- Coupe du Roi
- Demie aller
- Barcelone-Real
Barcelone face au Real Madrid : des coupes ratées
Le Barça a beau représenter le quadruple champion en titre de la Coupe du Roi et être leader de Liga, il ne part pas forcément comme le grand favori de la demi-finale du tournoi l'opposant au Real Madrid. Car les Catalans galèrent lorsqu'ils retrouvent les Merengues loin du championnat espagnol. Voilà même six ans et demi qu'ils n'ont plus battu leurs ennemis dans une autre compétition.
Sur le côté gauche, la sphère parvient au pied gauche de Gareth Bale au niveau de la ligne médiane. Le Gallois pousse fort – trop, pense-t-on alors – son ballon le long de la ligne de touche. D’un incroyable coup de rein, et malgré une belle obstruction du défenseur, l’ailier profite de la charrue de son adversaire direct pour récupérer la gonfle et l’amener avec lui au bout de son sprint. Cinq touches de balle plus tard, l’ancien de Tottenham trompe le portier qui lui fait face et offre la victoire à son équipe.
Non, ce n’est pas un pion marqué lors du dernier succès du Real Madrid contre le Deportivo Alavés. Ni la dernière réalisation d’un Merengue lors d’un grand rendez-vous. La preuve : sur les images, le striker a encore les cheveux courts. Non, ce but que tout le monde a reconnu et qui est resté dans chaque mémoire constitue évidemment le chef-d’œuvre qui a donné à la Maison-Blanche sa 19e Coupe du Roi le 16 avril 2014 au détriment de Barcelone. Le dernier triomphe en date du club dans le tournoi. Depuis, ce sont au contraire les Catalans qui ont soulevé le trophée. Quatre fois d’affilée. Joli score.
Liga pour l’un, coupes pour l’autre ?
Est-ce à dire que le Barça, large leader de Liga, qui plus est avec huit points d’avance sur le Real (et six sur l’Atlético), représente le grand favori de la demi-finale aller de la Coupe qui l’oppose à son éternel concurrent ce mercredi soir et qui amorce une triple confrontation entre les deux clubs en moins d’un mois ? Pas si vite. Car le but de Bale, justement, n’est toujours pas effacé dans l’esprit du quadruple champion en titre. Et pour cause : le FCB n’a jamais réussi à prendre directement sa revanche sur son ennemi en Coupe du Roi. Ni dans les autres rencontres de coupe, d’ailleurs.
Barcelone et Madrid cultivent en effet un jardin paradoxal depuis quelques années. Si le premier impose sa culture de manière presque hégémonique en championnat (trois titres sur les quatre dernières saisons, sept victoires et deux nuls en onze confrontations, aucune défaite lors des cinq dernières), le second rattrape son retard agricole sur le terrain des autres compétitions. Voilà en effet six matchs de coupes nationales consécutifs que les Merengues ne perdent plus (cinq victoires). Sa dernière défaite remonte ainsi au… 23 août 2012, lors de la finale aller de la Supercoupe d’Espagne. Soit près de sept longues années ! Inconcevable pour une telle institution, surtout au regard de l’énorme rivalité avec l’ennemi. Et encore, ce succès n’avait servi à rien pour les Catalans, qui avaient finalement laissé filer le sacre après un revers 2-1 au retour au Santiago-Bernabéu.
Le Barça ? Peur de personne… sauf du Real
En résumé, le Barça a remporté depuis 2011 cinq des huit dernières éditions de Coupe du Roi. Pour les trois restantes, il s’est fait à chaque fois éliminer par… le Real. En 2014, en finale (avec l’exploit de Bale). En 2013, en demi-finales (1-1 à Bernabéu, 1-3 au Camp Nou). Et en 2011, en finale (1-0 après prolongation, but de Cristiano Ronaldo). En d’autres termes, les Galactiques représentent les seuls hommes qui ont été capables de sortir les Catalans. Signe que la tendance n’est peut-être pas si favorable que ça aux hommes d’Ernesto Valverde.
D’autant que la compétition semble être une priorité aux yeux des potes de Sergio Ramos, qui ont visiblement et raisonnablement fait une croix sur la Liga. Raisons pour lesquelles, peut-être, Santiago Solari paraît d’une sérénité confortable à l’heure où la bataille intervient. « Nous l’abordons en pleine forme, nous arrivons plein d’énergie. Toute l’équipe est disponible, sauf Jesús Vallejo qui est sur le point de revenir, a posé celui qui participera à son premier Clásico en tant qu’entraîneur. Notre état d’esprit ? Nous sommes très tranquilles. Cette équipe est habituée à vivre ce genre de période. » Et habituée à déjouer les plans de son frangin honni. Ce qui est toujours un plaisir.
Par Florian Cadu