- Ligue 1
- J28
- Nice-Bastia (0-2)
Bastia se sort de la fournaise niçoise
Très peu d'amour ce soir sur la pelouse de Nice, où les deux buts bastiais ont été inscrits au milieu d'une déferlante de sales coups. Les deux petites gouttes de sang-froid dans un match bouillant qui ont fait toute la différence.
OGC Nice 0-2 SC Bastia
Buts : Diallo (61e), Ayité (64e) pour Bastia
À chaque fois qu’il touche un ballon, c’est la même chanson. Une bronca qui s’élève des tribunes de l’Allianz Riviera, pourtant bien vides ce soir. Nice n’a pas oublié Jean-Louis Leca. Nice n’aime pas Jean-Louis Leca. Nice le montre à Jean-Louis Leca. Car lors du Nice-Bastia de la saison dernière, alors que la préfecture un brin paranoïaque avait tenté d’interdire les signes d’appartenance à la Corse, celui qui n’était alors que le gardien remplaçant du SC Bastia était devenu, au choix, un héros ou un minable. L’arme du crime ? Un drapeau corse tendu bien haut sur la pelouse après la victoire des siens, et un envahissement de terrain + une bagarre en bonus.
Alors, aujourd’hui, les bouillants supporters bastiais, déjà responsables d’un beau tintouin à Reims il y a deux semaines, étaient tout bonnement interdits de déplacement. Ils ont donc raté un duel âpre entre deux équipes qui se haïssent depuis toujours, et qui ont proposé du jeu correct quand elles n’étaient pas en train de s’embrouiller, avec au final un succès 2-0 des Bastiais. Belle histoire malgré tout, cette série impressionnante toujours en cours : aucun Nice-Bastia ne s’est jamais conclu par un 0-0 dans l’histoire de la Première division.
Le GYM rythmique et sportif
Dans un stade aux rangs plus que clairsemés, même le peuple de Nice ayant visiblement décidé de faire autre chose ce soir, le GYM se lance dans sa série d’exercices sans attendre. En moins de deux, Plea récupère seul dans la surface un beau centre de Walter et force Leca à sortir une parade XXL. Le contre bastiais qui suit deux minutes plus tard aurait pu être aussi dangereux si Brandão, forcément, ne s’était pas loupé. Toujours est-il qu’après cinq minutes de jeu, le ton est déjà donné : la soirée sera chaude. Une intensité également flagrante dans les contacts avec une belle distribution de tampons, mais Antony Gautier est d’humeur à tenir son match, et ses coups de sifflet se montrent justes et pertinents.
Côté stratégie, Nice opte pour une utilisation massive des couloirs et se montre presque toujours dangereux, grâce à Pléa et Pereira, très en jambes. Chez les Bastiais, on subit et on tente de récupérer des ballons par-ci par-là pour souffler. Les Niçois obtiennent presque le but qu’ils méritent sur un corner à la 25e, mais la balance de la justice avait décidé d’attendre encore avant de pencher du bon côté, et la tête de Pléa vient taper la barre d’un Leca statufié. Réponse de Bastia, une grande opération « Chargeons Pléa » , et deux biscottes coup sur coup pour Mostefa et Modesto pour deux fautes sur l’attaquant niçois. En plus de ne rien faire de leurs rares attaques construites, les Bastiais nivellent le match par le bas, et les Niçois se montrent de moins en moins percutants. Résultat des courses, un 0-0 un peu triste au retour aux vestiaires.
Southern heat
Face au manque de réalisme de ses gars, Claude Puel décide de piocher des cartes du côté de ses remplaçants, et se dit qu’une entrée de Jean-Michaël Seri pourrait renforcer sa main. Exit Koziello qui, de toute manière, aurait déjà dû être au lit depuis longtemps. Mais les seules animations restent les sales coups distribués et les cartons jaunes qui s’ensuivent, dont un pour Cahuzac qui va pouvoir se plaindre de l’arbitrage contre les Corses. Jusqu’au degré de trop, celui qui fait déborder la casserole, et l’expulsion directe de Paul Baysse pour un tacle rugueux sur Ayité à l’heure de jeu. Un début de bagarre, quelques projectiles et une médiation d’Antony Gautier plus tard, Diallo envoie illico presto son coup franc dans la lucarne droite de Cardinale. Un bijou sur la pelouse, et du pugilat en tribunes, des Corses s’étant faufilés dans les travées du stade malgré l’interdiction.
Pas de quoi faire trembler Ayité qui aggrave la marque immédiatement d’une frappe croisée au ras du sol, après un cafouillage dans la surface niçoise. En plein dans le jus, les Aiglons font encore monter la tension d’un cran avec pour seul effet un déluge de fautes des deux côtés. Et n’en déplaise au public niçois, Leca s’offre son deuxième arrêt décisif du match, en reportant superbement un duel face à Valère Germain qui avait furieusement mené son contre. Au coup de sifflet final, Antony Gautier peut enfin rentrer chez lui, épuisé et à deux doigts de la luxation de l’épaule à force de distribuer des cartons. Et Leca, auteur d’un match de taulier, a cette fois eu la bonne idée d’éviter les références au GR20 et à Patrick Fiori pour montrer sa joie.
Résultats et classement de Ligue 1 Retrouvez tous les articles « Ligue 1 » iciPar Alexandre Doskov