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Bayern-Barcelone dans les yeux de Guardiola
Devoir choisir entre sa mère et sa meuf est un vrai dilemme. C'est pourtant ce que va être amené à faire Pep Guardiola en matant cette demi-finale entre l'ogre bavarois et le géant catalan. Une rencontre alléchante, certes, durant laquelle le Catalan risque toutefois de traverser une longue zone de turbulences.
New York City, 23 avril 2013, 14h30. Dans quelques minutes, la demi-finale de la Ligue des Champions entre le Bayern Munich et le FC Barcelone va commencer. Confortablement installé dans son canapé, Pep Guardiola zappe et rezappe. Puis jette sa télécommande et décide de faire les cent pas dans son joli loft avec vue sur Central Park. Si seulement les Américains savaient… Il n’y a pas que Thierry Henry et Juninho qui donnent des ailes, il y a aussi Franck Ribéry, Philipp Lahm, Bastian Schweinsteiger, mais également Xavi, Iniesta et Lionel Messi qui donnent de l’énergie à ne plus savoir quoi en foutre. Dans quelques minutes, c’est peut-être le match de l’année qui va commencer. Le match de l’année de Guardiola en tout cas, entre une équipe catalane qui l’a enfanté et qui lui a procuré ses premières et dernières joies (en date) et une écurie bavaroise qui l’a longtemps dragué et qui a fini par l’attirer dans ses filets. Entre l’amour pour sa maman et une copine très attractive avec laquelle l’on rêve de lendemains qui chantent, il y a de quoi être tiraillé.
FCB ou FCB?
Pour le moment, le Bouddha reste zen. Mais au moment du coup d’envoi, qu’en sera-t-il ? Qui doit gagner ? Qui doit se qualifier ? Le Bayern Munich, le futur employeur ? Pourquoi pas. Ce serait ce qu’on appelle parier sur le bon cheval. Et une bonne chose après avoir passé tout ce temps devant la télé à les regarder et à réviser son allemand. Quoique… Qu’est-ce que c’est que toutes ces histoires sur le président bavarois ? Uli Cahuzac, enfin, Jérôme Hoeness aurait tenté d’échapper au fisc allemand en planquant de l’argent en Suisse ? A voir ce qu’il en retourne… N’empêche, Uli Hoeness qui fait n’importe quoi après s’être posé en défendeur numéro un du fair-play financier, ça la fout mal. Et cette histoire avec Robben, là, qui serait mis au ban par ses coéquipiers, et sa femme mise de côté par les WAGs bavaroises ? Enfin, faudrait pas que le Bayern songe à redevenir le FC Hollywood non plus, hein. De toute façon, quand Guardiola sera là, il va mettre tout ça au pas. Plus rigide que les Allemands, le Catalan. Qui dit qu’il ne serait pas prêt à coller des détectives au cul de Ribéry et compagnie pour voir s’ils rentrent bien chez eux après les matchs ?
Le problème, c’est que si le Bayern gagne et va au bout, il y a moyen d’assister à un remake de 2001. C’est-à-dire un triplé Championnat-Coupe (Stuttgart, sérieusement ?)-C1 certes formidable, mais qui compliquerait fortement les projets de Guardiola. Si Jupp Heynckes s’offre trois titres pour son baroud d’honneur, le Catalan sait que le board bavarois l’attendra au tournant. Barcelone, alors ? Pourquoi pas. Il pourrait y avoir un véritable challenge, même. Si jamais Pep Guardiola venait à croiser la route de ses premières amours, il pourrait montrer qu’en dépit de tout, le maître a toujours quelque chose de plus que l’élève. Surtout si celui-ci a pris le temps de se reposer. Pour ce faire, il faudra répondre au pressing barcelonais par un pressing plus fort encore. Javi Martinez et Schweinsteiger pourront s’occuper de Xavi et Iniesta, et Götze (si jamais il vient) anihilera Busquets comme il a éteint Xabi Alonso en début de saison au Westfalenstadion. Facile, non ?
Qui perd gagne (ou pas)
Euh, mais oui mais non. Si le FC Barcelone venait à battre le Bayern et à remporter la Ligue des Champions, cela voudrait dire que sans Guardiola, les mecs sont capables de réaliser le doublé avec un gars qui a fini sur une table d’opération et un remplaçant qui a plus une tête à jouer dans les Pierrafeu qu’à diriger quelque chose qui est plus qu’un club. Au final, Pep Guardiola ne sera ni pour le Bayern Munich, ni pour le FC Barcelone. Il voudra forcément voir une équipe de l’autre demi-finale s’imposer. Le Real Madrid ? Ce n’est pas une option. Moralité : Pep Guardiola sera fan du Borussia Dortmund. Du moins jusqu’au 26 mai.
Par Ali Farhat