- Bundesliga
- 6e journée
- Werder Brême/Bayern Munich
Bayern Munich, départ canon
7 victoires en 7 matchs, le début de saison du Bayern Munich est plus que satisfaisant. L’an dernier, c’était à peu près la même chose, mais les Bavarois avaient fini par s’écrouler dans la dernière ligne droite. Pas moyen de refaire la même chose cette saison. Ça tombe bien, il y a eu pas mal de changements cet été du côté de la Säbener Strasse.
D’habitude, en début de saison, le Bayern Munich est fort, plus fort que les autres (en théorie), mais se cherche toujours un peu, notamment parce que les recrues ne se sont pas encore habituées au style de vie et de jeu des Bavarois. Mais voilà : deux exercices de suite que le Bayern effectue un départ canon. L’an dernier, à la même date, les hommes de Jupp Heynckes avaient disputé un total de douze rencontres toutes compétitions confondues pour onze victoires à la clé et une seule défaite, 31 buts marqués contre… un seul but encaissé. Cette saison, l’entame n’est certes pas aussi spectaculaire, mais on est plus dans l’efficacité : 23 buts pour, 3 contre, mais sept victoires en autant de matchs disputés. Les Bavarois sont chauds dans tous les domaines, et veulent marquer le coup d’entrée : peu importe la compétition, Franck Ribéry et ses potes joueront tous les coups à fond.
L’un des meilleurs effectifs d’Europe
Quelque part, c’est normal, au vu du triplé raté la saison dernière. Au Bayern, on est déçu, voire en colère. Rater sa finale à la maison, c’est une chose, finir trois fois en deuxième position, c’en est une autre. Quand on est surnommé le « Rekordmeister » , on ne peut pas se contenter d’une performance qui fait encore la réputation d’un Bayer Leverkusen. Beckenbauer, Hoeness et Rummenigge le savent : le Bayern, c’est l’équipe phare du pays, le porte-drapeau de l’Allemagne à l’étranger. Alors autant mettre les moyens pour conserver ce statut, à l’heure où plusieurs clubs (City, Chelsea, entre autres, Ndlr) tentent d’intégrer le cercle des très grands d’Europe.
Alors la main a été mise au portefeuille cette année. 70 millions ont quitté le compte bancaire des Bavarois pour s’attacher les services de Javi Martínez, Xherdan Shaqiri, Dante et compagnie. Dans le même temps, Jupp Heynckes s’est séparé de gars comme Daniel Pranjić et Ivica Olić. L’objectif est clair : avoir un effectif des plus relevés, avec des joueurs capables de faire la différence à tout moment. Reste à trouver la bonne recette. Car qui dit effectif de dingue dit rotation. Pour l’instant, ça se passe plutôt pas mal. La tendance générale consiste à garder une base solide (l’arrière-garde), et faire tourner devant en fonction des matchs, pour prendre un minimum de risques. Le plus marrant, c’est que si jamais Heynckes venait totalement à craquer et à aligner une équipe uniquement composée de joueurs du banc (par rapport à la tendance actuelle), ça pourrait donner ça : Starke- Rafinha, Van Buyten, Tymoschchuk, Alaba – Luiz Gustavo, Can – Müller, Shaqiri – Gómez, Pizarro. Soit une équipe de malade, capable de taper plus de la moitié de la Bundesliga. Même si ça n’arrivera jamais (quoique, contre une D3, en Coupe…?), cette équipe fictive montre bien une chose : le Bayern a un banc plus que compétitif. Et si un Robben ou un Ribéry ne venaient pas à jouer, ce ne serait pas la fin du monde. Bien au contraire, même eux seraient sûrement contents de pouvoir souffler un peu.
La touche Sammer
Hein, quoi ? Un soliste comme le « Hollandais Volant » pourrait accepter de poser son postérieur sur un banc de touche ? Eh oui. Depuis cette saison, c’est envisageable. Plusieurs explications à cela : déjà, Robben semble avoir compris le concept « d’avoir de la fraîcheur lors des grands rendez-vous » . Ça peut éviter de rater des choses importantes, comme des pénalties, par exemple. Mais la plus grande explication se trouve peut-être dans le staff : l’arrivée de Matthias Sammer, bien sûr. L’ancien directeur technique a certes un palmarès à faire dégonfler plusieurs têtes, mais bizarrement, il n’est pas là pour ça. Comme il l’a dit dès sa prise de fonction, « l’essentiel ce n’est pas le groupe, mais l’individu » . Plus que n’importe qui, Sammer est en mesure de gérer les ego, de leur parler, tout en sachant que son discours fera effet. Pour l’instant, ça a l’air de fonctionner. Tout ce qui passe sous la main du Bayern se fait écraser. Pas de quoi jubiler pour autant. « L’équipe est en pleine forme. […] Nous sommes en tête du classement, c’était notre objectif. Mais nous ne devons pas tomber dans l’euphorie. […] Nous pouvons être satisfaits mais s’il vous plaît, pas d’euphorie » , déclarait Karl-Heinz Rummenigge après la victoire sur la pelouse de Schalke. En gros, cette saison, le Bayern ne compte pas s’enflammer, aller le plus haut possible. Et une chose est sûre : ce sera très difficile d’aller les chercher.
Par Ali Farhat