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Barrages, ô désespoir
Par deux fois, le RC Lens est allé en prolongation. Et par deux fois, il a fini par s’imposer dans la douleur. D’abord face au Paris FC, puis contre Troyes. À l'extérieur, à chaque fois. Le moment est désormais venu pour les hommes de Philippe Montanier de se frotter à Dijon, là encore à deux reprises, pour effacer quatre ans de purgatoire. Mais en dépit de la forme du moment, la mission des Sang et Or n’aura rien d’une partie de plaisir.
C’était la vraie grosse question de cette dernière journée : Antoine Kombouaré allait-il devenir le seul entraîneur impliqué dans la descente de deux clubs cette saison, après avoir été limogé de l’En Avant de Guingamp en novembre dernier ? Au moment de recevoir Toulouse, l’homme n’avait pas son destin entre les mains. Il fallait impérativement ne pas perdre, tout en espérant une défaite caennaise dans le même temps face à Bordeaux.
Un scénario qui enverrait Malherbe dans l’antichambre, et le DFCO en barrages. Un scénario qui s’est finalement produit, et qui offre un bon bol d’air frais au Kanak. Mais pour quelques jours, seulement. Car le déplacement qui attend ses garçons au RC Lens sera bien plus qu’une simple formalité.
Jamais fatigué
En effet, les Sang et Or sont parvenus à déjouer tous les pronostics. Et ce, seulement un an après la mise en place du système des play-off. Sortis de la zone de la montée à trois journées du terme, les Nordistes ont terminé leur saison régulière par trois victoires. De quoi leur permettre d’arracher le dernier ticket pour la course à la montée. Mais dans le meilleur des cas, cela implique deux matchs à l’extérieur en tout juste 72 heures. Pas facile, lorsque l’on a fini en surrégime. Et si comparaison n’est pas raison, force est de constater que la saison dernière, les équipes locales ont à chaque fois réussi à prendre l’avantage sur leur adversaire obligé de se déplacer, offrant aux barrages la configuration classique du troisième de Ligue 2 qui affronte le 18e de Ligue 1… Avant de perdre.
Mais Lens a trop longtemps patienté, dans l’antichambre. Quatre saisons, très exactement. Il était donc temps que cela cesse. Et c’est portés par leur public lunaire, capable de se pointer au stade Charléty à 10 000 un mardi soir avant de réitérer la performance trois jours plus tard à Troyes et à 3500 (faute de davantage de places disponibles en parcage), que les Sang et Or ont déjoué tous les pronostics. Aux forceps, certes, mais quand même. Car en s’imposant deux fois à l’issue de la prolongation (dont une fois aux penaltys face au PFC), le tout en marquant très tôt et en premier, le RC Lens a envoyé un signal très clair à son adversaire encore inconnu au moment où Simon Banza entrouvrait la porte de l’élite sur la pelouse du Stade de l’Aube.
Forcément spécial
Le 30 mai prochain, à 21 heures, Philippe Montanier aurait pu accueillir son ex chez lui, à Bollaert, pour des retrouvailles. Des retrouvailles pas forcément réjouissantes au vu de la tournure qu’a prise sa romance avec Malherbe dont il a gardé les perches pendant six saisons, mais qui a échoué à s’y imposer en tant que directeur général en l’an 2000. Coup de bol pour le Normand : ces retrouvailles peu désirées, c’est Antoine Kombouaré qui va se les farcir. L’entraîneur dijonnais a en effet officié à Lens pendant trois saisons de montagnes russes, au cours desquelles il a été promu dans l’élite puis relégué avant de caler au cœur du purgatoire. Un sale boulot que Philippe Montanier aimerait bien terminer, une bonne fois pour toutes.
Et au moment de la manche aller, force est de constater que les armes en présence sont plutôt équilibrées. Côté Dijon, Amalfitano et Tavares seront absents. Côté Lens, Jean-Louis Leca purgera une suspension après son coup de sang contre Troyes. Des deux côtés, on arrive doucement, mais sûrement à bout de souffle, et la quasi-semaine complète de repos sera plus que bienvenue pour recharger les batteries et se concentrer sur le seul objectif commun aux deux équipes : ne pas voir la Ligue 2 la saison prochaine. Peut-être assistera-t-on enfin à un barrage âprement disputé, et rempli de suspense. Cela remettrait une pièce dans la machine pour leur maintien à long terme.
Par Julien Duez