- Ligue des champions
- 5e journée
- Spartak Moscou/Barcelone (0-3)
Barcelone n’a pas pris froid
Sûr défensivement, et bien inspiré devant, le FC Barcelone n’a fait qu’une bouchée d’un faiblard Spartak Moscou en première mi-temps (3-0). Le temps pour les Blaugrana d’assurer leur qualification, et à Messi d’égaler un certain Ruud van Nistelrooy.
Spartak Moscou – FC Barcelone : 0-3Buts : Alves (16e) et Messi (27e, 39e) pour le Barça.
Unai Emery avait prévenu : « Nous devons faire comme le Celtic. » Le Basque avait sans doute raison, mais son Spartak s’est raté. Et dans les grandes largeurs. Mangés par un Barça bien au-dessus, ses ouailles ont sombré et par là même officialisé leur élimination. Tout le contraire d’un Barça qui a composté son ticket pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions lors de la seule première mi-temps. Le tout grâce à une défense qui ressemble enfin à quelque chose et qui lui a permis de dérouler son sempiternel toque. Surtout, il aura vu Lionel Messi écrire un peu plus l’histoire de la coupe aux grandes oreilles. Son énième doublé, synonyme de 54 et 55e buts dans la compétition, lui permet d’égaler le vice-meilleur buteur actuel, un certain Ruud van Nistelrooy. Accessoirement, il n’est plus qu’à cinq longueurs des 85 buts de Muller. Vous avez dit suspens pour le Ballon d’or ?
Messi comme Van Nistelrooy
Après des semaines à bricoler une défense faite de bric et de broc, Tito Vilanova peut enfin en aligner une digne de ce nom. Avec une charnière Piqué-Mascherano et une paire de latéral Jordi Alba-Dani Alves, le Barça se veut plus serein. Alors forcément, quand l’arrière-garde va, tout va. Surtout que le milieu de terrain composé d’Iniesta, Fàbregas, Xavi et Busquets – enfin de retour après sa suspension – a de quoi faire peur à son homologue moscovite. Il ne faut pas plus de douze petites minutes aux joueurs barcelonais pour s’habituer aux deux petits degrés Celsius au-dessus du thermos. Le temps pour Pedro d’allumer la première mèche. Partie remise puisque dans la foulée, Dani Alves catapulte dans le petit filet un ballon mal dégagé par la défense russe. Le début du calvaire pour le Spartak. Car après une mise en jambe au petit trot, Lionel Messi décide enfin de se réchauffer. Tout d’abord suite à un ballon encore une fois mal repoussé, la Pulga officialise le break. Puis sur une offrande en profondeur de Pedro, il feinte le pauvre Dikan qui n’a plus qu’à assister au doublé argentin. Et comme chaque réalisation de Messi est synonyme de nouveau record, c’est celui de Ruud van Nistelrooy qui est dépoussiéré. Entre-temps, les Russes auront bien essayé, par le biais de Kombarov et Emenike, de tromper Víctor Valdés. Rien n’y fait, ce Barça est bien au-dessus.
Fàbregas-Piqué, les bonnes nouvelles
Le deuxième acte reprend sur le même tempo. Un tempo qui est donné à merveille par la triplette Iniesta-Xavi-Fàbregas. Longtemps critiqué en début de saison, l’ancien Gunner retrouve tout son rayonnement londonien dans l’entrejeu barcelonais. Juste dans ses choix, remuant dans ses changements de rythme, il est même à deux doigts de faire trembler les cages moscovites sur une merveille de une-deux avec Iniesta. Rayon bonne nouvelle toujours, Tito pourra également se réjouir de la bonne forme affichée par Piqué. Son absence des terrains avait semé la zizanie dans les plans barcelonais, son retour lève une bonne partie de ce brouillard. Bref, une litanie de réjouissances qui en ferait presque oublier qu’il reste un match. Pas vraiment à fond, les Catalans se réduisent à une bonne gestion entrecoupée de quelques piqures de rappel. Ce sera le cas à un petit quart d’heure de la fin lorsque Messi, sur un numéro de soliste, envoie un caviar à Iniesta qui ne peut reprendre. Puis dans les dix dernières minutes, lorsque ce même Messi élimine Dikan, mais ne voit pas revenir dans son dos le défenseur du Spartak. Pas grave, l’Argentin fait juste durer le plaisir avant d’écrire un nouveau record. Le Barça, lui, est officiellement en huitième de finale.
Par Robin Delorme