- Ligue des champions
- 1/4 de finale aller
- Juventus/Bayern Munich
Bayern, l’axe du mal?
Offensivement, le Bayern Munich, c'est de la dynamite. Défensivement, ce n'est pas toujours ça. Bien sûr, les Bavarois ont encaissé très peu de buts depuis le début de la saison. Mais ce qui gêne vraiment, c'est la manière dont les buts sont encaissés. Et une grande partie peut incomber à la charnière centrale.
9-2 Pâques. 9-2 izi pour le Bayern Munich. 9-2 Hiroshima pour le Hamburger Sport Verein, qui s’est fait bouffer sans avoir pu opposer de véritable résistance. S’il y a bien une rencontre à retenir de cette 50e saison de Bundesliga, c’est bien celle-ci. Shaqiri, Schweinsteiger, Pizarro (x4), Robben (x2), Ribéry : une fois de plus, les Bavarois ont été sans pitié avec leurs adversaires. Seulement voilà, tout ne fut absolument pas parfait pour les Bavarois. Quelques erreurs d’inattention en fin de match et hop, voilà que Bruma et Westermann rendent la défaite un peu moins humiliante pour le Dinosaure. Que Hambourg réduise le score, tout le monde s’en fout. Ce qui pose vraiment problème, c’est la manière dont le Rekordmeister a encaissé ces buts : sur coups de pied arrêtés. Deux fois de plus. Deux fois de trop.
Drogba qui grille Boateng, et…
Alors oui, le Bayern Munich fait peur à toute l’Europe, oui, le Bayern Munich a des arguments pour réaliser un triplé championnat-Coupe-C1 historique, oui, le Bayern Munich est impressionnant devant et n’a encaissé que 23 buts depuis le début de la saison (13 en Bundesliga, 10 en LDC, 0 en DFB-Pokal), mais ce géant semble avoir un point faible. Un corner, et c’est la panique. Il n’y a qu’à regarder les trois derniers matchs du Bayern. Cinq buts encaissés, dont quatre suite à coups de pied de coin : Koscielny sème le doute à l’Allianz en portant le score à 0-2 pour Arsenal à cinq minutes de la fin, Rolfes égalise pour le Bayer d’un plat du pied à moins d’un mètre des cages, et Bruma et Westermann marquent le même but à onze minutes d’intervalle. Des moments de flottement qui font surgir immédiatement les images de la « tragédie » du 19 mai 2012, quand à la 88e minute de cette finale de Ligue des champions « Dahoam » , Jérôme Boateng oublie Didier Drogba qui s’en va égaliser pour Chelsea. La suite, elle est connue : Dante sera recruté pour éviter aux Bavarois de revivre l’Enfer.
Le Bayern qui se retrouve donc cette saison avec un type qui n’avait pas sa place à Lille, qui rejoint un mec qui a joué à l’OM au début du IIIème millénaire, un bourrin polyvalent (à peu près bon partout, indiscutable nulle part) et une pâle copie d’un Mats Hummels qui serait gaucher. C’est évidemment fort de café, c’est volontairement exagéré, mais quand on compare l’axe central aux latéraux, aux milieux de terrain ou aux attaquants, force est de constater que celui-ci est un voire deux crans en dessous du reste de l’équipe. Ceci étant, c’est très bien ce que fait le Bayern cette saison : la bonne nouvelle de la saison dans ce secteur, c’est Dante, bien sûr. La tâche s’annonçait ardue pour l’ancien de Gladbach. Et pourtant, à force de travail et d’application, il est devenu incontournable aux yeux de Jupp Heynckes (37 matchs sur 40, joueur le plus utilisé derrière Manuel Neuer) passant même devant un Jérôme Boateng un peu plus calme que l’an dernier (3 cartons jaunes seulement en Bundesliga) mais un peu moins tranchant, du coup. Quant au coup dur de la saison, c’est Holger Badstuber, bien évidemment. Une sale blessure au genou en décembre, et voilà la saison terminée pour celui qui va bientôt fêter ses 24 ans. Du coup, en l’absence de son homme de base dans l’axe (à l’image d’un Hummels à Dortmund ou d’un Höwedes à Schalke), Jupp Heynckes est obligé de composer avec Daniel van Buyten, 35 ans, ou avec des types comme Anatoliy Tymoschchuk ou Luiz Gustavo. Soit des mecs qui peuvent dépanner un temps, mais pas sur le long terme. Javi Martínez pourrait également remplir ce rôle, mais pour une raison inconnue, Don Jupp refuse de lui confier cette responsabilité.
Le chantier de Guardiola
Il se peut que cela change dès l’année prochaine. La qualité du Basque, c’est avant tout d’être très mobile : en témoigne son poste de récupérateur. Du coup, ses qualités pourraient être exploitées par Pep Guardiola, qui a toujours misé sur des défenseurs centraux qui jouent très haut, donc qui savent mettre une jambe devant l’autre à toute allure. En conséquence, on pourrait assister à un véritable chantier l’an prochain : quel visage pourrait avoir l’arrière-garde bavaroise l’an prochain ? Ce qui est sûr, c’est que Daniel van Buyten (de même que Tymoschchuk) ne sera pas de la partie, le Belge n’ayant pas été prolongé. La fenêtre de transferts se rapproche, et les rumeurs commencent à fleurir : on dit que Guardiola aime beaucoup Alberto Boita du FC Séville, on dit aussi que Benedikt Höwedes, qui a un contrat jusqu’en 2014, n’a toujours pas prolongé à Schalke et pourrait rejoindre le Rekordmeister cet été. Mais pour le moment, ce n’est pas ce qui intéresse les hommes de Jupp Heynckes. Ce qui importe, c’est de ne pas se faire avoir une fois de plus sur les coups de pied arrêtés. Bon après, faudra pas profiter d’une rencontre face à des Italiens pour dire que l’Axe, c’était mieux avant.
par Ali Farhat