- Serie A
- J29
- Roma-Udinese (0-2)
Battue à domicile par l’Udinese, la Roma creuse son trou
Encore battue à domicile par l'Udinese, la Roma poursuit sa deuxième partie de saison cauchemardesque. Cinquième de Serie A à douze points de l'Atalanta Bergame et de la zone C1, la Louve ne devrait logiquement pas retrouver la C1. Rien d'immérité, au vu de ce qu'elle propose sur et en dehors du terrain.
Si jamais elle échoue encore dans sa quête de titre face à l’inoxydable Juventus, la Lazio aura tout de même du mal à parler de saison ratée. Outre son exercice emballant, elle devrait en effet se consoler en observant l’état lamentable de sa rivale et voisine qu’elle peut actuellement chambrer du haut de ses vingt points d’avance. Car en bas, la Roma baisse la tête et pleure en silence.
En s’inclinant 2-0 à domicile contre l’Udinese (qui ne s’était plus imposée depuis neuf journées) à dix contre onze à la suite du carton rouge de son capitaine Diego Perotti (expulsé pour une semelle sur Rodrigo Becão, avant même la demi-heure de jeu), la Louve a continué de creuser son trou déjà bien profond. Désormais distancée de douze unités par une Atalanta Bergame au contraire en grande forme et de nouveau vainqueur (devant Naples), le cinquième de Serie A a lui-même éteint ses espoirs de Ligue des champions.
Sept défaites en douze journées : C1 ou maintien ?
Quelques jours après avoir déçu à Milan (revers 2-0, une seule frappe cadrée), la Roma voit même sa cinquième position qualificative pour la Ligue Europa menacée par le Napoli. Impensable si on retourne au mois de décembre, lorsque la Dea était derrière, alors que l’infirmerie romaine était pleine. Sauf qu’en 2020, la demi-finale de la C1 édition 2018 affiche un niveau de jeu de relégable et une détermination déplorable. En témoignent ses quatre minuscules succès en douze journées de championnat, marquées par pas moins de sept défaites.
La faute à qui, à quoi ? Aux joueurs, évidemment. Lesquels, dans leur majorité, démontrent peu d’envie et proposent autant de limites tactiques que de déchets techniques (notamment dans les transmissions). Hyper fébriles défensivement et dépassés dès qu’une accélération adverse survient en contre, Federico Fazio et ses potes semblent totalement paumés et absolument pas remis de leur réveillon. À Paulo Fonseca et ses choix de onze largement remis en question par les fans, aussi. D’ailleurs, est-ce le technicien qui ordonne une telle absence de pressing ? Est-il si silencieux dans les vestiaires, pour qu’aucune réaction d’orgueil ne se mette en place sur la pelouse ? Ou est-ce que cette absence de combativité généralisée doit être expliquée par les quatre mois de salaire « offerts » à l’employeur, afin de faire face aux conséquences de la pandémie de coronavirus ?
I calciatori dell’#ASRoma hanno scritto una lettera al CEO del Club per esprimere la volontà di rinunciare a quattro mesi di stipendio nell’attuale stagione sportiva, al fine di aiutare il Club durante la crisi scaturita dall’epidemia da Covid-19 pic.twitter.com/VEHfVKKPac
— AS Roma (@OfficialASRoma) April 19, 2020
La C3 en guise de mouchoir ?
Le pire, c’est que rien n’indique une amélioration de la situation à l’avenir. Coincé dans des rumeurs de rachat évoquées en fin d’année dernière et « abandonné » par son ancien directeur sportif Gianluichi Petrachi, qu’il a licencié en juin pour des conflits internes, le club avance tel un zombi vers un futur qui ressemble à une tombe sportive. Sans oublier le brouillard englobant le projet de nouveau stade – projet d’enceinte de 55 000 places, lancé en 2012 et à l’origine prévu pour 2016 –, qui n’aide pas à la sérénité du domaine extrasportif.
L’#ASRoma a démis aujourd’hui Gianluca Petrachi de ses fonctions de directeur sportif, avec effet immédiat.Le coach et l’équipe seront désormais guidés sportivement par le CEO du club Guido Fienga. pic.twitter.com/1KHsIGW47R
— AS Roma Français (@ASRomaFRA) June 18, 2020
Seul éventuel rayon de soleil à espérer pour les fans, qui mériteraient une récompense pour continuer à soutenir leur team dans ces circonstances : un bon parcours en C3. Reste que ce ne sera pas chose aisée : qualifiée en huitièmes, la Roma va d’abord devoir écarter Séville dans un duel programmé début août avant de construire une épopée avec un effectif en manque de confiance total. Mais avec un trophée au compteur, la Louve pourrait contre toute attente regarder la Lazio dans les yeux… De quoi se (re)motiver ?
Par Florian Cadu