- Ligue des champions
- 8e de finale aller
- Man City/FC Barcelone (1-2)
Barcelone éclipse la Blue Moon
Géniaux pendant une grande partie de la rencontre, les Blaugrana se sont logiquement imposés à l'Etihad Stadium (1-2). Comme l'an passé, les Citizens ont terminé la rencontre à dix. Contrairement à l'an passé, les Citizens ont marqué un but.
S. Agüero (68′) pour Manchester City , L. Suárez (16′), L. Suárez (28′) pour FC Barcelone.
La presse catalane le réclamait, le public mancunien le craignait forcément un peu, Lionel Messi l’a fait. Il a enfilé son plus beau costume. Non, pas ce maillot jaune fluo déconseillé aux épileptiques, mais celui du génie des grands soirs. Trentième minute de jeu : Manchester City marque le coup après un premier but de Luis Suárez. Lionel Messi trouve Rakitić en relais et passe en mode super héros. Une accélération fulgurante, trois joueurs dans le vent. Derrière, l’Uruguayen, conspué par les supporters des Sky Blues, jette un froid sur Manchester pour la deuxième fois de la soirée. 45 minutes de courses folles, de crochets, de feintes, de passes précises et de fulgurances techniques dingues qui éteignent complètement une équipe anglaise qui semble ignorer qu’entre Newcastle et Barcelone, il y a un monde. Clairement, la Pulga et le Pistolero font passer les Avengers pour une équipe de ringards has been.
El Pistolero sort son deux-coups
Ce match, les Blaugrana l’attendent depuis longtemps. Tellement longtemps qu’ils en ont perdu leur match face à Málaga, ce week-end. Pas tellement étonnant, donc, de retrouver les hommes de Luis Enrique à l’attaque dès le coup d’envoi. La tactique du Barça est claire : presser son adversaire dans les cordes, l’empêcher de s’échapper et le travailler au corps. Un cadrage en règle, oui. Vincent Kompany, qui déclarait ne pas craindre les Catalans, semblent avoir du mal à contenir Neymar et Suárez et encaisse la première feinte du Brésilien sans broncher (12′). Face à l’Uruguayen, en revanche, Kompany craque au quart d’heure de jeu. Profitant d’un peu de réussite et d’un peu de maladresse du Belge, Suárez place un direct du gauche dans les cages de Joe Hart (16′). Après ce premier taquet, Silva, Agüero et Nasri tentent bien de remiser quelques uppercuts, mais la défense barcelonaise chasse tous les coups des Sky Blues. Les Jaune fluo repartent dans une longue phase de possession en attendant la faille. Et encore une fois, elle vient du Pistolero, qui manque de s’offrir un doublé en seulement 25 minutes de jeu. Mais Joe Hart réalise une sortie impeccable et sauve City du knock-out. Acculés dans le coin du ring, les hommes de Pellegrini encaissent encore et encore sans jamais pouvoir respirer. Il suffit d’une accélération de la Pulga pour ridiculiser une défense qui se jette, d’abord, puis qui regarde Suárez marquer son deuxième but sans broncher, ensuite (30′). En bref, les Mancuniens se font tourner comme jamais cette saison. Le jeu de jambes des copains de Neymar est excellent : à chaque coup de sifflet de l’arbitre, le mur jaune se reconstruit avec une précision remarquable. Ce soir, côté barcelonais, rien n’est laissé au hasard. Et si les fulgurances individuelles sont toujours aussi appréciables, le collectif catalan l’est encore plus. Et comme la chance sourit aux audacieux, Daniel Alves profite d’un contre favorable et voit son lob rebondir sur la barre transversale (44′). Au coup de sifflet final, le constat est simple : Messi est flamboyant, Suárez réaliste, et City… on cherche encore.
Agühéros, Killer Clichy
Au retour des vestiaires, nul doute que les Citizens se sont pris une bonne gueulante bien piquante, sauce chili. Enfin les coéquipiers de Samir Nasri se sentent concernés par un match qui leur a sans doute déjà échappé. Mais Edin Džeko, qui n’a pas une semaine pour tout changer, seulement 45 minutes, croque comme rarement. Seul au milieu de la surface, le joueur de 28 ans décide de mettre sa tête directement sur Ter Stegen, qui n’a décidément pas grand-chose à faire ce soir. À l’image de la tentative d’Agüero (54′), les joueurs de City sont trop gentils. Lionel Messi, lui, regarde ce match du haut de sa planète où les normes sont sans aucun doute différentes que de par chez nous. Son contrôle dans la surface de réparation adverse en atteste (65′). Comme pour ne pas décevoir l’extraterrestre, Piqué réalise une prestation hors du commun. Seulement, Manchester City peut compter sur son héros. Un héros de manga, de Kum-Kum pour être plus précis. Contrairement à Džeko, le Kun ne vendange pas. Après une superbe déviation de David Silva, Agüero relance un match qu’on croyait plié (69′). Seulement, Gaël Clichy, qui aime certainement regarder le même film deux fois, ramasse un deuxième carton jaune et voit rouge pour un vilain geste sur Daniel Alves. Redevenus inconsistants dans le jeu depuis l’expulsion du Français, les joueurs de Pellegrini sortent même de leur match. Zabaleta fauche Messi (93′) et offre la chance au Barça de reprendre une avance confortable. Mais même les plus grands se foirent. En beauté.
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Par Gabriel Cnudde