- Ligue 1
- Barrage
- Metz-Saint-Étienne (2-2, a.p.)
Saint-Étienne force Metz à reprendre l’ascenseur
C’est fait : le peuple vert retrouve l’élite. Une récompense décrochée au bout d’un tunnel de play-off et un barrage prolongé d’une demi-heure, alors que le FC Metz avait refait son retard lors des 90 premières minutes, le tout en évoluant à dix depuis la 6e minute.
FC Metz 2-2 (AP) Saint-Étienne
Buts : Camara (17e), Mikautadze (25e, SP) pour les Grenats // Pétrot (35e) et Wadji (117e) pour les Verts
Expulsion : Diallo (6e)
La dernière explosion sera et restera verte. Au bout du bout de la prolongation, après avoir répété les assauts sur une défense messine arc-boutée, l’AS Saint-Étienne a tamponné son ticket pour la Ligue 1, sur une dernière banderille tirée par Ibrahima Wadji, qui a attendu le bon soir pour inscrire son premier but de la saison. Un résultat mérité, tant la cohérence était sienne, alors que le FC Metz n’a fait qu’évoluer avec l’énergie du désespoir. Ainsi s’achève (vraisemblablement) le mandat du coach Bölöni, ainsi que devrait finir le règne du roi Georges Mikautadze, et que se termine le travail décousu de Pierre Dréossi, le directeur sportif ayant annoncé avant même le match son départ pour Lens. Les regrets n’ont pas lieu d’être pour le promu de l’an dernier : il y avait toute une fin de saison pour repousser le destin de l’ascenseur.
Ça passe à 10 ?
Tout avait commencé de la pire des manières pour les locaux. Papa Amadou Diallo, pris dans l’engagement mis par ses coéquipiers en début de match, harponne Dennis Appiah. En plus de devoir composer avec son but de retard, Metz est condamné à jouer la quasi-totalité de la rencontre à dix. Rédhibitoire ? Pas quand Saint-Symphorien gronde comme ça, pas quand le titulaire surprise Didier Lamkel Zé se montre aussi indomptable, pas quand Lamine Camara est dans un bon jour. Le jeune Sénégalais est tranchant à la récupération, enchaîne les contres favorables, touche Georges Mikautadze qui trouve le décalage vers Koffi Kouao. Le centre du latéral ivoirien traverse toute la surface jusqu’à Matthieu Udol, qui remet devant le but. Qui est là ? Lamine Camara, pour remettre les compteurs à zéro dans l’hystérie générale (1-0, 17e). Metz prolonge son temps fort quand Mikautadze dépoussière Appiah, contourne Irvin Cardona et attend patiemment le contact dans la surface : penalty que le Géorgien prendra un malin plaisir à transformer en s’aidant du poteau (2-0, 25e). Dans l’euphorie, le capitaine Udol s’offre même une frappe étrange qui flirte avec la lucarne opposée.
L’AS Saint-Étienne, si joueuse et consciente de ses forces au match aller, est méconnaissable. Cependant, après avoir encaissé les coups, les Foréziens profitent enfin de leur supériorité numérique. Sur un corner de Dylan Chambost, Cardona s’élève – comme souvent – plus haut que tout le monde. La déviation profite à Léo Pétrot, seul avec son chignon au second poteau pour fusiller Alexandre Oukidja (2-1, 35e). Tout est à faire et à refaire, même si on passera le bras de Kouao qui aurait pu valoir un penalty pour les Stéphanois.
La cité a fini par craquer
Dans le second acte, à mesure que le trouillomètre grimpe, le tableau devient de plus en plus fouillis. Quelques fulgurances de Mikautadze, des centres ciselés de Cardona, mais ça tient des deux côtés. Déjà délétère au niveau du parcage stéphanois, l’ambiance devient irrespirable quand Yvann Maçon pousse le ballon dans le but vide (65e). Le latéral était le mieux placé pour suivre le duel remporté pour Oukidja devant Ibrahim Sissoko mais, dans sa célébration derrière les barrières, il se prend quelques gobelets de bière en pleine fratz et s’empoigne avec un stadier. Les remplaçants stéphanois viennent à la rescousse alors que M. Brisard veut revoir les images : au début de l’action Sissoko aurait fait obstruction sur Udol… Bien plus clément que le temps de ces derniers jours. Le FC Metz tire la langue, vit replié comme il l’a si souvent fait en Ligue 1, mais la pression verte ne suffira pas à éviter la prolongation.
Un bonus qui, inauguré par les frappes de Tardieu et Mbuku, aurait pu basculer sur une madjer de Kevin Van Den Kerkhof côté messin, ou sur cette tête de Wadji côté stéph’. Le retour d’Appiah devant Arthur Atta vaut aussi son pesant de cacahuète, tout comme les innombrables contres grenats pour sauver les meubles. Difficile d’expliquer comment le fort lorrain a tenu jusque-là, mais Wadji a fini par trouver la clé, servi par Mbuku au point de penalty (2-2, 117e). Saint-Étienne peut exulter : les Verts sont de retour en Ligue 1, deux ans après l’avoir quittée. Pas besoin d’indiquer le chemin inverse à Metz, il le connaît déjà trop bien.
FC Metz (4-2-3-1) : Oukidja – Kouao (Colin, 84e), Traoré (Candé, 70e), S. Sané, Udol – N’Doram (I. Sané, 118e), Camara (Jean-Jacques, 90e+2) – Jallow (Atta, 46e), Lamkel Zé (Van Den Kerkhof , 70e), Diallo – Mikautadze. Entraîneur : László Bölöni.
AS Saint-Étienne (4-3-3) : Larsonneur – Appiah, Batubinsika, Nadé, Pétrot (Maçon, 57e) – Tardieu (Fomba, 97e), Moueffek (Monconduit, 57e), Chambost – Cardona (Bentayg, 102e), Sissoko (Wadji, 102e), Cafaro (Mbuku, 79e). Entraîneur : Olivier Dall’Oglio.
Par Mathieu Rollinger, au stade Saint-Symphorien