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Bastia-Caen, il y a si longtemps…
Opposé à Caen en huitièmes de finale de Coupe de France, Bastia n'a plus affronté une équipe de Ligue 1 depuis bientôt deux ans. Et sa dernière confrontation face au Stade Malherbe remonte au 28 janvier 2017. Juste avant que le club normand ne pense éviter la descente aux enfers des Corses en lui achetant Alexander Djiku. Une éternité pour le Sporting.
Pour les uns, ce pourrait être un soir banal. Une soirée classique. Une rencontre comme les autres. Pour les autres, c’est tout le contraire : le moment sera assez intense, car malheureusement devenu exceptionnel. Si Caen, pensionnaire de Ligue 1, est désormais quasiment habitué à affronter des petits poucets au gré des compétitions nationales (il a par exemple éliminé l’ES Viry-Châtillon au tour précédent, ainsi que le SC Hazebrouckois, Canet-en-Roussillon FC et Sainte-Geneviève Sports lors des saisons écoulées ; des équipes évoluant en cinquième ou sixième divisions) et connaît plutôt bien l’étape des huitièmes de finale de Coupe de France pour l’avoir combattue en 2018 (victoire contre Metz aux tirs au but) ou en 2014 (défaite à Lille aux tirs au but), la situation est clairement différente pour Bastia.
Voilà en effet onze longues années que le Sporting n’est plus allé aussi loin dans le tournoi (revers 2-1 sur le terrain du Paris Saint-Germain en 2008). Pire : cela fait maintenant un an et neuf mois que les Corses n’ont plus affronté une équipe évoluant dans l’élite. Et pour un club comme celui-là, ce temps passé a ressemblé à une éternité. Car il faut bien comprendre que si la ville compte moins de 50 000 habitants, les fanions de l’entité sont restés bien ancrés sur les devantures de magasins ou suspendus en évidence dans les voitures. Dans le nord de l’Île de Beauté, le ballon a en effet toujours constitué le premier des hobbies – en plaçant la chasse, la pêche et la fabrique de charcuterie dans le domaine du professionnel.
Le Sporting à sa place… le temps d’une soirée
Alors oui, le Bastia-Caen prévu ce mardi soir représente un moment à part, une opportunité à croquer, une occasion à saisir pour une grande partie des habitants de Haute-Corse. Parce qu’il peut prolonger le début d’épopée du club (qui évolue en National 3, soit le plus petit niveau encore en course dans la compétition, faut-il le rappeler), parce qu’il faut prouver l’invincibilité des locaux à domicile (aucun revers depuis le 16 avril, soit une partie perdue contre Lyon… sur tapis vert !), parce qu’il fera plaisir aux nostalgiques, parce qu’il incarne une bataille qui devrait normalement se dérouler au moins toutes les deux semaines à Furiani. Parce que le Sporting s’y sent à sa place, tout simplement.
La dernière fois que les insulaires ont rencontré une team de Ligue 1, c’était le 20 mai 2017 sur la pelouse de Marseille. Juste avant d’être relégués dans les méandres du football amateur pour des raisons financières. Et la dernière fois qu’ils ont croisé le Stade Malherbe ? Quelques mois plus tôt, le 28 janvier de la même année. À l’époque, Allan Saint-Maximin portait le secteur offensif des Bastiais, Gilles Cioni était évidemment déjà là, Jean-Louis Leca n’était bien sûr toujours pas parti, Prince Oniangué n’était pas encore dans le camp d’en face (il était alors prêté par Wolverhampton ; actuellement pas encore totalement remis de blessure) où Yann Karamoh disputait sa première saison pro.
Djiku, le faux espoir
À l’époque aussi, un dénommé Alexander Djiku – aujourd’hui joueur du Stade Malherbe – occupait le flanc droit de l’arrière-garde corse devant les 9350 spectateurs présents au stade Armand-Cesari. Et ce, malgré l’impressionnante double fracture ouverte dont il avait été victime au bras gauche devant le même adversaire au mois d’août 2016 après avoir heurté un panneau publicitaire.
AIE – Bras cassé pour Djiku lors de #SMCSCB – score final: @SMCaen 2-0 @SCBastia – #AFP #PHOTO @afpfr @AFPSport pic.twitter.com/GjXCWqcCCm
— Charly Triballeau (@CTriballeau) 27 août 2016
S’il est titularisé ou entre en jeu face à son ex pour ce huitième de finale de Coupe de France, le Caennais a de bonnes chances d’être sincèrement applaudi. Outre sa bonne implication durant les cinq années qu’il a passées à défendre les couleurs de l’entité, celui qui a été formé au club a surtout failli permettre au Sporting de survivre (ou plutôt de repousser la date de l’enfer) en étant vendu 1,8 million d’euros (plus 0,2 de bonus). Une somme qui était censée boucler le budget corse et satisfaire les exigences de la Direction nationale du contrôle de gestion pour avoir le droit à la Ligue 2. Peine perdue. Depuis, les heures sont longues à Bastia pour les amateurs de foot. Mais les minutes passeront à l’inverse très vite ce mardi.
Par Florian Cadu, à Bastia