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Barry : « Si c’est trop chelou, je rentre »
Formé à l'OM, accompli à Lorient mais défait à Sedan, Rahmane Barry va tenter de rebondir en... Thaïlande. Au Bangkok United. En D2. A 24 ans.
Comment on se retrouve en D2 en Thaïlande ?
Je vais être honnête, je n’avais pas trop le choix. Je n’avais aucune autre proposition concrète. Mon agent, Alexandre Mouelhi, se démène depuis deux ans pour me trouver quelque chose et, là, il m’a proposé la Thaïlande. Je me suis dit : pourquoi pas ?
T’as du quand même pas mal hésiter, non ?
Beaucoup, même ! Je me suis posé plein de questions. Je ne savais pas trop dans quoi j’allais m’embarquer. C’est surtout par rapport à ma famille que je me suis posé des questions. J’ai ma femme et ma petite et je veux qu’elles se sentent bien. Après, il y a aussi un aspect financier. Ça paye pas mal…
Il vaut quoi ce club, Bangkok United ?
Les installations, ça va. Dans le jeu, c’est clair que c’est beaucoup moins élevé qu’en France. C’est technique, ça joue quand même au ballon.
Et ça parle français au club ?
Quand j’y suis allé, il y avait un autre joueur français, Romain Gasmi. Sinon, ça parle un peu anglais, aussi. Et ça va, en anglais, je me démerde.
Tu connaissais déjà un peu le pays ?
Pas du tout. Jusqu’à cette semaine où j’y suis allé pour visiter le club et ses installations, je n’avais jamais mis un pied là-bas. Mais j’en avais parlé avec certains de mes potes qui étaient allés là-bas en vacances et j’ai recueilli pas mal d’infos sur le pays.
Et tu as trouvé ça comment quand tu y es allé ?
J’ai trouvé qu’il faisait chaud, très chaud. Et que, ça n’a rien à voir avec le foot, mais qu’il y avait beaucoup d’embouteillages.
Tu as déjà entendu parler des Ladyboys ?
(rires) Oui, oui, j’ai vu un reportage à la télé là-dessus, il n’y a pas longtemps. Après, je t’avoue, je m’en fous moi des Ladyboys. J’y vais en famille…
Comment est-il possible qu’un mec de 24 ans formé à l’OM, passé par Lorient soit tombé si… loin ?
J’avais une touche avec le Paris FC et avec Vannes mais ça tardait, je n’avais pas de réponse. Beauvais où j’étais la saison dernière s’était montré intéressé un moment aussi… En France, si tu sors du circuit pendant un an, c’est mort. Alors quand la proposition du Bangkok United est venue, je me suis lancé. Ça doit faire quatre ans que je n’ai pas fait une bonne préparation. J’ai eu aussi pas mal de blessures et ça m’a beaucoup freiné.
C’est quoi l’objectif en allant là-bas ?
De faire une bonne préparation pour revenir dans six mois en Europe au mercato. Je veux revenir bien. Et si j’ai l’occasion de marquer des buts, je ne m’en priverais pas.
Tu es quand même international sénégalais. Tu y penses toujours à la sélection ?
Des fois, j’y pense… J’ai été ralenti par les blessures au moment où les choses se passaient bien. Je me dis que si je suis bien préparé physiquement ça viendra tout seul. Pour le moment, je pense surtout à ça.
Bangkok, ça va te changer de Sedan où tu es passé aussi…
J’espère ! Si c’est pire, je prendrais l’avion avec ma femme et ma fille et on rentera. Si c’est trop chelou, on rentre. Je ne vais pas me prendre la tête à 12 000km de chez moi.
Tu as l’air de regretter ton passage dans les Ardennes…
Ca me reste en travers de la gorge… Il me restait encore pas mal d’années de contrat avec Marseille à l’époque mais j’ai écouté un agent qui était pote avec le directeur sportif de Sedan. Et ça a été le début des problèmes. Le seul regret que j’ai, c’est d’être allé là-bas…
Propos recueillis par Nicolas Vilas
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