début de rencontre, l’ancien Parisien a remis ça très vite en offrant un caviar à Corentin Tolisso avant de s’amuser avec les restes de Dani Alves, dépassé à chaque accélération de l’ailier français. Bixente Lizarazu, Willy Sagnol, Valérien Ismaël, Franck Ribéry, Kingsley Coman et maintenant Corentin Tolisso, le Bayern Munich ne se trompe pas dans le recrutement de ses Frenchies depuis l’échec relatif du pionnier Jean-Pierre Papin. Et ça, tous les clubs européens ne peuvent pas en dire autant.
Par Steven Oliveira