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Bastia renverse Paris !

Par Charles Alf Lafon
4 minutes
Bastia renverse Paris !

Après avoir rapidement mené 2-0, les Parisiens ont craqué en quatre classiques : le penalty limite, la tête sur coup de pied arrêté, la frappe aussi improbable que superbe et le but en contre. Bastia, qui n'y croyait même pas, peut se réjouir de ce scénario incroyable.

BastiaPSG (42)

R. Boudebouz (31′), F. Modesto (44′), J. Palmieri (54′), J. Palmieri (88′) pour Bastia , Lucas (9′), A. Rabiot (20′) pour PSG.

Ce match devait être beaucoup de choses. Un échappatoire, aussi négligeable soit-il, après les évènements de cette semaine. Les débuts en championnat du « nouveau » management de Laurent Blanc, plus sévère, plus dur. Un nouvel élan pour Rabiot et Cabaye. Et à la fin, une prise de pouvoir du PSG sur le championnat de France, au moins en attendant le résultat de Lyon. Même Bastia, diminué par la CAN, voulait bien se laisser faire, se présentant en victime expiatoire dans un 5-3-2 béton sans attaquant de métier. Si côté parisien, les absents sont nombreux, entre Aurier à la CAN, les Italiens (Sirigu et Motta sur le flanc, Verratti sur le banc) et les punis (Cavani et Lavezzi), l’équipe a tout de même fière allure avec ce triangle national Cabaye-Rabiot-Matuidi. Tout avait commencé selon le plan, avec une passe décisive du premier, un but du second, un Paris serein. Et puis tout a basculé, et Paris a explosé.

Des sourires, de la rage

Au commencement, Furiani se tait, pour une minute de silence pleine d’émotion. Les supporters brandissent leurs écharpes, les journalistes des pancartes et leur carte de presse, Laurent Blanc baisse les yeux. Lucas prie, sans doute. Pourtant, il faut jouer, malgré tout. Un peu moins d’un an après son arrivée, Yohan, placé en sentinelle, rappelle pourquoi il était la priorité du coach. À la dixième minute, plein axe, de très loin, il met le ballon dans la course de Lucas, qui peut lober à l’entrée de la surface Areola, sorti un peu aux fraises. Une passe décisive, sa première depuis le 23 février, qui fait du bien au moral. Lucas, de son côté, confirme qu’il a franchi un cap face au but cette saison, même s’il gâche l’occasion suivante en préférant la frappe à la passe en retrait à Ibrahimović. Autre candidat au sourire, Adrien Rabiot. Ce sera un but pour lui, parfaitement servi par Pastore après une récupération de Matuidi dans les pieds bastiais. Heureux, tout le banc parisien se lève. Le PSG déroule, contrôle, maîtrise. Furiani se tait.

Sauf que tout n’est pas toujours aussi simple. Sur une action anodine, Van der Wiel touche légèrement la balle de l’épaule, et Freddy Fautrel indique le point de penalty. Impassible, Boudebouz se fait une joie de convertir l’offrande. Furiani se réveille, et Bastia commence à récupérer des ballons, au grand désarroi de Blanc. Les Parisiens, jusqu’alors blancs immaculés, sont obligés de se salir. Le PSG recule, souffre, balbutie. Et juste avant la pause, sur un corner, François Modesto égalise. Furiani exulte.

Bastia s’offre l’extase

L’opération « sourire » prend encore un peu plus de plomb dans l’aile, Cabaye demandant à sortir cinq minutes après être revenu sur le terrain, remplacé par Verratti. On passe même carrément à la soupe à la grimace, lorsque sur un corner concédé bêtement par Thiago Silva et mal dégagé, Julian Palmieri, le gaucher, claque une superbe reprise du droit qui finit en pleine lucarne. Un but superbe, extraordinaire. Furiani déborde. Même Ghislain Printant, le coach bastiais, ne semble pas vraiment y croire. Paris doit alors faire abstraction, oublier qu’il menait 2-0 avant d’encaisser trois buts du 19e de Ligue 1. Bastia fait bloc, défendant avec intensité, et Paris ne trouve pas la faille. Les ballons se font longs, imprécis, et la possession stérile. Alors Blanc doit changer son fusil d’épaule. Il choisit de sortir Matuidi pour Bahebeck. Mais décidément, la chance n’est pas du côté parisien, la reprise difficile de Thiago Silva sur un coup franc de Lucas trouvant la barre, la tête de ce dernier filant à quelques centimètres des cages. Paris pousse, sans trop se forcer, sans se révolter. Alors sur un contre à trois contre six, Palmieri réalise le doublé. Furiani est au bord de l’envahissement. Le match pourrait se finir comme cela, mais il reste encore quelques minutes, forcément tendues. Mais à la fin, Julian Palmieri peut pleurer, de joie, avant d’aller communier avec son public. Bastia n’est plus relégable.

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