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Barcelone, le gâchis monotone
Défait par Valence en finale de Coupe du Roi, Barcelone termine sa saison sur une sale impression qu'il achève tout de même dans la peau du champion de Liga. Mais ses ratés dans les autres compétitions, alors qu'il était bien placé, laissent un goût amer.
« Regretter ce que l’on n’a pas, c’est gâcher ce que l’on a. » Selon Ken Keyes et sa citation plutôt censée, Barcelone ne devrait pas perdre son temps et son énergie à se faire des tas de reproches à l’heure de partir en vacances. Mieux : les Catalans seraient bien inspirés de se féliciter de leur titre de champion d’Espagne, et Lionel Messi de son incroyable sixième Soulier d’or (un record). Mais ça, ce sera peut-être pour plus tard.
Pour plus tard, car il est beaucoup trop tôt pour oublier la déception du soir. Défaits 2-1 en finale de Coupe du Roi en raison d’erreurs défensives intelligemment exploitées par un Valence dominé, mais ultra réaliste, les Blaugrana ont lâché un titre qu’ils possédaient depuis quatre longues années et qu’ils avaient largement les moyens de conserver. Alors, logique de broyer du noir en ce week-end de fin de saison.
De (très) bons résultats, mais…
Surtout que même en ayant la bonne idée de prendre du recul, Barcelone pourrait l’avoir encore plus mauvaise. Ses supporters, en tout cas, ne vont pas célébrer l’exercice 2018-2019 comme ils l’avaient rêvé. Certes, leur équipe a roulé sur le championnat et sur ses rivaux madrilènes. Onze points d’avance sur le dauphin de l’Atlético, ce n’est pas rien. Reste qu’une véritable impression de lose se dégage de ces dernières semaines. Car il faut le dire : même en jouant moins bien que par le passé, les Catalans auraient pu faire beaucoup mieux que brandir un seul trophée.
Paradoxalement, les résultats bruts des Blaugrana s’avèrent très bons. Une première place en Liga, trois victoires et aucune défaite sur l’ennemi du Real en quatre confrontations, une finale en coupe nationale, une demi-finale de Ligue des champions… C’est clair, le bilan comptable est positif. Et c’est précisément pour ça que les habitués du Camp Nou se bouffent actuellement les ongles jusqu’au sang.
Deux matchs pour enlaidir une saison
Car franchement, à quoi bon proposer de si bons parcours si c’est pour les achever de manière si laide ? Un peu comme si la mauvaise cerise posée sur le gâteau empoisonnait la pâtisserie entière au lieu de la sublimer, le Barça a pourri tout le bon taf réalisé durant des mois en l’espace de quelques heures. En 90 minutes sur le terrain de Liverpool, d’abord, où il s’est laissé renverser et a craché sur une avance de trois buts pour subir une élimination aussi moche pour ses yeux qu’humiliante pour ses bourses.
En 90 minutes supplémentaires à Séville sur la pelouse de Benito-Villamarín, ensuite, où il a frappé à 26 reprises (contre neuf tirs de la part de Valence) et cadré six fois (contre quatre pour les Chés) pour finalement se faire dompter par plus faible que lui. En même temps, comment espérer quoi que ce soit lorsqu’on offre à l’adversaire l’opportunité de prendre deux buts d’avance par l’intermédiaire de boulettes défensives plus grosses que sa propre armoire à trophées ? Finalement, la finale de coupe nationale demeurera certainement comme l’image – faussée – de la saison catalane. Et il n’y a qu’un mot pour qualifier cela : dommage.
Par Florian Cadu