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Bartomeu au Barça, moins qu’un club

Par Antoine Donnarieix
5 minutes
Bartomeu au Barça, moins qu’un club

Dans la soirée de mardi, les médias espagnols ont annoncé la nouvelle que l’immense majorité des socios du FC Barcelone attendaient : Josep Bartomeu a présenté sa démission de la présidence d’un club qu’il dirigeait depuis plus de six ans. La fin d’un très, très long calvaire pour le Barça.

Personnage de la Commedia dell’arte parfois utilisé sous la forme d’une marionnette, Polichinelle s’adresse à ses interlocuteurs sous le prisme du mensonge et de la cruauté. De son côté, Josep Maria Bartomeu ne s’est jamais lancé dans la pratique de l’art dramatique, mais ce rôle lui irait probablement à merveille. Lundi soir, le président du Barça semblait catégorique face aux médias à sa sortie du conseil d’administration en compagnie du porte-parole du club, Josep Vives. À la question de savoir s’il pensait à une éventuelle démission après tout ce qu’il s’était passé jusqu’à présent, Bartomeu l’affirme : « Je n’ai jamais pensé une seule fois à la démission. Avec l’équipe en place et l’entraîneur, nous sommes en train de construire un bon projet. Nous avons un match important en Ligue des champions, l’envie et la motivation sont là. Je crois que nous allons remporter plus d’un titre cette saison. » Seulement voilà : depuis hier soir, Bartomeu n’est plus le président du Barça. Mieux encore : l’intéressé a présenté sa démission, comme si le mensonge et la cruauté s’étaient retournés contre cette simple marionnette.

Chute libre

Six ans et neuf mois après son arrivée au poste suprême, il est enfin temps de lâcher prise. Aussi tenace que borné, Bartomeu s’est résigné à partir de la même manière que son prédécesseur Sandro Rosell, impliqué dans des irrégularités financières liées au transfert de Neymar. Mais dans les faits, Bartomeu compte bien trop de casseroles durant son mandat initié le 23 janvier 2014 pour partir le vent en poupe. Pourtant, les premières impressions sont rayonnantes : le chef d’entreprise apparaît comblé au moment de profiter de l’association explosive entre Leo Messi, Neymar et Luis Suárez, ponctuée par un triplé C1-Liga-Coupe du Roi dès la première année. La suite ? Une lente régression à l’image d’un effectif exceptionnel, mais évaporé au fur et à mesure du temps, sans connaître de renouvellement qualitatif. Xavi en 2015, Dani Alves en 2016, Neymar en 2017, Iniesta en 2018… Autant de stars qui n’obtiennent toujours pas de successeurs dignes de ce nom à l’heure actuelle. En parallèle, les résultats sportifs globaux sont en baisse. Si le Barça garde une souveraineté régulière à l’échelle nationale, les Culés peinent à régner en Ligue des champions au fil des ans : sorti en quarts par la Juve en 2017 (0-3, 0-0), en quarts par l’AS Rome en 2018 (4-1, 0-3), puis en demies par Liverpool en 2019 (3-0, 0-4), il semblait improbable de voir le Barça de Messi être éliminé de pire manière qu’à Anfield Road.

Erreur. La saison dernière, le Barça s’est non seulement fait humilier 8-2 par le Bayern Munich à Lisbonne, mais le club subit aussi une saison blanche, la première depuis 2013. Mis face à ses responsabilités, Bartomeu subit la vindicte populaire et celle des cadres du vestiaire blaugrana, entrés en conflit direct avec leur patron qu’ils jugent à la fois incompétent pour le développement du club et néfaste au moment d’utiliser l’argent des socios pour espionner via les réseaux sociaux ou critiquer les avis discordant à sa politique. La cerise sur le gâteau de cette déchéance ? Au mois d’août, Messi souhaitait carrément mettre les voiles. La décision de La Pulga engendre une hystérie monumentale chez les supporters. Si certains d’entre eux forcent l’entrée du Camp Nou pour matérialiser leur mécontentement envers Bartomeu, d’autres optent pour la voie légale, à savoir la collecte des signatures de 15% des sociosen droit de voter pour valider une motion de censure à l’encontre du président du Barça. Le 7 octobre, le quotidien Sport annonce la réunion des 16521 signataires nécessaires, obligeant l’organisation d’un référendum dans les vingt jours suivant la validation. Si les deux tiers des voix sont formulés à l’encontre du président, des élections anticipées peuvent s’organiser.

Se raccrocher au néant

Vingt jours plus tard, l’entêtement de Bartomeu à diriger le navire barcelonais est enfin devenu caduc. En coulisses, l’homme a même basculé dans le ridicule en amorçant une ultime tentative d’annulation du référendum, en vain. Comme Louis XVI avait déserté Versailles, Bartomeu s’enfuit du FC Barcelone par la petite porte, laisse Carles Tusquets gérer l’intérim et évite de justesse l’affront de devenir le premier président expulsé par ses membres dans toute l’histoire du club débutée en 1899. « Je vous communique ma démission et celle de l’actuel conseil d’administration, témoigne Bartomeu dans un long communiqué. Ce que nous avons vécu ces derniers mois dépasse les limites. Je me suis senti insulté et menacé. » Cela dit, l’homme d’affaires n’est pas parti sans une dernière farandole d’hérésies. Inciter Messi à s’expliquer face caméra au risque de salir l’image du club et du plus grand joueur de son histoire ? Mission accomplie. Casser la dernière année de contrat de Suárez et le laisser s’engager libre chez un concurrent direct ? Mission accomplie. Annoncer des pertes nettes de 100 millions d’euros depuis le début d’année 2020 ? Mission accomplie. Offrir un contrat à Gerard Piqué, 34 ans en février prochain, jusque juin 2024 ? Mission accomplie. Perdre un Clásico contre le Real Madrid au Camp Nou juste avant d’annoncer sa démission ? Mission accomplie. Avoir approuvé la participation à la Super Ligue européenne lors de ses dernières heures à la présidence ? Mission accomplie. À n’en pas douter, Josep Bartomeu a coché toutes les cases nécessaires pour être perçu comme le pire président possible depuis la création du FC Barcelone. Et désormais, tout cela n’est plus un secret de Polichinelle.

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Par Antoine Donnarieix

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