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Barcelone, le désert du milieu
Après avoir ramené le match nul de Naples il y a cinq mois (1-1), le Barça va devoir au moins faire le même résultat pour rejoindre les quarts de finale de la Ligue des champions. Une mission qui devra être menée sans Sergio Busquets et Arturo Vidal suspendus. Ni Arthur en grève. Ne laissant que trois véritables milieux de terrain à disposition de Quique Setién.
La Covid-19 a changé la face du football et il va falloir s’y faire. Désormais, les rencontres se jouent à huis clos, ou devant 5000 personnes, et les entraîneurs ont le droit de faire cinq changements. Et même six en Ligue des champions en cas d’éventuelle prolongation. A priori, cette dernière mesure avantage les grosses écuries. Si c’est le cas de Manchester City et son effectif pléthorique, c’est loin de l’être pour le Barça. Il faut dire que les Catalans, minés par les blessures et les suspensions, accueillent ce samedi le Napoli pour un huitième de finale retour de C1 – après le 1-1 de l’aller – avec 22 joueurs. Dont 6 membres de l’équipe B (Iñaki Peña, Mingueza, Reis, Jandro Orellana, Monchu et Konrad de la Fuente) qui n’ont jamais disputé le moindre match officiel avec les Blaugrana. Et si Samuel Umtiti, Ousmane Dembélé (blessés) et Martin Braithwaite (pas inscrit) ne sont pas là, c’est bien au milieu de terrain que le Barça est en difficulté.
Arthur le déserteur
Pour comprendre ce désert dans le milieu du Barça, il faut remonter d’abord au 22 février dernier et au match aller au San Paolo (1-1). Une rencontre où Sergio Busquets a pris son habituel carton jaune – synonyme de suspension pour le retour – et où Arturo Vidal a fait preuve de son habituelle intelligence en écopant de deux jaunes coup sur coup dans les dernières minutes après un combo tacle + accrochage avec Mario Rui. Déjà privé de deux éléments, le Barça pensait compter sur Arthur, après avoir accepté de la Juventus de le garder jusqu’à la fin de saison avant de l’échanger contre Miralem Pjanić.
Et si le milieu bosnien, lui, a parfaitement saisi cette donnée et a disputé le huitième de finale retour de C1 face à l’Olympique lyonnais, Arthur, lui, n’a pas disputé le moindre match depuis l’officialisation de son transfert. Avant de profiter de quelques jours de vacances pour s’envoler au Brésil. Et ne jamais revenir. Sermonné par son président Josep Bartomeu dans le quotidien Sport ( « Ce qu’a fait Arthur est un manque total de respect envers ses coéquipiers parce que l’équipe a envie de bien faire en Ligue des champions. Ce n’est pas logique qu’un joueur décide de disparaître avec un titre si important en jeu. C’est injustifiable et totalement incompréhensible » ), le Brésilien a fait son retour ce vendredi en Catalogne. Mais il ne compte pas rechausser ses crampons pour autant.
Riqui Puig en tête de gondole
C’est donc avec quatre éléments au milieu de terrain que le Barça va batailler avec le Napoli. Sur le principe, c’est suffisant. D’autant plus que les Blaugrana jouent avec trois milieux. Sauf que parmi eux se trouve Sergi Roberto qui, depuis plusieurs années, est devenu un véritable latéral droit après avoir été baladé partout sur le terrain. Mais aussi Frenkie de Jong qui n’a joué que 44 minutes depuis le 16 juin, ratant la quasi-totalité de la fin de saison à cause d’une blessure au mollet. Ainsi qu’Ivan Rakitić qui, malgré un semblant de retour en forme durant la fin de saison, est loin d’être redevenu le milieu croate qui régalait la Catalogne et qui marchait sur le Mondial russe. Ne reste donc plus que Riqui Puig.
Alors oui, la jeune pépite est la belle surprise de la fin de saison du Barça. Mais il ne reste qu’un gamin de 20 ans qui n’a jamais joué le moindre match de Ligue des champions. Un véritable coup dur pour Quique Setién qui joue son avenir à Barcelone sur cette C1, après avoir laissé filer le titre aux bras de l’ennemi madrilène. Même si, à l’écouter, l’ancien coach du Bétis n’est pas inquiet : « Je suis tranquille, prêt à aborder le match. Je pense que l’on va se qualifier et aborder le reste de la compétition avec la même énergie et le même enthousiasme. » Mais pas avec le même milieu de terrain.
Par Steven Oliveira