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Barton, l’art du rebond

Par Florian Cadu
4 minutes
Barton, l’art du rebond

Alors qu’on le pensait terminé après son passage raté aux Glasgow Rangers, Joey Barton a finalement réalisé un retour fracassant en Premier League ce week-end, donnant la victoire à Burnley en cinq minutes. Pas étonnant : durant toute sa carrière, l’Anglais a toujours su se sortir des impasses.

Il n’aura donc fallu que cinq petites minutes pour qu’il se remette les supporters dans la poche. D’un subtil coup franc tiré à la 78e minute, Joey Barton a inscrit le seul but du match face à Southampton et a donné les trois points à Burnley, quelques poignées de secondes après son entrée en jeu. Burnley qu’il avait quitté cet été, malgré 38 rencontres disputées dans un Championship gagné avec quatre points d’avance. Burnley qui avait donc laissé son milieu de terrain partir pour les Glasgow Rangers de manière assez surprenante, tant on sait l’amour que le joueur porte au football anglais.

« Welcome Home, Joey Barton ! » , ont donc crié les fans présents au stade de Turf Moor. Ces mêmes fans qui avaient mal pris d’être comparés à des paysans par l’Anglais sur Twitter des mois auparavant, et qui avaient finalement assez bien digéré le départ du mauvais garçon. Malheureusement pour ce dernier, l’histoire écossaise s’est achevée par un échec. « Signer dans ce club était une véritable opportunité que je ne pouvais pas laisser passer. C’est un très bon club. Si c’était à refaire je signerais à nouveau dans ce club.(…)Je suis quand même très déçu, aucun joueur ne veut partir d’un club en ayant joué seulement huit matchs » , a-t-il tenu à signaler à propos des Rangers sur BBC Radio 5 live le mois dernier, avant d’expliquer pourquoi rien ne s’était passé comme prévu : « Quand tu t’appelles Joey Barton et que tu ne joues pas assez bien pour les supporters, tu es très rapidement sujet aux critiques. Le problème est qu’ils attendaient de moi que je sois leur Messi ou leur Neymar, ce que je ne suis pas. » Voilà pour les justifications.

Des sorties de secours jamais fermées

Reste que si le bad boy se montre toujours aussi serein et sûr de lui, c’est qu’il sait parfaitement comment rebondir et quel nouveau point de chute il doit viser. Avant le retour à Burnley, il y eut bien d’autres épisodes révélant les capacités du bonhomme à renaître de ses cendres, malgré des choix pas toujours compréhensibles au premier coup d’œil. En 2007, alors qu’il est titulaire indiscutable avec Manchester City et qu’il vient de terminer la saison à la quatorzième place de Premier League, Joey doit foutre le camp de son club formateur après cinq longues années d’amour. L’impulsif Britannique vient en effet de frapper Ousmane Dabo à l’entraînement, lui abîmant spectaculairement le visage. Direction Newcastle donc, treizième du championnat.

Chez les Magpies, Barton galère un peu au début en raison d’une embêtante blessure au pied, puis se paye une place de choix dans l’équipe. Essentiel dans l’entrejeu en 2010-2011, il termine à une honorable douzième place. Surtout, le lien qu’il a tissé avec le public de Saint James’ Park est fort. Intense même. Pourtant, le Toon opte pour une nouvelle aventure en rejoignant les Queens Park Rangers, un promu. Là aussi, Joey s’impose naturellement – il ne manque que deux rencontres de championnat –, et devient même capitaine dès son arrivée. Sauf que son caractère violent le rattrape lors de la dernière journée, où il pète littéralement un plomb face à City, agressant tour à tour Carlos Tévez et Sergio Agüero.

Encore une fois, le natif d’Huyton semble se trouver dans une impasse, la Fédération anglaise le sanctionnant de douze matchs de suspension et les QPR ne lui faisant plus franchement confiance. Pas de problème : Joey tente l’option marseillaise. Une parenthèse française qui le remet dans le bain et lui permet de retourner en Angleterre quelques mois plus tard, où QPR, redescendu en deuxième division, oublie vite ses frasques du passé pour s’appuyer sur son état d’esprit de guerrier et ses qualités de leadership. S’ensuit une saison de plus dans l’élite avec les Hoops, un titre de Championship avec Burnley, puis cette expérience ratée à Glasgow, où il se prend la tête avec Andy Halliday à l’entraînement et sombre dans une regrettable histoire de paris truqués. Le club résilie son contrat ? Et alors ? Joey Barton n’est jamais plus fort que lorsqu’il doit sortir du tunnel. Même à trente-quatre ans. Claude Puel vient de l’apprendre à ses dépens.

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