- France
- Ligue 1
- 4e journée
- Bordeaux /Bastia (1-1)
Bastia accroche Bordeaux
Après avoir mené à la marque, Bastia a sombré techniquement en seconde période. Mais au prix d'une solidarité efficace, les Corses ont réussi à faire douter le leader de Ligue 1 (1-1).
Bordeaux – Bastia : 1-1Buts : Rolan (78e) pour Bordeaux – Tallo (19e) pour Bastia.
« Je vais à Bordeaux pour gagner. Je sais qu’il y a la place. J’ai regardé les matchs qu’ils ont faits et, franchement, si on fait bien les choses sur ce match, on peut prendre un point ou trois points. » La citation est de Ryad Boudebouz. Et il faut reconnaître qu’il s’en est fallu de peu pour que la tournure prenne forme sur le terrain. Parce que c’est une équipe bien campée sur ses positions tactiques qui a posé problème(s) aux Girondins, sur leur pelouse. Un collectif aquitain encore une fois mené au score à la pause, comme face à Monaco et à Nice, mais qui a su refaire son retard, sans toutefois l’emporter. Malgré un pressing haut et de nombreuses velléités offensives…
Des absents et des jeunes
Leaders avec trois victoires en autant de matchs, les Girondins situaient d’emblée le contexte. Eux qui surfaient sur l’effet Sagnol, sur l’adhésion au discours de leur jeune coach, et sur l’efficacité sur le terrain. En face, les Corses, neuvièmes (4 points), avec une victoire, un nul et une défaite, sont aussi drivés par un jeune et nouveau coach, Claude Makelele. Eux qui avaient, par la voix de Ryad Boudebouz notamment, annoncé subodorer le bon coup, sur les bords de la Garonne… Au coup d’envoi : huit blessés (Jussiê, Poko, Contento, Saivet, Traoré, Ilori, Plašil et Pellenard), et un suspendu (Cheick Diabaté) d’un côté. De l’autre, trois absents de marque : Djibril Cissé et Cahuzac (blessés), puis Brandão, parti en stage de perfectionnement chez Marco Materazzi. Bref, par la force des choses, il y avait des jeunes sur la feuille de match. Surtout chez les locaux, avec onze éléments formés au club et quelques éléments prometteurs dans l’autre camp…
Pressing et mur bastiais
Et d’entrée, ça bombardait bien. Dans l’intensité s’entend. Du Bordeaux millésimé 2014-2015 : de l’abnégation, du rythme, de l’envie et une progression rapide vers l’avant. De la maîtrise technique dans le jeu aussi. Mais du déchet technique dans le dernier geste également. Et déjà comme d’habitude. Paradoxal pour une formation de tête… Mais plus présents dans l’entrejeu, plus prompts au pressing et dans les duels, les Marine et Blanc tentaient d’imposer leur patte, avec une bonne couche de pression sur l’arrière-garde visiteuse. Problème : en face, c’était un mur. Et pas très enclin à vouloir se fissurer, celui-là. Ce ne sont pas les tentatives de Diego Rolan (15e) ou du « traître-frangin » Wahbi Khazri (23e et 40e), qui vont changer la donne. Car les insulaires étaient venus pour jouer leur partition : résister et contrer. À l’image d’Alphonse Areola, dernier rempart et premier relanceur, ou de Floyd Ayité ( « traître-frangin » dans l’autre sens). Son tir cadré filait le frisson assez rapidement (6e). Mais c’est Junior Tallo qui faisait basculer les pronostics. Sa frappe, suite à une remise de la tête de l’ancien Bordelais, crucifiait au sol Cédric Carrasso (19e). Et là, c’était plus vraiment pareil… Makelele souriait, Sagnol maugréait, pendant que les siens échouaient toujours…
Bastia recule, Rolan avance
Une deuxième période lancée sur les mêmes bases. Toujours en 4-4-2 pour Bordeaux, mais avec Younès Kaabouni à la place de Julien Faubert, et Faubert à celle de Maxime Poundjé. Chez les « Blancs » , pas de changement, ni au poste, ni dans le 4-2-3-1. Après tout, quand on mène… Pourtant, le bloc bastiais reculait encore sous les assauts de Mariano et consorts, mais tenait bon à l’opposé. En fait, la partie se résumait à une attaque-défense de séance d’entraînement, avec comme artificiers principaux, le Brésilien (61e) et Khazri (59e). Passée l’heure de jeu : zéro occase dans le deuxième acte pour les partenaires d’un Guillaume Gillet très actif au milieu. Les quarante-huit supporters bastiais assis dans le parcage réservé s’en foutaient. Normal. Mais les Méditerranéens se réveillaient, et Floyd Ayté, en dribblant Carrasso, voyait son tir puissant finir au fond. Mais Nicolas Pallois, au moyen d’une main vicieuse, détournait sur la barre (75e). Tournant du match ? Possible, puisque trois minutes après, Mariano, d’un centre court, offrait à Rolan l’opportunité d’égaliser. Un enchaînement poitrine-volée plus tard, et c’était dans les filets (78e). Et trois buts au classement pour l’Uruguayen. Voilà. Sanction immédiate. Encore deux volées d’Enzo Crivelli (89e et 90e) et un tir de Nicolas Maurice-Belay (90e) dangereux, puis plus rien. Fin du spectacle.
Pour leur deuxième sortie à domicile, les Girondins, malgré une évidente vigueur offensive, concédaient le match nul face à une formation bastiaise solide sur ses appuis. Pour leur deuxième à l’extérieur, les gars du Sporting assuraient le coup. Finalement, avant la trêve internationale, les deux clans s’en sortent bien.
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas